
Au Mali, les valeurs de paix et de vivre ensemble, les questions économique, culturelles et sportives etc. suscitent attention et engouement jusqu’au point qu’on leur consacre des semaines entières de débats et d’échanges par la tenue d’assises, de Semaines nationales... Quid de la mise en œuvre d’un vaste programme de désemballage du Mali de l’imposant sac plastique qui l’étouffe ? On choisira judicieusement le thème : «faisons de la lutte contre le plastique un atout pour le décollage économique du Mali.»
Onze ans après sa promulgation, la loi interdisant l’usage des sachets plastiques non biodégradables n’est malheureusement toujours pas effective. Ouvrant ainsi un large boulevard au désastre. Depuis des décennies, les emballages en plastique à usage unique sont entrés dans nos mœurs. Toute emplette effectuée quel que soit son volume et/ou sa nature, est emballée dans du plastique systématiquement rejeté dans la nature. Les dégâts sur l’environnement sont importants et connus par tout le monde, le citoyen lambda et les décideurs.
Il urge d’agir. Le plastique ne se décompose qu’au bout de plusieurs centaines d’années. Les solutions de recyclage ont montré leurs limites. Aux Conférences des parties (Cop) sur le changement climatique et lors de la célébration d’une douzaine de Journées mondiales, le plastique rythme les débats. Sans compter celle qui lui est exclusivement consacrée le 03 juillet de chaque année. Les médias meublent régulièrement leurs grilles de programmes par la thématique «plastique». Les cases sensibilisation, information et éducation ont été suffisamment cochées. Le seuil d’alerte est atteint. Cochons la case action.
La déferlante vague du Mali Kura peut et doit servir de tremplin pour trouver une solution définitive au fléau de la pollution plastique. En effet, le bel élan imprimé depuis trois ans pour refonder notre chère patrie implique un changement profond de comportement dans tous les domaines. Le concept Mali Kura doit aller au-delà des discours et de la série d’émissions réalisées par la télévision nationale. L’initiative «Un Malien, un masque» pour contenir la propagation de la maladie à coronavirus a créé des emplois. Son pendant «Un Malien, un sac écologique» fera de même et boostera significativement notre économie.
PROGRAMME ANTIPLASTIQUE- Sous-tendu par la frénésie et l’ardeur populaire, le plan anti-Covid-19 peut être opportunément reconduit pour lutter contre «l’oublié désastre plastique». Notre détermination à combattre le premier, tranche étrangement avec notre immobilisme face au second qui, manifestement, ne nous émeut guère. Avec une dose de volonté, la réussite de la transition écologique est possible.
Cette même volonté franche qui, étonnamment, nous a pourtant amené à abandonner l’eau du robinet en sachet (10 Fcfa l’unité) à cause de son mode de production au profit de l’eau (minérale ?) en sachet vendue de nos jours à 25 Fcfa. La date du 03 juillet 2024, Journée internationale zéro déchet plastique, peut servir de point de départ d’un programme antiplastique qui prendra fin le 03 juillet 2025. Une année entière pour emmener l’ensemble de la population malienne à adopter le reflexe emballage biodégradable.
La télévision nationale, dans sa passion de servir le peuple, s’illustrera de la plus belle des manières en disposant sur le plateau du JT de 20 heures un modèle de sac écologique rempli d’emplettes à l’image du gel hydroalcoolique exposé pendant les périodes critiques de la pandémie. En parallèle, elle déclenchera au moment opportun, le compte à rebours «jour J -…» comme elle le fait dans d’autres circonstances.
Un spot au contenu très pédagogique peut être réalisé et diffusé en alternance avec celui dédié aux FAMa avant le grand JT. On y verra lors d’une scène de vente, le président de la Transition, le Premier ministre et le président du Conseil national de Transition (CNT) chacun, dans la peau d’un citoyen ordinaire, tendre un sac (ou sachet) biodégradable au vendeur de fruits pour le premier, de viande pour le second et de pain pour le troisième.
Très sujet à la pollution plastique, l’espace scolaire constituera un terreau fertile pour le développement des initiatives du ministre chargé de la Jeunesse, des Sports et de la Construction citoyenne, à savoir «la Brigade citoyenne et à l’École de la citoyenneté». Le 1er octobre, jour de rentrée scolaire 2024-2025, une leçon modèle relative aux méfaits du plastique sur l’environnement sera dispensée.
Les jeunes «Maliens Kura» brigadiers de l’environnement se verront inculquer le nouveau geste éco-citoyen (usage de sachets biodégradables pour l’emballage de leurs goûters). On leur expliquera le bien-fondé de la démarche civique et les multiples avantages qu’offre la valorisation des ordures débarrassées du plastique. Séduits, les parents pourront dupliquer l’initiative dans la cellule familiale. La mesure qui vaudra pour le corps enseignant et l’administration, dégagera à coup sûr un créneau porteur. De milliers de jeunes en quête d’opportunité se lanceront dans la production et la vente de sachets à base de tissus et d’autres matières écologiques.
ESPACE HOSPITALIER- Nos centres de santé sont de véritables dépotoirs. Vecteurs de maladies, les déchets qui s’y trouvent sont largement constitués du plastique «roi» contenant des vomissures, des restes de nourritures et des déjections humaines. Par sa faute, les fosses septiques s’obstruent rapidement rendant impraticables les toilettes. Autant, le personnel soignant, les malades et leurs accompagnants ont été contraints de porter le masque anti-Covid-19 sous peine de se voir refuser l’accès des centres de santé, autant, toute personne porteuse d’objets emballés dans du plastique sera priée d’utiliser un autre contenant. Les pharmaciens céderont désormais leurs produits dans des sacs biodégradables. Les banquiers qui n’ont pas lésiné sur les moyens dans la lutte contre la Covid-19, joueront un rôle capital dans celle contre le plastique.
Ces trois secteurs, à l’instar d’autres services publics ou privés qui voudront se prêter à l’exercice, serviront d’espaces pilotes pour la réussite de la vaste opération nationale antiplastique. Ils constitueront certes des îlots dans un océan submergé de plastiques, on aura tout de même déclenché le mouvement d’un mécanisme dont l’amplification se fera tout naturellement dans d’autres secteurs et nous permettra de relever le colossal défi de l’assainissement.
Un vaste plan de communication tous azimuts sera nécessaire pour réussir la campagne antiplastique. On fera usage de tous les supports adaptés : nom de la campagne, slogan, logo, lancement à la faveur d’un point de presse, spots vidéo, publireportages, débats à thème (Mali Kura sur l’Ortm) banderoles, affiches, flyers, tous les plateaux télé, réseaux sociaux, etc. Ainsi, on suscitera une réflexion nationale, fédérera toutes les énergies contre le fléau plastique et provoquera un stimulus populaire.
Un forum doit être organisé. La rencontre visera les secrétaires généraux des départements, notamment celui en charge de l’Environnement, et les responsables de toutes les structures associatives (ligues, mouvement, plateformes, clubs, collectifs, etc.) majoritairement constitués de jeunes. Au cours des échanges, on fera ressortir le caractère structurant de l’opération à travers ses énormes retombées positives au plan social, économique et sanitaire. Les participants seront invités à se servir dorénavant d’emballages biodégradables comme supports de communication parallèlement aux classiques tee-shirts et casquettes.
Les postulants de l’ANPE et de l’APEJ, autre public cible du forum, saisiront une aubaine à travers la collecte et le recyclage des sacs vides de ciment pour la production des plateaux d’alvéoles d’œufs et des emballages en papier. Ce contenant peut servir aussi à conditionner le charbon de bois, un secteur très vorace en plastique. L’ordure débarrassée du néfaste plastique, est valorisable. On peut la transformer en sources d’énergie (gaz et électricité) et en engrais pour les cultivateurs. à travers l’exploitation des matières de substitution au plastique qui existent à profusion dans notre pays, les industriels et opérateurs économiques, rechignant à respecter la loi sous prétexte qu’ils n’auraient pas bénéficié de mesures d’accompagnement, trouveront des opportunités nouvelles.
D’UNE PIERRE PLUSIEURS COUPS- Le Mali est sur le podium africain dans la culture du coton dont on peut accroître la production pour la circonstance et créer de milliers d’emplois. Notre cheptel est le plus gros de la sous-région. Le cuir qui en est issu bénéficiera sûrement d’une plus-value supplémentaire. Nous avons la fibre d’oseille (dah en bambara). On peut étendre à souhait dans le reste du pays l’unité qui existe déjà à Sikasso pour la confection d’emballages destinés particulièrement aux produits agricoles. Une autre fibre, le jute dont l’Inde est le 1er producteur mondial, représente une alternative très intéressante. (lien Youtube, sacs en toile de jute : les secrets d’une fibre)
Le résidu rejeté après extraction du suc de la canne pour obtenir le sucre, nous offre une matière première hyper innovante et importante pour la production de granulés utilisés dans la fabrication de plusieurs types de contenants compostables : sacs, sachets, bouteilles, bols, assiettes, barquettes pour aliments à emporter, etc. Les embouteilleurs trouveront dans cette matière une formidable réponse écologique. (lien YouTube «Valorisation : de la bagasse à la bouteille»). Exploitée dans notre pays, elle présagera à coup sûr de bonnes perspectives pour l’atteinte de la souveraineté sucrière.
En somme, notre identité religieuse (islamique et chrétienne) nous prescrit de changer radicalement de pratique, la propreté faisant partie intégrante de la foi. Adopter le reflexe emballage biodégradable dans nos familles, dans nos rues et sur nos lieux de travail symbolisera notre engagement national à construire un pan du Mali nouveau. Cet extrait d’un article de Jeune Afrique faisant l’éloge à la ville de Kigali, nous invite à un sursaut d’orgueil. Rwanda : le «modèle Kigali» en questions «…les habitants de Kigali se sont réveillés un jour, se sont mis au travail et Kigali est devenue Kigali. Tout le monde peut y arriver, avec un minimum de volonté. Mais alors, dans cette légende de la simplicité, pourquoi toutes les villes ne font-elles pas comme Kigali ?»
Tidiani Hassimi
SOUMBOUNOU
Militant écologique
bahtidjo@yahoo.fr
Rédaction Lessor
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