
En effet, après des bombardements intenses qui ont duré
quelques jours, les FAMa ont pu se frayer un chemin vers la ville de Kidal,
fief d’une partie des mouvements armés signataires de l’Accord pour la paix et
la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger et des groupes armés
terroristes, notamment les hommes du Groupe de soutien à l’islam et aux
musulmans- GSIM, incarné par le terroriste malien Iyad Ag Ghali.
Il convient de rappeler que, depuis mars 2023, le Groupe de
soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, ou JNIM selon son acronyme en arabe,
affilié à Al-Qaïda) et l’État islamique au Sahel sont engagés dans des combats
d’une rare violence pour asseoir leur «légitimité» et assurer, par ricochet, le
contrôle territorial dans la zone des trois frontières. Ces combats font rage
dans des localités comme Tinzawatène, Ménaka, Tidermène et Achibogho où les
populations civiles sont massacrées et fuient vers les villes environnantes (Ménaka,
Gao, Kidal, etc.)
Dans ce contexte, le retour de l’Armée dans la ville de
Kidal, après la rétrocession de certains camps occupés par la Minusma dans le
cadre du processus de retrait de cette dernière du Mali, a été accueilli,
partout sur le territoire national, par une liesse et une euphorie populaires
et a bénéficié du soutien de la classe politique et de la société civile.
Cependant, malgré l’euphorie liée à ce succès, le retour de l’Armée, du coup de la souveraineté du Mali sur la ville de Kidal, ne doit pas passer sous silence les nombreux défis qui se posent au Mali.
DES ĖQUATIONS À PLUSIEURS INCONNUES-La Région de Kidal
dont la gouvernance a été ponctuée par des troubles politico-sécuritaires de
plusieurs ordres depuis l’indépendance est-elle dans le sillage d’un retour
paisible dans la gouvernance générale de l’État malien ?
Le Cadre stratégique permanent (CSP) ou le Cadre stratégique
permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD), l’organe
qui, un moment, a essayé de regrouper les parties signataires de l’accord pour
la paix et la réconciliation (2015), à savoir les mouvements signataires et le
gouvernement, sous forme d’un cadre inter malien de création de confiance, ne
compte plus, en son sein, depuis un certain temps, que la Coordination des
mouvements de l’Azawad et ses démembrements.
Des mouvements s’en sont retirés
avant le démarrage des affrontements avec les FAMa, d’autres après le déclenchement
des opérations. Tous les mouvements signataires ont rejeté la reprise des
hostilités et ont ouvertement accusé la CMA d’être le principal instigateur de
cette reprise à travers son rejet de la rétrocession des camps de la Minusma
aux autorités du Mali. Le CSP-PSD, de son côté, a essayé de justifier son
attitude par un accord de cessez-le-feu datant de 2014.
Comme on peut le constater, cette divergence de position des
mouvements armés sur les événements atteste aussi d’une nouvelle structuration,
voire «déstructuration» des mouvements pouvant s’expliquer par la multiplicité
des acteurs sur le terrain, mais aussi la puissance de feu de l’Armée malienne,
qui a de nouveaux vecteurs aériens qui ont été déterminants dans toutes les opérations
ayant opposé l’Armée au «CSP-PSD» à Ber, Bourem ou Anéfis.
Cependant, le retour de l’Armée à Kidal annonce-t-il
l’engagement d’une nouvelle dynamique de paix ou l’amorce de vastes opérations
de harcèlement et d’attaques dirigés contre les FAMa pour saper le moral des
troupes sur le long terme ? Quid du comportement que devraient/pourraient
adopter les groupes armés terroristes œuvrant dans les zones anciennement sous
le contrôle des mouvements armés ? Il est de notoriété publique que le lien
fonctionnel entre certains mouvements signataires et les groupes armés
terroristes a toujours existé avant et durant la signature et la mise en œuvre
de l’Accord pour la paix et la réconciliation.
Mais, il convient de
s’interroger sur la mutation potentielle de ce lien dans un contexte désormais
sous le contrôle du Mali à travers son Armée. Évoluerait-on vers un retour des «Maliens»
membres des groupes terroristes dans un nouveau processus de dialogue avec l’État
malien ? Cela vaudrait-il aussi pour l’EI-Sahel, pris dans l’étau des pays de
l’Alliance des États du Sahel qui ont fait de la lutte contre le terrorisme un
point central de la création de ce cadre ? Le retour de l’Armée malienne à
Kidal serait-il à la base du changement de gouvernance de l’EI-Sahel,
changement constaté dans certaines zones où l’EI-Sahel aurait assoupli ses méthodes
de gestion des localités afin de conquérir le «cœur» des communautés à la base,
évitant de s’imposer uniquement par la force comme à l’accoutumée.
La reprise des hostilités entre le gouvernement du Mali et une partie du «CSP-PSD» se passe également dans un contexte où aucune partie n’a encore dénoncé l’Accord pour la paix, ce qui permet d’imaginer un retour à la table de la mise en œuvre de cet accord.
Mais les rapports de force n’étant plus les mêmes sur le
terrain, la situation actuelle différente de celle de 2014, les protagonistes
pourraient-ils revenir à l’Accord, sans concession, surtout que la Minusma en
charge d’accompagner le processus de mise en œuvre parachève son retrait du
Mali au 31 décembre 2023 ?
Aujourd’hui, les interrogations paraissent plus nombreuses
que les solutions qu’offre le terrain. Mais il serait intéressant d’aller à des
retrouvailles entre Maliens, sans exclusive, pour tracer ensemble la nouvelle
trajectoire de paix durable car la guerre affectera, à long terme, les
communautés/populations dont les besoins fondamentaux ne pourraient plus être
assurés.
Autant de questions qui soulèvent l’immensité et l’urgence des défis qui se posent aux autorités de la Transition qui ont permis, à plus d’un Malien, de nourrir l’espoir d’une possible fin irrévocable des rebellions récurrentes et l’éradication de la nébuleuse terroriste.
PERSPECTIVES D’AVENIR- Les actions militaires en cours
permettent certes, par moments et par endroits, de porter des coups durs aux
groupes armés terroristes et aux mouvements armés indépendantistes. Cependant,
au regard du déni flagrant autour de la question identitaire dans les crises
successives, il serait pertinent de réinterroger la place du rapport à
l’identité. Les populations majoritairement du teint clair (Touaregs, Arabes et
Maures) ont le sentiment d’être discriminées, voire lésées par l’État central.
Tandis que les communautés sédentaires majoritairement noires estimeraient que
les premières seraient dans un sentiment de supériorité et de mépris vis-à-vis
des peaux «noires». Ces perceptions sont réelles dans les régions en proie aux
attaques terroristes et aux conflits locaux.
Or, ni les réponses
institutionnelles (accords pour la paix) ni celles émanant des communautés
n’interrogent avec courage cette dimension dans les processus de résolution
desdites crises. En effet, l’argumentaire du sous-développement évoqué çà et là
pour saisir les dynamiques conflictuelles souffre de pertinence et d’efficacité
quand on sait que les services sociaux de base ne sont délivrés ni en qualité,
ni en quantité dans aucune partie du territoire national. Donc, les causes
profondes des crises sont à rechercher et à analyser sans complaisance.
La définition d’un «idéal type» de l’Homme malien demeure
une urgence et une nécessité absolue afin de léguer un récit commun à tous les
citoyens dès à bas âge. En outre, les chefs rebelles et les leaders terroristes
sont enviés, adulés et vénérés dans les régions du Nord du Mali par une
certaine catégorie des populations au travers des mécanismes de socialisation
afin de susciter auprès des jeunes générations le sentiment du rejet d’un État «tortionnaire»
et discriminatoire. Il urge d’inventer une conscience collective et de la
partager.
L’impérieuse nécessité de mettre en place une cohorte d’experts dans tous les domaines du possible pour un éventuel dialogue constructif avec les groupes terroristes et mouvements armés scissionnistes. Ces experts devraient être des femmes et des hommes dont l’expertise dans leur domaine ne devait souffrir l’ombre d’aucun doute. En effet, la composition des équipes antérieures qui ont abouti à des accords de (pour la) paix aurait obéit peu à des critères rigoureux et plausibles. D’où des diagnostics biaisés et partisans qui sous-tendraient le pourquoi de la non-effectivité des accords jusqu’ici signés. Ces experts auront la charge de conduire le potentiel dialogue avec les entrepreneurs de la violence.
Dr Aly TOUNKARA
Expert des questions de paix, de sécurité et de l’islam politique
Rédaction Lessor
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