#Mali : Pr Nouhoun Tandina à propos de l’animation de la vie politique : «Il faut faire la différence entre le temps de la politique et le temps de l’union sacrée»

Dans cet entretien, le vice-doyen de la Faculté de droit privé et agrégé de droit nous livre son point de vue sur la vie politique en cette période de transition. En sa qualité de maître de conférences, Pr Nouhoun Tandina, exhorte la classe politique à l’union autour des objectifs de la Transition

Publié lundi 11 novembre 2024 à 22:14
#Mali : Pr Nouhoun Tandina à propos de l’animation de la vie politique : «Il faut faire la différence entre le temps de la politique et le temps de l’union sacrée»

L’animation de la vie politique est-elle possible pendant la période transitoire ? Pour le maître de conférences, la réponse à cette question peut être abordée à deux niveaux : d’abord, par rapport au principe du temps de l’exercice politique, ensuite à propos de l’exception de l’exercice politique. Pr Nouhoun Tandina ajoute que lorsque les partis politiques ont été créés, ils ont un seul objectif.

«Cet objectif est de briguer la magistrature suprême. Et briguer la magistrature suprême, c’est d’aller chercher les suffrages de la population. Si on le met en lien avec notre cas, c’est d’aller chercher des suffrages des Maliens», explique l’universitaire. En ce sens, un parti politique ou encore les membres des partis politiques, souligne-t-il, peuvent à tout moment exercer  l’activité politique sauf lorsque les autorités manifestent une volonté contraire par le biais d’une règlementation. 

Selon notre interlocuteur, le cas en espèce est que tout récemment, les activités politiques étaient suspendues au Mali. Ensuite, la suspension a été levée par les autorités compétentes. Ce qui veut dire, selon Nouhoun Tandina, que les partis peuvent à tout moment être sur la scène politique et leur volonté est de briguer la magistrature suprême.

Ils vont chercher à le faire soit à affaiblir la personne qui détient l’autorité politique soit  à la renforcer, analyse l’agrégé de faculté de droit. Pour lui, l’autorité politique actuelle est détenue par le Président de la Transition, le Général  d’armée Assimi Goïta. Notre interlocuteur s’interroge si les partis politiques doivent influencer, déséquilibrer, déstabiliser ou affaiblir le chef de l’État qui détient l’autorité politique  pendant la Transition.

 

NE PAS AFFAIBLIR LE PRÉSIDENT DE LA TRANSITION- Pr Tandina pense qu’il faut faire la différence entre le temps de la  politique et celui de l’union sacrée. À ce propos, il fera remarquer que le temps de la politique, c’est le moment où les autorités compétentes lancent les jeux politiques. Mais aussi, c’est le temps pendant lequel  l’opposition politique cherche, à tout moment et en tout lieu, à affaiblir la personne qui détient l’autorité politique. «Ce n’est pas par le biais du jeu électoral que le président actuel est venu au pouvoir.

Il est venu aux affaires dans un contexte que nous connaissons tous», rappelle l’universitaire, ajoutant qu’en ce moment, l’on se demande si les formations politiques doivent faire face à cette personne. «La réponse est non», avertit le vice-doyen de la Faculté de droit privé. «Au contraire, elles doivent renforcer  la gestion actuelle du pays jusqu’à l’élection présidentielle», encourage l’expert, tout en notant que les partis ne doivent pas l’affaiblir. Il prévient que ce n’est pas le temps de la politique.

Le président d’honneur du parti Yelema est actuellement le seul leader sur la scène politique, reconnaît l’enseignant du supérieur. Il y a d’autres qui ne disent absolument rien donc leur silence se justifie clairement. Certains ne sont pas avec nous parce qu’ils ont exercé l’activité politique pendant l’interdiction. «Ils sont incarcérés donc je prie le Général d’armée Assimi Goïta de trouver les moyens pour les libérer», sollicite l’enseignant-chercheur.

 

FRONT CONTRE LE TERRORISME- Le vice-doyen de la Faculté de droit privé est convaincu que pour briguer la magistrature suprême, les acteurs politiques peuvent mener des activités en fragilisant l’autorité politique en face qui envisage aussi de conserver son pouvoir par le biais du jeu électoral. Donc, les déclarations et les sorties de Moussa Mara sont justifiées par sa volonté de briguer la magistrature suprême, admet le spécialiste du droit privé.

Pr Tandina se demande si les acteurs politiques peuvent affaiblir l’autorité politique militaire qui fait face à plusieurs fronts. D’abord, le front du terrorisme où l’ancien pays colonisateur tient une volonté obscure pour affaiblir l’autorité politique transitoire au Mali. À ce niveau, cela nous renvoie à l’exception du principe sur le temps de l’exercice politique. «Lorsque nous sommes dans une période de transition, les acteurs politiques en réalité ne doivent pas être sur la scène politique pour affaiblir l’autorité en face», assure le chercheur.

Au contraire, recommande-t-il, ce qu’ils devraient faire c’est de s’unir derrière l’autorité de Transition. Il estime que la situation au Mali est une brillante illustration. «Ces acteurs doivent être de facto derrière les généraux puisque ce n’est pas le temps de la politique», dira Pr Nouhoun Tandina.

À titre d’exemple, lorsqu’il y a eu les attentats en France, tous les partis politiques, sans exception, ont fait front contre le terrorisme. Il rappelle qu’à l’époque, des dirigeants des pays africains sont partis manifester leur solidarité à Paris. «C’est la même situation au Mali. Les partis doivent faire la même chose pour aider les généraux à aller vers une élection libre et transparente», alerte le professeur d’université.

Pr Tandina trouve que les personnes qui doivent être les intermédiaires entre le Président et les acteurs politiques ne jouent pas bien leur rôle ou leur stratégie mise en place n’est pas, non plus, la bonne. En l’occurrence, celles-ci doivent faire tout leur possible pour unir l’ensemble des hommes politiques sur la question de la Transition, relève l’enseignant. «Leurs activités doivent s’inscrire dans le sens de l’union pour éviter d’affaiblir les généraux», conseille l’homme de droit. 

Namory KOUYATE

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