Membres du gouvernement : Le nombre désormais fixé à 30 au maximum

Ce projet de loi a été adopté, jeudi dernier, par les membres du CNT. Tout comme, les projets de loi relatifs aux règles d’organisation et de fonctionnement de la Cour constitutionnelle et de la Cour suprême

Publié lundi 09 décembre 2024 à 07:44
Membres du gouvernement : Le nombre désormais fixé à 30 au maximum

Les membres du Conseil national de Transition (CNT) ont adopté, jeudi dernier en fin d’après-midi, plusieurs projets de textes. La plénière, qui s’est déroulée au Centre international de conférences de Bamako (CICB), a été présidée par le président du CNT, le Général de corps d’armée Malick Diaw. L’organe législatif de la Transition a approuvé le projet de loi organique fixant le nombre des membres du gouvernement. Ce texte fixe le nombre des membres du gouvernement à 30 au maximum. Il a pour objectif de prendre en compte ainsi une demande sociale forte et récurrente des Maliens pour la réduction du train de vie de l’État et la rationalisation de ses ressources.

Il s’inscrit dans le cadre de l’application de l’article 75 de la Constitution du 22 juillet 2023 qui dispose : «Le gouvernement comprend le Premier ministre, Chef du gouvernement et les ministres. Une loi organique fixe le nombre des membres du gouvernement». C’est le ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Réformes politiques et du Soutien au processus électoral, Mamani Nassiré qui a défendu ce projet de loi. Il a été voté par 129 voix pour, zéro contre et autant d’abstention.

Par ailleurs, les membres du CNT ont donné leur quitus au projet de loi organique fixant les règles d’organisation et de fonctionnement de la Cour constitutionnelle ainsi que la procédure suivie devant elle. La Cour constitutionnelle est la plus haute juridiction de l’Etat en matière constitutionnelle. Elle est juge de la constitutionnalité des lois et garantit les droits fondamentaux de la personne humaine et les libertés publiques.

La Cour constitutionnelle contrôle la régularité de l’élection du Président de la République et des opérations du référendum dont elle examine les réclamations et proclame les résultats définitifs. Elle statue en cas de contestation de l’élection des députés et de celle ou la désignation des sénateurs. En matière de contrôle de constitutionnalité, parallèlement à celui par voie d’action, elle peut être saisie sur renvoi de la Cour suprême d’une exception d’inconstitutionnalité soulevée par un justiciable devant une juridiction.

Pour ce qui concerne sa composition et conformément à la nouvelle Constitution, la Cour constitutionnelle comprend neuf membres qui portent le titre de conseillers. Le mandat des conseillers est de sept ans non renouvelable. Ces neuf membres sont désignés comme suit : deux par le Président de la République ; un par le Président de l’Assemblée nationale ; un par le Président du Sénat ; deux par le Conseil supérieur de la magistrature ; deux enseignants-chercheurs de droit public désignés par un collège constitué par les recteurs des universités publiques de droit ; un  par l’Ordre des avocats

S’agissant de sa compétence, en matière électorale, contrairement au cas de l’élection du Président de la République, la Cour ne proclame plus les résultats définitifs des élections parlementaires (députés et sénateurs). Elle ne statue que sur les contentieux électoraux dans la limite des circonscriptions électorales des requérants. Le projet de loi prend en charge ces innovations intervenues suite à la promulgation de la nouvelle Constitution. Ce texte qui était défendu par le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux Mamoudou Kassogué, a été adopté à l’unanimité des 131 votants.

EXCEPTION D’INCONSTITUTIONNALITÉ- Le CNT a, par ailleurs, approuvé le projet de loi organique fixant les attributions, l’organisation, les règles de fonctionnement ainsi que la procédure suivie devant la Cour suprême. L’adoption de la nouvelle Constitution consacre la Cour des comptes et une « nouvelle Cour suprême» et permet de soulever l’exception d’inconstitutionnalité devant les juridictions. La Loi fondamentale supprime la Haute cour de justice dont les attributions sont désormais dévolues à la Cour suprême, à travers la poursuite et l’instruction des infractions commises par les membres du gouvernement dans l’exercice de leur fonction.

Ce projet de loi organique vise à créer une nouvelle architecture pour la Cour suprême en prenant en compte ces innovations et permet de doter notre pays d’une loi organique qui concilie l’indépendance et la redevabilité des magistrats de l’institution. Ce texte, défendu également par le Garde des Sceaux, a été adopté à l’unanimité des membres du CNT présents.

Le ministre Kassogué a également plaidé pour l’adoption du projet de loi organique fixant les attributions, l’organisation, les règles de fonctionnement de la Cour des comptes et la procédure suivie devant elle auprès. La Constitution du 22 juillet 2023  prévoit en son article 36 une Cour des comptes comme institution de la République. Selon la Loi fondamentale, cette Cour est la juridiction supérieure des finances publiques et l’institution supérieure de contrôle des finances publiques. Elle a des attributions juridictionnelles, de contrôle et de consultation.

Elle assiste le gouvernement et le Parlement dans le contrôle de l’exécution des lois de finances et l’évaluation des politiques publiques. La Cour des comptes reçoit également les déclarations des biens des personnes assujetties à la déclaration des biens et vérifie les comptes des partis politiques. Ce texte a été également voté à l’unanimité des membres du CNT présents.

L’organe législatif de la Transition a, enfin, approuvé le projet de loi organique déterminant les modalités d’application de l’article 153 de la Constitution relatif à l’exception d’inconstitutionnalité. L’adoption de ce texte permettra à tout justiciable de soulever l’exception d’inconstitutionnalité d’une loi à l’occasion d’une instance et de se mettre, le cas échéant, à l’abri d’une norme inconstitutionnelle. C’est le ministre chargé de la Justice qui a défendu aussi ce projet de loi. Il a été adopté par 128 voix pour, zéro contre et autant d’abstention.

Bembablin DOUMBIA

Lire aussi : Fonctions publiques au Mali : Les agents non identifiés seront radiés des effectifs après le délai de grâce

Les agents qui ne se sont pas présentés lors des opérations d'identification biométrique ont un délai de grâce de trois mois, allant du 8 septembre au 8 décembre 2025 pour régulariser leur situation administrative.

Lire aussi : Incivisme : L’artiste Black M. interpelé

De son vrai nom, Alpha Diallo, le rappeur Franco-guinéen, connu sous le nom d'artiste « Black M », en séjour en Côte d'Ivoire et se trouvant dans une situation de conduite imprudente, a été interpellé..

Lire aussi : Insolite: Neymar désigné hériter d'un autre homme que son père

Nouvelle incroyable au Brésil concernant Neymar Jr. En effet, le footballeur a été désigné hériter d'un milliardaire en dollars autre que son père. Le testament a été rédigé à son nom..

Lire aussi : Goundam : Le geste philanthropique d’El Hadj Alphamoye Haîdara

Une habitante de la ville de Goundam a vu sa maison effondrer suite aux multiples érosions et intempéries survenues au cours de la saison d’hivernage..

Lire aussi : Kayes : EDM-SA rétablit l’électricité dans le secteur des logements sociaux

Après avoir passé trois nuits dans le noir, certaines familles des logements sociaux de Kayes et ses alentours ont enfin poussé un ouf de soulagement suite au rétablissement de l’électricité dans leur secteur. Rappelons que certaines concessions de la cité ATT Bougou (logements sociaux) et .

Lire aussi : Mopti : Plusieurs points à l’ordre du jour de la 2è session ordinaire du CROCSAD 2025

La salle de conférence du gouvernorat de Mopti a abrité du lundi au mardi dernier les travaux de la 2è session ordinaire du Comité régional d’orientation, de coordination et de suivi des actions de développement (Crocsad) de la région au titre de l’année 2025..

Les articles de l'auteur

Garde à vue et mandat de dépôt : Deux mesures judiciaires concourant à la manifestation de la vérité

Dans une interview, Pr Mamadou Guissé, enseignant-chercheur à la Faculté de droit privé de l’Université Kurukanfuga de Bamako (UKB), explique les raisons de la garde à vue et du mandat de dépôt, deux mesures judiciaires qu’on entend maintenant en longueur de journée. Si la première peut être ordonnée par un officier de police judiciaire, par contre la deuxième est décidée par un juge d’instruction pendant l’instruction du dossier.

Par Bembablin DOUMBIA


Publié mardi 02 septembre 2025 à 07:18

Mme Sanogo Aminata Mallé, Médiateur de la République : «La récurrence des litiges fonciers mérite l’attention des gouvernants»

Tout en appelant à sanctionner les fautifs, elle juge nécessaire le respect strict des textes relatifs au foncier par les services techniques des domaines et du cadastre, la vérification de la disponibilité ou l’effectivité des terres avant toute opération d’attribution, le respect des procédures dans le cadre des expropriations.

Par Bembablin DOUMBIA


Publié lundi 01 septembre 2025 à 08:33

Mme Sanogo Aminata Mallé : « La récurrence des litiges fonciers mérite l’attention des gouvernants »

Le Médiateur de la République, Mme Sanogo Aminata Mallé a fait cette déclaration, ce vendredi 29 août dans les locaux de son institution, lors d’une conférence de presse au cours de laquelle il a présenté ses rapports annuels 2023 et 2024..

Par Bembablin DOUMBIA


Publié vendredi 29 août 2025 à 15:41

Fixation du nombre des membres du gouvernement à 30 au maximum : La Cour constitutionnelle déclare conforme à la Constitution

La Cour constitutionnelle a déclaré, lundi dernier, à travers un arrêt la loi n°2024-38/CNT-RM du 5 décembre 2024 portant loi organique fixant le nombre des membres du gouvernement conforme à la Constitution. Cette décision fait suite à une requête du Président de la Transition à l’institution judiciaire aux fins de contrôle de conformité de ce texte..

Par Bembablin DOUMBIA


Publié jeudi 28 août 2025 à 18:44

Koulouba : Le Médiateur de la République présente ses rapports annuels 2023 et 2024 au Chef de l’État

Il ressort de ces rapports que l’institution a reçu en 2024, 208 dossiers de réclamations, dont 138 entièrement traités et 70 en cours de traitement, et qui concernent principalement la gestion domaniale. Le Général d’armée Assimi Goïta, qui a apprécié la qualité des deux documents, a invité le Médiateur de la République à garder en permanence à l’esprit, les possibilités de transformation des grands défis de notre administration en opportunités.

Par Bembablin DOUMBIA


Publié lundi 25 août 2025 à 08:14

Koulouba : Le Médiateur de la République présente ses rapports annuels 2023 et 2024 au Chef de l’Etat

-.

Par Bembablin DOUMBIA


Publié vendredi 22 août 2025 à 17:54

Atteinte aux biens publics à la Primature entre 2021 et 30 novembre 2024 : L’explication du procureur général près la Cour suprême

-.

Par Bembablin DOUMBIA


Publié mardi 19 août 2025 à 21:47

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner