#Mali : Accès à l’eau potable au Mali : Encore des droits à combler

La planète terre compte seulement 3% d’eau douce. Sans cette eau, aucune vie n’est possible sur terre. L’eau peut paraitre un bien commun, cependant elle est aléatoirement repartie. Elle est facile d’accès pour certains et très rare pour d’autres. Cette situation des ressources en eau suscite parfois rivalité et même conflit.

Publié jeudi 18 janvier 2024 à 07:25
#Mali : Accès à l’eau potable au Mali : Encore des droits à combler

Les préoccupations liées à l’eau nous imposent donc une gestion attentive et concertée. Dans certains pays, la gestion de l’eau peut révéler une forme d’injustice. Ainsi c’est le cas lorsque l’Etat n’assume pas ses responsabilités quant à l’accès à l’eau potable pour tous ses citoyens.

Une résolution intitulée «le droit de l’Homme à l’eau et à l’assainissement » a été adoptée le 28 juillet 2010 par l’Assemblée générale des Nations unies. Elle a permis de mettre l’accent sur l’importance de l’accès équitable à l’eau potable. Ainsi, le droit à l’eau constitue un droit fondamental pour chaque personne et un préalable à la réalisation de tous les droits humains.

La disponibilité de l’eau au Mali ne fait aucun doute. Théoriquement, avec une population totale estimée à 20 millions, le pays devrait avoir en moyenne de plus de 6.000 m3 d’eau par habitant et par an. Or, au plan international, on s’accorde à considérer que le seuil de pénurie se situe à 1.000 m3 d’eau par habitant et par an (source PNE).

Compte tenu de la variabilité de la disponibilité en eau dans l’espace, la mobilisation de la ressource demeure le véritable défi pour l’approvisionnement de toutes les populations. Sur cette question, l’état ne semble pas encore s’engager de façon pertinente et ne semble même pas encore mesurer l’ampleur des enjeux. Ce qui est un manque de vision, car la question du droit à l’eau est la base de tous les droits. Sans ce droit, toute autre décision ne serait qu’injustice.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                               

Le président Assimi Goïta décide de redresser le tort fait aux populations oubliées en luttant seul contre le stress hydrique. Cet effort est certes salutaire, mais pas durable. Il émane plus d’une initiative personnelle que d’une politique gouvernementale basée sur une vision.

Les investissements dans le secteur de l’eau au Mali sont encore soutenus en grande partie par les partenaires extérieurs qui contribuent à hauteur de plus de 5,076 milliards en moyenne par an soit 85% du total du financement.  L’eau au Mali est encore un don de l’extérieur. Pour un pays qui se veut totalement souverain, il y a bien une ombre au tableau.

Pour rappel, dans un contexte récent l’ambassadeur de la France au Niger enjoignait aux Nigériens de demander de l’eau à la Russie puisque l’eau qu’ils buvaient, était européenne car fournie par une compagnie européenne. Cet épisode avait créé un énorme tôlé et un malaise encore plus grand. Preuve que la mobilisation de l’eau devrait être une priorité et un exercice fortement républicain.

Conformément aux attentes des Objectifs de développement durable (ODD), le Mali s’est engagé à garantir l’accès à l’eau et à l’assainissement à l’horizon 2030 à toute sa population.

Le taux national d’accès à l’eau potable, selon le rapport d’activités 2017 de la Direction nationale de l’hydraulique était de 68,8%, pour 76% en milieu urbain et semi-urbain. Selon le site de la Somagep, ces données n’ont pas changé encore en 2023. Soit, il n’y a pas eu d’avancée, soit les données ne sont pas actualisées, preuve du manque de suivi des objectifs. Allons-nous atteindre les objectifs de 100% de Maliens ? Y a-t-il plus urgent que l’accès à l’eau potable, après la problématique de l’insécurité dont elle pourrait être, tout aussi, une racine ?

L’exercice du droit à l’eau impose à l’état certaines obligations vis-à-vis de la population. Parmi elles, il y a celles de garantir un accès fondé sur l’équité de l’accès à l’eau de toute la population (principe de non-discrimination); de concevoir des dispositifs sur toute l’étendue du territoire pour l’accès à l’eau (réalisation progressive) et la justiciable du droit à l’eau. L’expérience montre que des pays, jadis moins nantis que le Mali quant aux conditions de disponibilité de l’eau ont pu relever ce défi. En effet tout, dépend de la volonté et de l’engagement du gouvernement.

L’État devra fixer la problématique de la disponibilité de l’eau comme une priorité de ses politiques de développement. Le développement du Mali ne peut se limiter à Bamako et ne peut être laissé aux bons soins et à la bonne volonté des ONG. Cela implique la mobilisation de fonds conséquents sur le budget pour de grandes réalisations d’infrastructures surtout au nord. L’altruisme d’une personne ou l’aide extérieure ne devrait surplomber l’action gouvernementale à travers une politique prospective.

Ainsi, pour dégager des fonds et dans un dessein d’équité, l’état pourrait commencer par taxer les prélèvements des eaux souterraines (forages d’eau).

 Le principe de préleveur payeur prévoit déjà ces dispositions. Il faut juste rendre le principe effectif avec des actions plus pertinentes. Comme stipuler encore dans la Politique nationale de l’eau dans le principe de protection des usagers et de la nature, le gouvernement doit créer une police de l’eau. Le rôle de cette dernière sera étendu à l’octroi de permis de forage, au suivi de l’usage ainsi qu’à l’instauration de redevances de prélèvement.

Il aura pour avantages de générer des revenus par les redevances, d’éviter la gabegie d’eau et surtout de préserver nos ressources en eau. La mise en place d’une politique nationale cohérente de tarification des eaux d’irrigation est un levier complémentaire. Ranger l’effort personnel du président derrière une politique publique et cohérente garantira l’accès de la population malienne à l’eau potable tout en facilitant l’atteinte de l’objectif du développement durable ODD.

 

Souleymane SIDIBÉ

Directeur Général de l’université INNOVA ACADEMY

VIE: epddblog.wordpress.com

Rédaction Lessor

Lire aussi : Fonctions publiques au Mali : Les agents non identifiés seront radiés des effectifs après le délai de grâce

Les agents qui ne se sont pas présentés lors des opérations d'identification biométrique ont un délai de grâce de trois mois, allant du 8 septembre au 8 décembre 2025 pour régulariser leur situation administrative.

Lire aussi : Incivisme : L’artiste Black M. interpelé

De son vrai nom, Alpha Diallo, le rappeur Franco-guinéen, connu sous le nom d'artiste « Black M », en séjour en Côte d'Ivoire et se trouvant dans une situation de conduite imprudente, a été interpellé..

Lire aussi : Insolite: Neymar désigné hériter d'un autre homme que son père

Nouvelle incroyable au Brésil concernant Neymar Jr. En effet, le footballeur a été désigné hériter d'un milliardaire en dollars autre que son père. Le testament a été rédigé à son nom..

Lire aussi : Goundam : Le geste philanthropique d’El Hadj Alphamoye Haîdara

Une habitante de la ville de Goundam a vu sa maison effondrer suite aux multiples érosions et intempéries survenues au cours de la saison d’hivernage..

Lire aussi : Kayes : EDM-SA rétablit l’électricité dans le secteur des logements sociaux

Après avoir passé trois nuits dans le noir, certaines familles des logements sociaux de Kayes et ses alentours ont enfin poussé un ouf de soulagement suite au rétablissement de l’électricité dans leur secteur. Rappelons que certaines concessions de la cité ATT Bougou (logements sociaux) et .

Lire aussi : Mopti : Plusieurs points à l’ordre du jour de la 2è session ordinaire du CROCSAD 2025

La salle de conférence du gouvernorat de Mopti a abrité du lundi au mardi dernier les travaux de la 2è session ordinaire du Comité régional d’orientation, de coordination et de suivi des actions de développement (Crocsad) de la région au titre de l’année 2025..

Les articles de l'auteur

Hôpital militaire de Banankoro : Le chantier avance

Le ministre de la Défense et des Anciens combattants, le Général de corps d’armée Sadio Camara et sa collègue chargée de la Santé et du Développement social, le médecin-Colonel Assa Badiallo Touré, se sont rendus hier sur le site pour constater l’évolution des travaux.

Par Rédaction Lessor


Publié jeudi 04 septembre 2025 à 08:14

Enseignement supérieur : Restitution des résultats de l’évaluation du système de recherche en sciences sociales au Mali

-.

Par Rédaction Lessor


Publié mercredi 03 septembre 2025 à 08:05

Programme «Incubateur de talents Maliden Kura» : Le ministre Daffé reçoit les bénéficiaires de la première cohorte

La salle de conférence du ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme a accueilli, le mardi 2 septembre, une rencontre entre le ministre Mamou Daffé et les lauréats du programme «Incubateur de talents Maliden Kura-ITM», un dispositif innovant inscrit dans le cadre du projet Culture Mali.

Par Rédaction Lessor


Publié mercredi 03 septembre 2025 à 07:58

Formation professionnelle : La ministre Oumou Sall Seck remet 20 machines à coudre à l’ARDCT

La ministre de l’Entrepreneuriat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Mme Oumou Sall Seck, a procédé, le vendredi 29 août, à la remise de 20 machines à coudre à l’Association des ressortissants et sympathisants pour le développement du Cercle de Tombouctou (ARDCT), conduite par son secrétaire exécutif, l’ambassadeur Mahmoud Mohamed Arby..

Par Rédaction Lessor


Publié mercredi 03 septembre 2025 à 07:20

Affaires religieuses : Le ministre Koné accorde une audience au nouvel ambassadeur du Mali en Égypte

Le ministre des Affaires religieuses, du Culte et des Coutumes, Dr Mahamadou Koné, a accordé hier une audience à Samba Alhamdoulillah Baby, nouvel ambassadeur du Mali en République arabe d’Égypte..

Par Rédaction Lessor


Publié mardi 02 septembre 2025 à 07:15

Assep : Le nouveau bureau reçu par le ministre Mossa Ag Attager

Le ministre des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration africaine, Mossa Ag Attager, a reçu en audience le lundi 1er septembre, le nouveau bureau de l’Association des éditeurs de la presse privée du Mali (Assep), conduit par son président, Boubacar Yalcoye..

Par Rédaction Lessor


Publié mardi 02 septembre 2025 à 07:10

Biennale artistique et culturelle, Tombouctou 2025 : Koulikoro n’entend pas faire de la figuration

Le gouverneur de la Région de Koulikoro, le Colonel Lamine Kapory Sanogo, a présidé, vendredi dernier dans la salle de conférence du gouvernorat, une réunion sur les préparatifs de la prochaine Biennale artistique et culturelle qui doit se tenir en décembre à Tombouctou..

Par Rédaction Lessor


Publié lundi 01 septembre 2025 à 08:50

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner