
TIiona Mathieu Koné présent la léçon
La présence du ministre à cet évènement est une preuve si besoin était, de la nécessaire collaboration entre le binôme pouvoirs publics-médias, chacun dans son rôle, pour l’atteinte des objectifs d’information et de sensibilisation pour le développement au bénéfice des populations. Vous constatez avec moi que la formulation de l’angle de traitement de pareil thème ne peut échapper à l’actualité ; cette rentrée solennelle, certes une affaire de journalistes ; se tient dans un contexte de célébration du mois consacré au phénomène de l’émigration sous le thème national que vous lisez sur les murs de la maison de la Presse ; notre maison à tous.
«Migration, changement climatique et protection des personnes en mobilité». Et comment traiter pareil sujet en rapport avec les médias sans poser honnêtement l’exigence de la qualification disons de la formation pour l’exercice de notre métier de journaliste car la formation offre des atouts qui permettent de mieux appréhender les enjeux pour produire une information de qualité dans un professionnalisme à hauteur de souhait face à la tragédie humaine qui se joue sur le théâtre de l’émigration ou de l’immigration irrégulière.
Oui l’hécatombe sur les routes, dans les sables du désert, dans les flots des océans, peut-être fortement combattue ou simplement atténuée grâce à une collecte, un traitement professionnel et une diffusion de l’information de sensibilisation pertinente sur les diverses causes, les méthodes, les filières, les risques et dangers encourus par ceux et celles qui par ignorance ou tentation, mordent sans recul à l’hameçon des acteurs des réseaux de l’immigration irrégulière.
MIGRATION/DIASPORA- Permettez des éclairages utiles sur l’émigration qui a produit le vocable diaspora au fil des époques avec un apport aujourd’hui considérable dans l’effort du développement du pays. Les statistiques parlent de plus de 6 millions de maliens établis à l’extérieur avec un apport considérable à la construction nationale estimée à 793 milliards de FCFA selon les sources officielles. Colossal n’est-ce pas ? On sait que c’est plus du double si on y ajoute ce qui passe par le système de main à poche.
Comme le reconnait d’ailleurs le gouvernement dans un magazine spécial du ministère en charge des maliens établis à l’extérieur, je cite : «Depuis des lustres le Mali est un pays au cœur des enjeux de la migration». Ce pays de brassage multiséculaire et de peuplements divers, héritier de grands ensembles (empires et royaumes), carrefour de civilisations, a toujours privilégié la pratique des échanges matériels et immatériels (ventes et achats, partages de savoirs), dans une vision du donner et du recevoir depuis du temps où le sel s’échangeait contre la cola. Aussi la question des flux migratoires ne laisse aucune communauté indifférente, certes aussi à des degrés différents.
Depuis longtemps, les migrants appelés diaspora malienne constituent en effet une double chance, tant pour le pays d’origine que pour le pays d’accueil. Il a vu juste celui qui a publiquement dit : «nous fumes quand d’autres n’étaient pas». Fouillez dans notre riche patrimoine musical. C’est parsemé de mélodies exaltant la fibre patriotique des grandes figures des Julaw (comprenez entrepreneurs, opérateurs économiques), Julaw de Monravia, Congo Brazzaville, Abidjan, Lusaka, Banjul, Paris, Anvers, etc. Sans vanité, il est incontestable que sous d’autres cieux, des maliens ont bien «ouvert les yeux» à plusieurs à la pratique d’activités génératrices de revenus.
Chers confrères, je m’empresse d’ajouter que la réussite de ces grands entrepreneurs est due au fait qu’ils étaient passés par l’initiation, disons le filtre de l’apprentissage, de la qualification adéquate, du travail laborieux avec la ferme volonté de mouiller le maillot hors du pays. Ils avaient alors constamment à l’esprit l’objectif du départ à l’étranger. Gagner et faire gagner les siens. Alors, ils refusaient de se laisser divertir où tenter, même en résidant dans des endroits où par exemple, l’incitation est permanente à travers les matraquages publicitaires sur les meilleures marques d’alcool et autres produits nocifs. Respect du «Dambé» dignité.De ce temps à maintenant, que de bouleversements dans les réalités socio-culturelles et économiques, environnementales, industrielles et géopolitiques.
Ce qui me conduit à évoquer les causes des départs massifs de bras valides, de jeunes hommes et femmes, accompagnés des fois de très jeunes enfants si ce n’est des bébés, phénomènes nouveaux. Oui les principales causes des flux migratoires sont les calamités naturelles, le chômage des diplômés ou pas, les crises multidimensionnelles marquées d’insécurité en plus de nos erreurs de gouvernance, de nos silences ou des ratées en matière d’information adéquate ou de communication bien ciblées. Que dire de ces images fort alléchantes laissant naïvement croire encore aux immenses possibilités d’épanouissement personnel ailleurs, loin de chez soi.
Or, pour quelques modèles de réussites évidentes que de vies fauchées, abandonnées en plein désert par des véhicules défectueux, ensevelis dans le sable mouvant, dévorés par la faune aquatique ou ballotés par la houle des océans déchainés qui brisent les embarcations sommaires. Embarcations fréquemment abandonnées en pleine mer par des passeurs qui n’ont de cœur que pour l’argent de désespérés, candidats au départ vers des destinations dont ils ignorent tout parfois des réalités concrètes. C’est connu de tous dans cette salle. Les grandes forêts poussent silencieusement mais le grand arbre sec se casse bruyamment. Acceptez cette métaphore pour m’éviter de nommer des pays qualifiés de puissances industrielles et dont les économies sont pour la plupart essoufflées et grippées actuellement, conduisant à des politiques drastiques d’accueil surtout avec la montée de l’extrême droite qui prône la chasse aux migrants. Alors partir de façon irrégulière c’est déjà partir avec de gros handicaps.
RÔLES DES MÉDIAS- Alors que peut et doit faire le journaliste ? J’ai évoqué à l’instant le traitement professionnel de l’information. Cela pose forcement le drame de l’exercice de notre métier sans qualification requise dans un monde où la guerre informationnelle sous la trame du choc des intérêts sans pitié, ne laisse aucune chance à ceux qui ignorent les fondamentaux du journalisme ou en font le cadet de leurs soucis.
Face au rouleau compresseur des grands médias, il nous faut un réveil à la mesure des enjeux. Bien se former devient une impérieuse nécessité. Ainsi, à défaut de se faire entendre à égal auditoire, on constatera que nous parlons à égale intelligence, à égale maitrise des principes professionnels. Et n’allez pas croire que mon approche ferme la porte à tous ceux qui n’ont pas fréquenté des écoles ou des instituts de formation.
Il est connu que c’est en forgeant qu’on devient forgeron. Mais avant d’être pleinement confirmé forgeron, l’apprenti a bien longuement pris les soufflets et longuement tapé sur l’enclume. Il est d’ailleurs heureux de constater sur cette question une parfaite convergence de vue et d’approche par les diverses entités professionnelles (Urtel, Assep, Appel-Mali, UJRM) sur l’utilité de la formation dans le but d’améliorer la qualité des informations produites. En somme une presse au contenu de qualité. L’apport de la presse dans l’éveil des consciences qui a conduit au changement en 1991 est connu. L’histoire des médias au Mali prouve bien que des éléments professionnels ont aussi servi de levain ou d’encadrement dans nombre d’organes de presse privée (journaux, radios et télévisions).
Il y a aussi que le journalisme c’est d’abord un esprit critique, ce qui dérange souvent est même des fois combattu. Faisant que le chemin de la pratique est parsemé d’épines tranchantes. Justement l’esprit critique découle des exigences de la formation à ce métier : voir, comprendre, soupeser, comparer, apprécier ou pas à la lumière des faits qui resteront toujours têtus. Véritable esprit de veille pour la défense de l’intérêt général. Difficile donc de se laisser corrompre ou se faire instrumentaliser si on est soucieux des outils de la qualification à savoir : éthique et déontologie qui insistent sur la vérification et l’équilibre. Le journalisme est bien une science avec conscience ; y compris une conscience patriotique.
Les pouvoirs publics en seraient tous convaincus que cela réduirait de beaucoup nos divergences et confrontations ; puisque notre dénominateur commun étant normalement la défense de l’intérêt général, soucis aussi des pouvoirs publics.
En clair, la formation réduit les risques : de tomber dans le traquenard de l’amateurisme, du jonglage et même de la banalisation de la profession. Mais, n’allez pas croire que la formation théorique aboutissant à l’octroi d’un diplôme de journalisme suffit à faire de moi, de vous des journalistes irréprochables sur le terrain. C’est le savoir être dans le savoir-faire qui ouvre la porte de l’efficacité puis de la notoriété. L’humilité est de tous temps conseillée dans la pratique du journalisme.
Conclusion
Mes cadets certainement pas taquins, m’ont confié le rôle d’ouvrir le bal, animer la leçon inaugurale de cette rentrée solennelle de l’Ama-Cesti à un moment où on a l’esprit généralement dans les fêtes de fin d’année. Noel dans 72 heures et la saint Sylvestre dans 10 jours. Donc ils assument avec moi les oublis et insuffisances de l’exposé que les débats que j’espère francs, combleront amplement dans un souci d’efficacité dans la communication à propos de la tragédie de l’immigration irrégulière.
Je vous remercie de votre aimable attention.
TIiona Mathieu KONÉ-
Journaliste formateur à l’ESJSC - BAMAKO.Officier de l’Ordre national
Rédaction Lessor
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