
Son applicabilité posait
problème, et ce, avant la Transition. C’est pourquoi, depuis longtemps
d’ailleurs, les Maliens réclamaient plutôt sa révision. Les Assises nationales
de la refondation (ANR) avaient fait de sa relecture une de ses recommandations
fortes. Malgré sa caducité, le gouvernement doit néanmoins poursuivre le
dialogue entre les Maliens avec ceux qui s’inscrivent dans le sens de la vision
du gouvernement, sans intermédiaires extérieurs, pour mieux entamer les actions
de développement au profit des populations.
Ce sont des initiatives qui
accompagnent les efforts dans le domaine de la sécurité, de la lutte contre le
terrorisme et de la paix. Après tant d’années de crise, d’épreuves et de
déchirures, nous devons, dans une synergie de vues et d’actions, poursuivre les
efforts de dialogue, puisant dans notre culture de paix, l’un des secrets et
ferments de la nation malienne. Le Mali a toujours été une terre de dialogue et
nous avons les ressources culturelles et les valeurs nécessaires pour nous
comprendre entre Maliens.
Gouagnon Coulibaly, président de l’URD:
«Aujourd’hui, nous sommes dans un autre processus»
L’Accord pour la paix et la réconciliation issu
du processus d’Alger a été signé en 2015 lorsque l’URD était dans l’opposition.
Depuis les négociations et la signature de cet Accord, l’URD avait demandé à
être associée à ce processus. Malgré nos réclamations, nous avons été mis hors de ce processus. Et quand le
document a été signé, nous avons pris connaissance du contenu. Nous avons
relevé des points de désaccord.
L’URD avait dit qu’il y avait des germes de
division du pays. Notre parti a attiré l’attention des dirigeants de l’époque
sur cet état de fait. Ensuite, le parti a appris qu’il y avait des annexes
signés, mais qui n’étaient pas publiés.
Nous avons dénoncé cette situation. Pour nous, quand c’est signé il faut que
tout le Mali soit informé parce que cela nous engage. Après, nous avons demandé
que cet Accord passe devant l’Assemblée nationale en débats pour que les
représentants du peuple malien puissent savoir le contenu et si nécessaire,
l’amender afin de l’adopter.
Cela n’a pas été non plus le cas. Donc, c’est un
Accord que nous avons accepté du fait
qu’il a permis l’accalmie sur le terrain. Cet aspect a été bénéfique. Mais,
nous pensions qu’au fil du temps, il allait y avoir la confiance entre les deux
parties pour que certains points de l’Accord soient corrigés parce que le document
prévoyait cette possibilité. Tel n’a pas été le cas. Avec le temps, nous avons constaté que les
mouvements signataires n’ont pas appliqué l’Accord. Les rebelles devaient
d’abord déposer les armes en s’engageant dans le processus de Désarmement, démobilisation
et réinsertion (DDR).
Ensuite, c’est
dans cette situation que la Région de Kidal est devenue une enclave,
inaccessible aux autorités maliennes. Il fallait avoir des autorisations pour se rendre à Kidal, sur
notre territoire. Et cela n’est pas normal. Cet état n’est pas dans l’Accord
non plus. L’URD pense que l’Accord pour la paix et la réconciliation n’était
pas appliqué par les mouvements signataires. Aujourd’hui, nous sommes dans un
autre processus. Le gouvernement de Transition a lancé un processus de
dialogue. Ce processus peut permettre à tous ceux qui veulent rester dans la
République de se retrouver. Le fait de mettre fin à cet Accord est une bonne
chose. Cet acte peut permettre de mettre les choses à plat.
Dr Alhassane Gaoukoye, enseignant-chercheur :
«Le Mali a choisi le bon moment pour dénoncer l’accord»
Depuis la signature de cet Accord, il y a eu
beaucoup de problèmes. Le premier est l’application puisqu’il a été dit deux
mois après, qu’il devrait y avoir le début de la mise en œuvre sous l’égide de
la communauté internationale. Tout ce qui avait été dit au départ, n’a jamais
été respecté. Il n’y a jamais eu de
désarmement des groupes armés, notamment le MNLA et le HCA qui sont devenus
plus tard la CMA. Ils n’ont jamais accepté le DDR. En deuxième point, il y a eu
d’énormes concessions, des additifs à
l’Accord. Si l’on prend le cas des
autorités intérimaires, cela ne faisait pas partie du bloc des négociations.
Mais, les deux parties l’ont mis. Les populations qui n’ont pas pris des armes
se voient déjà frustrées. à Alger, ce sont les rebelles qui ont signé avec le
gouvernement. Les sédentaires ont été exclus. La partie groupe armé était
privilégiée grâce au soutien de la communauté internationale. à l’époque, le
Collectif des ressortissants du nord (Coren) avait dénoncé et attiré
l’attention du gouvernement sur cette anomalie. Le Mali a accepté de
reconnaître l’Azawad dans ses dimensions mémorielles, géographiques,
historiques, sociales et linguistiques. C’est déjà une reconnaissance
officielle d’un territoire.
C’est comme si l’état malien a reconnu la légitimité des groupes armés. Or, cet Accord
n’a jamais été soumis à l’appréciation de l’Assemblée nationale, ni promulgué
par le président de la République du Mali. En troisième ressort, il y a des
aspects afférents aux réformes administratives, politiques et
institutionnelles. Les gouverneurs de ces zones seront élus aux suffrages
universels. Ceux-ci n’auront pas de compte à rendre au président de la
République dans les secteurs de la sécurité, de l’extraction des ressources, de
la gestion du terroir et de la coopération.
C’est l’atteinte à l’unité
nationale. C’est comme si la communauté internationale reconnaît deux entités
territoriales : le Mali et l’Azawad. Il faut se défaire de l’Algérie. Je crois,
le Mali a choisi le bon moment pour le
dénoncer. Notre pays retrouve entièrement
sa souveraineté. Nous saluons l’action de la Transition. Le Mali a
encaissé des coups durs. Il a été humilié sans que l’Algérie ne vienne au
secours. Ce pays n’a jamais appelé la CMA à respecter les accords de 2015. Au
contraire, l’Algérie est mécontente du fait que le Mali ait signé des accords
avec la Fédération de Russie.
Propos recueillis par
Namory KOUYATÉ
Namory KOUYATE
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