Le ministre Guindo apprécie le doigté de Hamidou Maïga
Le
moins que l’on puisse dire est que la chanson a fait tâche d’huile, car elle
est non seulement régulièrement diffusée sur les ondes, mais aussi a fait
l’objet de plusieurs interprétations par de nombreux artistes de notre pays.
Cette œuvre porte la marque d’un vieil de 92 ans, en l’occurrence Hamidou
Maïga. Ce maestro de la chanson malienne est originaire de Tombouctou, un
ancien Cercle de Gao, devenu région à la faveur de la réforme administrative de
1978.
Outre, ce célèbre morceau, qui a fait les
beaux jours des jeunes de la région et d’autres parties du Mali à l’époque, le
natif de Bobo Dioulasso avait eu l'inspiration de composer une demie douzaine
de chansons qui ont marqué les semaines locales de Tombouctou, régionale de Gao
voire les rencontres culturelles au plan national. Le «Plan quinquennal», créé
en 1963, et qui faisait l’éloge du nouveau programme de développement
économique et social du père de l'indépendance du Mali Modibo Keïta, ou encore
«Allahidou», en 1966, sur les promesses du régime socialiste à la jeunesse
malienne.
À Tombouctou, le jeune Hamidou est envoyé
par ses parents pour apprendre la maçonnerie. Un travail pénible à l’époque,
car il faudrait d’abord aller chercher l’alhore, les pierres en calcaire
servant de briques pour la construction. La carrière d’extraction de l’alhore
est située jusqu’à 15 kilomètres de la ville de Tombouctou. Hamidou
adoucira cette redoutable corvée de
transport de l'alhore, en se confectionnant un petit instrument de musique
appelé Bidiga, qu’il joue pour évacuer son blues. Fort de cette expérience, les
notes musicales deviennent pour lui non seulement un moyen d’évacuer le stress,
mais aussi un moment de réconfort.
En séjour à Korientzé, dans la Région de
Mopti, à l’époque, Hamidou s’intéresse à la guitare Jourkélé, celle monocorde,
qu’apprécient particulièrement les peuls de la zone. Il apprend à jouer cet
instrument et participe à des concerts publics. Puis, il découvre à 20 ans
l'harmonica lorsqu'il revient à Tombouctou, puis s'exerce dans les numéros
d'acrobatie à vélo. C’est par l’intermédiaire d’un photographe ambulant de
passage à Tombouctou qu’il découvre la photographie. Ce dernier était très
sollicité notamment à l’occasion des fêtes. Il se reconvertira
photographe, en se payant un appareil à 15.000 Fcfa à l’époque avec la
bénédiction d'un Ghanéen qui lui apprendra les rudiments. Le nouveau
photographe bourlingue dans de nombreuses villes et hameaux dans les confins
de Korientzé, Youwarou, Konna, Niafunké et Tombouctou.
Sur ces entrefaites, les troupes
artistiques et culturelles sollicitent alors ses services, car Hamidou Maïga,
était devenu un compositeur reconnu dans pratiquement tout le nord du pays. Ses
chansons, (environ une cinquantaine) sont des classiques et les Maliens les
fredonnent encore. Mais d'autres retiennent ses images photos qu'ils gardent en
souvenir perpétuel, lui-même a fini par s’installer définitivement à Bamako
pour veiller sur ses intérêts et gérer ses 2 studios: Mystère et Sankoré dans
les quartiers d’Hamdallaye et Sogoniko.
C'est peut-être une justice divine de voir
Tombouctou, sa ville, désignée pour abriter la prochaine Biennale artistique et
culturelle l’année prochaine. Il reçoit régulièrement ces derniers temps, la
visite de nombreuses personnalités. Parmi celles-ci, figurent ses fans aussi.
Andogoly Guindo, le ministre de l'Artisanat, de la Culture, de l’Industrie
hôtelière et du Tourisme.
Correspondance particulière
Alpha MAÏGA,
journaliste
Rédaction Lessor
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