
Cérémonie d’ouverture des Assises nationales de la refondation, tenues en décembre 2021 au CICB
L’annonce de l’organisation du Dialogue inter-Maliens par le président de la Transition lors de son adresse à la nation à l’occasion du Nouvel an a eu pour effet de consacrer la caducité de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger. Ce document, bien qu’ayant permis de mettre fin à la belligérance entre les Forces de défense et de sécurité et les groupes armés signataires, n’a pas permis d’asseoir véritablement la paix dans notre pays.
Les
autorités de la Transition ayant constaté l’inapplicabilité de l’accord à cause
des multiples obstacles dressés par les groupes armés signataires, ont décidé
d’ouvrir une nouvelle perspective dans la recherche de la paix.
Le Dialogue
direct inter-Maliens est attendu comme étant une opportunité de créer les
conditions d’une réconciliation nationale véritable. «En proposant un Dialogue
inter-Maliens direct et inclusif, le colonel Assimi Goïta a appréhendé les
causes de l’échec des processus conduits par des mains étrangères qui
imposaient l’exclusivité de leur médiation et faisaient peu ou pas de place à
la défense des intérêts vitaux des populations victimes des crises», a indiqué
lundi dernier, Ousmane Issoufi Maïga, le président du Comité de pilotage lors
de l’ouverture de l’atelier de validation des Termes de référence du Dialogue
inter-Maliens.
Après avoir fait le constat de l’échec du processus de paix mis en œuvre avec le soutien de la communauté internationale, les Maliens sont tournés aujourd’hui vers une stratégie nouvelle qui leur permettra de se parler et de trouver ensemble les chemins menant à la paix. La démarche visant à privilégier le dialogue direct semble avoir l’adhésion de nombre d’observateurs de la crise malienne. À l’instar de l’ONG International Crisis group.
Dans
un rapport publié le 20 février dernier, cette organisation appelle à revenir
au dialogue pour mettre fin à la crise au Nord du Mali.
Selon le groupe de
recherche, la reprise de la ville de Kidal par les Forces armées maliennes
(FAMa), représente certes une victoire militaire et politique importante, mais
elle ne doit pas faire perdre de vue la nécessité de donner encore une fois la
chance au dialogue. International Crisis Group estime que la récente offre de
Dialogue inter-Maliens, faite par les autorités de Transition fin 2023, est une
opportunité à saisir pour que la négociation prévale à nouveau sur
l’affrontement. C’est la seule manière de parvenir à une paix durable.
L’accord
de paix d’Alger offrait jusque-là un cadre utile, accepté par les belligérants,
depuis sa signature en 2015 mais sa mise en œuvre a été lente et a buté sur des
questions essentielles, déplore le groupe de recherche qui rappelle que lors de
la première phase de la Transition, des progrès avaient pourtant été réalisés
dans l’application de l’accord. Mais devant la multiplicité des obstacles sur
la voie de la paix, les autorités maliennes ont été amenées à s’engager dans
une autre voie.
La montée en puissance des FAMa et la réaffirmation de la souveraineté de l’État malien sur l’ensemble du territoire ont été érigées en priorité. Le renforcement de la coopération avec la Russie a permis de renforcer les capacités opérationnelles de l’Armée. Le retrait du Mali du G5 Sahel, le départ des forces françaises de l’opération Barkhane, des contingents européens de Takuba et des troupes onusiennes de la Minusma ont ouvert la voie à l’affrontement direct entre les Forces de défense et de sécurité et les groupes armés signataires et leurs alliés terroristes. Les FAMa sont sorties victorieuses de ce bras de fer qui a culminé par la reconquête, le 14 novembre 2023, de la ville de Kidal, occupée par les groupes armés séparatistes et terroristes depuis 2012.
DES
RÉSERVES- Les autorités maliennes ont poursuivi la diversification des
partenariats avec la création de l’Alliance des États du Sahel (AES), un pacte
de défense mutuelle entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Ces trois pays
ont annoncé, fin janvier 2024, leur retrait de la Communauté économique des
États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), la jugeant hostile à leurs intérêts.
Même si les FAMa sont aujourd’hui en position de force face aux groupes armés
séparatistes et terroristes, les affrontements se poursuivent en maints
endroits du territoire. Quoiqu’ils ont beaucoup diminué en intensité depuis la
chute de Kidal. Autant dire que la sécurisation de l’ensemble du territoire
n’est pas encore un objectif atteint. Le dialogue direct entre les Maliens
pourrait faciliter la pacification totale du territoire en faisant en sorte que
l’ensemble des belligérants accepte de mettre l’arme au pied.
C’est
cette pacification du territoire que l’Accord pour la paix et la
réconciliation, issu du processus d’Alger, n’a pas permis d’atteindre près de 9
ans après sa signature. Il faut rappeler, souligne le Groupe de recherche, que
cet accord envisageait de rétablir la paix au Mali par le biais d’une
décentralisation renforcée et de l’intégration d’une partie des groupes
rebelles dans l’Armée malienne. Il prévoyait également des projets de
développement économique pour les régions du Nord, ainsi que des réformes et
des mesures en matière de justice et de réconciliation nationale.
Mais dès sa signature, l’accord a suscité des réserves tant de la part des parties signataires que des observateurs extérieurs, dont International Crisis Group. «Beaucoup ont reproché à la médiation internationale dirigée par l’Algérie d’avoir imposé l’accord sans prendre le temps d’aplanir toutes les divergences entre les belligérants. Pour cette raison, il ne satisfaisait véritablement aucune des parties signataires et souffrait d’une faible popularité.
Il
laisse également de côté une partie des belligérants, notamment les «djihadistes»,
mais aussi d’autres groupes armés non affiliés aux deux coalitions
signataires», souligne le Groupe de recherche dans son rapport.
Par
ailleurs, relève International Crisis Group, de nombreux mouvements de
résistance civile, nés en 2012 pendant l’occupation du Nord par les groupes
terroristes, notamment dans la Région de Gao, des groupes de femmes et des
acteurs politiques, se sont sentis lésés dans la gestion du processus de paix
d’Alger. Le
Dialogue inter-Maliens est de nature à remédier au manque du processus d’Alger
en ouvrant de nouvelles perspectives de résolution politique du conflit, estime
International Crisis Group, ajoutant que l’ensemble des protagonistes devraient
saisir cette opportunité plutôt que de s’enliser dans un conflit sans vainqueur
définitif possible.
Alors que les contours de ce nouveau processus
restent à définir, trois options se présentent aux autorités de Transition
d’après International Crisis Group : un dialogue national avec les forces
vives, un dialogue avec les groupes armés signataires séparatistes, permettant
de traiter des questions spécifiques telles que le désarmement et la
réintégration des anciens combattants et enfin un dialogue élargi à tous les
groupes armés, y compris les «djihadistes», présents sur le territoire
national.
Le groupe de recherche pense que l’ensemble des belligérants devrait revenir au dialogue. Il prévient que la solution politique est un chemin long et semé d’embûches, comme le montre l’échec de l’Accord de paix d’Alger, aujourd’hui enterré. C’est pourtant, la voie qui offre les meilleures chances d’une paix et d’une stabilité durables pour le Nord du Mali, assure le groupe de recherche. En l’empruntant, l’organisation estime que les autorités pourraient consolider leurs récents gains militaires et améliorer leurs chances d’atteindre une stabilité politique durable au Mali. Elles remporteraient un succès historique en rassemblant et en réconciliant durablement les Maliens.
Dieudonné DIAMA
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