
Le
Professeur Many Camara qui préfacé le livre a en réalité écrit une contribution
propédeutique de 45 pages !
L’auteur
a arpenté les dédales de la vie. à la force de ses biceps et de son cerveau, il
s’est frayé un chemin pour être des grands combats qui ont abouti à
l’indépendance des pays africains en 1960. Il a été libraire à Dakar,
travailleur et étudiant à Marseille en 1967, militant de l’Association des
étudiants et stagiaires maliens en France (AESMF), de la Fédération des
étudiants d’Afrique Noire en France (Feanf) et du Comité de défense des
libertés Démocratiques au Mali (CDLDM), militant du Parti malien du travail. En
1973, il est directeur de la Société des Ciments du Mali, première industrie
lourde du pays. Et depuis, il est sur les remparts, la truelle à la main. C’est
tout cette expérience qu’il passe au crible avec ses doses de désillusion et de
rêve à un moment où le contexte malien est caractérisé «malheureusement par
l’activisme politique» au lieu d’une «rigueur dans l’analyse des
problématiques, l’élaboration des stratégies idoines et la formulation
d’actions pertinentes….».
Diatrou
Diakité s’appuie sur la géostratégie pour tenter de cerner les contours de
«l’indépendance totale», celle de la souveraineté pleine et entière dans une
Afrique politiquement soudée sous la férule d’un État fédéral ! Voilà la
pierre angulaire de cette œuvre de 324 pages étalées en deux grandes parties
d’inégale épaisseur, à savoir la renaissance africaine, les enjeux et les défis
du Mali kura, son projet, celui de la renaissance et de mutation de l’Afrique
au XXIème siècle, la «REMA21».
Le socle de cette gigantesque ambition est historique et culturel. Dans le prolongement des travaux de Cheikh Anta Diop et de Molefi Kete Ansate, Théophile Obenga et Thabo Mbéki, il retient un nécessaire réarmement culturel, politique et économique dont la finalité sera de réussir à «déconnecter» l’Afrique de toutes les influences négatives, celles posées par l’Occident. D’influence, l’auteur apprécie au plus haut degré le présent du Rwanda et de l’éthiopie, deux pays qui ont tourné le dos au modèle démocratique des Occidentaux. Pour lui, ce sont-là, deux modèles d’émergence aux antipodes de la «singerie de la démocratie occidentale» en cours en Afrique. Le Rwanda est donc, malgré tout, une démocratie et un pays émergent. L’Éthiopie aussi. Tous deux ont pris conscience que le sous-développement est un cercle vicieux dont on ne sort qu’en le fracassant. La renaissance est à ce prix.
«Debout Afrique» !
L’impératif
sonne comme une chiquenaude dont les enjeux et les défis sont au menu de la
deuxième partie de l’ouvrage. Il y réaffirme son admiration pour les pères
fondateurs du Mali. Il s’oppose à la rupture politique intervenue en 1968 sous
la férule du «régime néocolonial du Comité militaire de libération nationale».
Il essuie ses pieds sur la troisième République, celle de la prévarication. Son
dépit est tel qu’il pense que les démocrates n’ont pas fait mieux que la
dictature ! Il fustige cette décision qui a fait passer les marchés de gré
à gré de 10 à 250.000 000 Fcfa ! L’État, écrit-il, ne fonctionne que
pour les dirigeants, avec au sommet des connexions mafieuses, le narcotrafic et
le terrorisme. La lutte contre la corruption est reportée.
L’auteur
ne s’attarde pas sur les conditions du départ de Amadou Toumani Touré en 2012,
mais survole la transition ouverte en 2012-2013 avec l’intermède de Cheick
Modibo Diarra à la Primature, la gestion de Dioncounda Traoré, la gestion de
Ibrahim Boubacar Kéïta dont la grande faute fut d’avoir plus fait confiance à
la France qu’en son pays, son parti politique et les forces vives.
Il faut donc refonder l’État pour sortir de la crise multidimensionnelle qui s’explique aussi bien par le contexte national que la vision géostratégie des puissances qui veulent contrôler notre pays dans le long terme. Ici, aussi, il campe les enjeux à trois niveaux : l’existence d’un territoire sécurisé par une Armée nationale et un peuple mobilisé. La nation tire ici sa substance qui a été stratégiquement perçue par les présidents Modibo Kéïta et Moussa Traoré. Il en appelle à la jeunesse du Mali et d’Afrique pour refuser la partition de notre pays et l’installation d’un nouveau protectorat français. «Refusons la continuation de la soumission de l’Afrique aux exigences du maintien de la prospérité de la France. Rompons le cercle vicieux de la domination politique et économique néocoloniale afin que l’Afrique renaisse aux autres et à elle-même», lance-t-il. (p145).
Comment réussir ce nouveau positionnement ?
Par la création d’un parti de type nouveau. Ce parti sera mis en œuvre d’une «équipe de concepteurs du projet constitué de vieux militants, mais aussi et surtout de jeunes et de femmes d’horizons divers». Il ne s’arrête pas là. Il a réfléchi «aux rapports entre le sommet et la base du parti en tenant compte «du monde de la communication», «la décentralisation poussée», un management sur «une direction participative par objectifs» (DPO). Ce parti sera financé par «les contributions volontaires des cadres», les «activités génératrices de revenus», des «entreprises de production de biens et services»…
Viendra,
dirait-on, naturellement, l’ère du «Mali kura», celui qui aura été sauvé de la
kleptocratie, de la bonne gouvernance des ressources minières. L’auteur estime
qu’il faille, à ce stade, déclarer «l’état de guerre» avec des objectifs précis
et une économie de guerre …
Cette publication de Diatrou Diakité apparaît comme l’œuvre d’un militant qui a fourni ses armes au contact de la réalité du terrain. Il n’est pas un simple militant des causes généreuses, mais un officier dans le bataillon ; il veut comprendre, il analyse et propose.
Dans le
fond, le lecteur se rendra compte que la construction théorique n’est pas
soutenue par un effort de dissertation sur les concepts, notamment les contours
de la renaissance et la théorie des États-Unis d’Afrique. À ce titre, la
citation de l’immense historien africain, Joseph Ki-Zerbo, «Naan laara an
saara», «si on se couche, on est mort», donnée en ouverture du livre n’a
pas une contrepartie dans la justification argumentaire de l’entreprise. Il en
est de même pour la problématique de l’État fédéral continental.
Du reste, que
vaut un État fédéral continental si la réflexion véritable sur la nature même
de l’État dans les différents pays n’est pas posée. Il le faut pourtant pour ne
pas échafauder encore une nouvelle bureaucratie inopérante comme c’est déjà le
cas avec des organisations fantoches comme le cas avec l’Union africaine et la
Cedeao. Ces interrogations ne sont pas sans rapport avec la tentative de
résolution de certains problèmes théoriques généreusement soulevées par le
Sénégalais Babacar Sine, dans les années 80, quant à la responsabilité des
marxistes africains face à la domestication du marxisme sous les tropiques. (B.
Sine ; Le marxisme devant les sociétés africaines contemporaines, Présence
Africaine, Paris, 1983, 198 pages.) Aujourd’hui, les discours sont à l’heure du
Mali kura.
Il n’est cependant pas sûr que le Mali kura et la renaissance soient
audibles pour tous de la même façon. Sur
la forme, on constatera une absence de l’implication de la maison d’édition
dans la structuration et l’orientation théorique du texte. Hélas !
Le
préfacier, le sociologue Many Camara, a vite compris les aspérités de la
démarche de l’auteur qu’il accompagne. Fin sociologue, attentif à la dynamique
des grands défis du Mali contemporain, il s’est empressé de donner les outils
scientifiques qui décrivent la situation réelle et qui rendent possible une
projection rationnelle. En fait de préface, il s’agit d’une contribution
gigantesque. Cette publication de Diatrou Diakité intervient à un moment d’une
grande glaciation de la pensée et de la production intellectuelle dans notre
pays. En cela, elle est d’un grand intérêt, en tant que témoignage et
proposition. L’enjeu est sérieux ; même très sérieux ; donc à lire.
Pr Ibrahim MAïGA
Diatrou Diakité,
L’Harmattan-Mali,
Décembre 2023, 33 EurosRédaction Lessor
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