
Les premiers manifestants ont investi les lieux dès la matinée. Beaucoup ont effectué la prière du vendredi sur la place. L’imam Oumarou Diarra, malgré son statut de ministre, a officié la prière devant les fidèles comme au plus fort des meetings du Mouvement du 05 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). «Nous avons fait la prière du vendredi sur le boulevard. Nous voulons montrer à la communauté internationale la solidarité du peuple malien envers les autorités de la Transition», a confié un manifestant.
À 15h30, le boulevard commence à bouillonner. Rarement la place a accueilli autant de personnes, même au moment les plus intenses des sorties du M5-RFP. L’atmosphère est surchauffée. Malgré de gros nuages qui cachent le soleil, la chaleur est étouffante. Mais il en faut plus pour décourager les manifestants.
Il fallait savoir jouer des coudes au fur et mesure que l’on se rapprochait du chapiteau et de la scène dressés au pied du monument où étaient installés les officiels. Ceux-ci faisaient face à l’armée des journalistes mobilisés pour l’événement, cameras et appareils au poing. Ni ces conditions difficiles, encore moins le risque lié à la Covid-19 n’ont découragé de nombreux manifestants. La foule débordait sur les quatre voies qui se rejoignent au niveau du monument de l’indépendance.
Par moments, le bruit ambiant se transforme en supplice pour les tympans. Le concert de vuvuzelas provoquant un sifflement dans les oreilles. La manifestation de ce vendredi avait paradoxalement des allures d’une fête populaire empreinte d’un fort sentiment patriotique. Les Maliens, comme pour montrer qu’ils sont loin d’être désespérés par la situation politique, clament fièrement leur patriotisme. Par les chants, les danses et les slogans patriotiques, des jeunes animent les lieux.
Les couleurs nationales sont également visibles partout : sur les épaules, arborées en boubou, en bandeau sur le front, ou encore dessinées sur les joues. Le vert-jaune-rouge est aussi accompagné du drapeau russe. Attachés ou cousus l’un à l’autre, ils deviennent inséparables. «Nous voulons la Russie pour qu’elle nous aident à sécuriser notre pays», lance euphorique un jeune manifestant couvert d’un long drapeau russe.
DES MESSAGES FORTS- Sur les pancartes, la tonalité des messages en dit long sur l’état d’esprit des manifestants. «Vive la Transition, à bas la Cedeao», «Nous voulons la liberté du Mali», «C’est le peuple qui décide de la prolongation de la Transition», peut-on notamment lire de part et d’autre.
Tous ces milliers de manifestants sont présents pour le Mali, mais chacun avec son message particulier. C’est le cas de deux septuagénaires qui ont sorti des anciens billets de banque en franc malien. Ils confient être partis chercher dans leurs anciens dossiers ces symboles de la souveraineté monétaire du Mali d’antan. « Nous voulons montrer aux jeunes l’importance de la souveraineté monétaire pour un pays. Nous sommes nostalgiques de cette époque avec le président Modibo Keïta. Nous avons gardé ces billets pour montrer aux jeunes l’importance d’avoir sa monnaie », explique fièrement Abdoulaye Tounkara, cadre à la retraite, venu manifester avec son ami.
Un peu plus loin, un groupe de femmes, chapelet au cou, est assis le long du trottoir. Ces grand-mères n’ont pas aussi voulu rester en marge de l’événement du jour. «Nous sommes contre la décision de la Cedeao et nous sommes venues le montrer. Depuis que nous avons prié nous sommes là et s’il faut dormir ici nous allons le faire pour le pays. Nous soutenons la transition et sommes prêtes à sortir encore», affirme Mme Haïdara, l’une d’entre elles, venue avec ses petits-enfants.
Même détermination chez une jeune Sénégalaise qui porte le maillot de football de son pays, mais arbore un drapeau malien. Elle a tenu à apporter son soutien au Mali face aux sanctions des pays voisins qu’elle juge «injustes». «Je suis Sénégalaise, mais je vis au Mali. Je voulais absolument venir à cette manifestation pour soutenir le Mali», assure la jeune femme, entre deux souffles dans la vuvuzela qu’elle tient entre ses doigts.
Vers 16h, la foule est littéralement électrisée par l’arrivée du Premier ministre, accueilli dans une liesse euphorique. Des jeunes n’hésitant pas à se jeter sur son cortège qui a du mal à se frayer un chemin malgré les efforts des agents de sécurité. Le chef du gouvernement, exceptionnellement habillé en treillis, est accueilli sur la scène avec les vivats de manifestants. L’hymne national est alors entonné en langue nationale Bambara par la foule dans une émotion saisissante.
L’organisation d’un tel rassemblement est un défi sécuritaire énorme. Les forces de l’ordre sont massivement déployées pour veiller à la sécurité des personnes et surtout éviter tout débordement. Un premier cordon sécuritaire filtrait les arrivants à plusieurs mètres du monument. Les motos ne pouvaient pas s’approcher au-delà d’un certain périmètre. Ce qui provoquait la floraison de parking improvisés dans le secteur du meeting. En plus des forces de l’ordre, les éléments de la protection civile étaient au rendez-vous afin d’assurer la prise en charge des cas d’urgence.
À la fin du rassemblement, les manifestants ont quitté le boulevard avec la fierté et le sentiment du devoir d’accompli. Aboubacar, un jeune commerçant est rentré à la maison après une éprouvante journée. La démarche saccadée et rapide, il porte un drapeau sur les épaules, les bandes verts-jaunes-rouges lui décorent les poignets et une vuvuzela dans la main. Le jeune homme lance, d’un ton déterminé et convaincu : «la manifestation s’est bien déroulée. Les gens se sont mobilisés parce c’est une cause nationale. Je suis fier mais ce n’est que le début et je suis déjà prêt pour la prochaine mobilisation». Sa détermination est partagée par nombre de nos compatriotes.
Mohamed TOURE
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