
Les employés d’une patisserie en pleine activité
On assiste au délaissement du traditionnel plat offert à la
belle famille pour la rupture du jeûne «sountiguè», au profit des paniers et
plateaux «salés ou sucrés». Cette nouvelle pratique en vogue dans la capitale
consiste à remplir des assiettes de mets sucrés ou salés ou à faire des paniers
contenant du thé, Lipton, chocolat et divers produits alimentaires.
L’astuce est bonne pour échapper à la corvée de la préparation
du «bouran soutiguè». Nombreuses sont les Bamakoises à y voir une aubaine leur
permettant de respecter la tradition sans passer par l’épreuve de la cuisine.
Cette tendance est, selon Mme Sidibé Fatoumata Barry, employée d’une société de
la place, un soulagement pour les jeunes femmes travailleuses. Depuis bientôt 3
ans, elle a opté pour les plateaux ou paniers ramadan.
«À l’approche du
ramadan, je devenais stressée quand je pensais à la cuisine pour mes
beaux-parents et mes parents. Aussi, je ne me tracasse plus pour la livraison
car en plus de faire les plats, les sociétés qui font ces plateaux assurent également
la livraison», se réjouit-elle. Souradje Moumouni est le promoteur du Groupe gastronomique
professionnel.
Son entreprise de restauration évènementielle est également une école de cuisine et de pâtisserie spécialisée dans la vente des plateaux salés et sucrés pour le ramadan. Ouvert en 2018, le service de restauration a commencé à faire les plateaux pour le grand bonheur de sa clientèle. Composés de pastels, de mini pizza, de gâteaux et autres, les prix des plateaux varient de 12.500 à 15.000 Fcfa. Selon le promoteur, les clients sont des particuliers et des entreprises qui «apprécient la qualité des ingrédients qui rentrent dans la préparation de ces plats».
2,5 MILLIONS DE FCFA DE BÉNÉFICE- Avec la crise économique,
l’entreprise de Moumouni Souradje ressent des difficultés liées à la hausse des
prix des produits sur le marché. Pour maintenir le cap, le spécialiste mise sur
les produits de saison et la récupération pour pouvoir maintenir les prix
stables aux consommateurs. «En moyenne, nous vendons 500 plateaux durant le
mois de ramadan avec un bénéfice d’environ 2,5 millions de Fcfa», révèle-t-il.
Sodishop est une plateforme e-commerce qui existe au Mali
depuis 2018. Depuis sa création, elle propose des paniers ramadan. Amadou
Diallo, agent commercial de cette société, explique que leurs paniers sont
composés de thé, Lipton, mayonnaise, dattes et autres produits pour le petit déjeuner.
Les prix varient de 18.300 à 34.000 Fcfa. «Les gens sont penchés vers les
nouvelles tendances. Avec le professionnalisme de la société, les particuliers
et les entreprises sont attirés par nos produits», affirme l’agent commercial.
Pendant le mois de ramadan, Sodishop fait environ 700 paniers avec un bénéfice
de 1,7 million de Fcfa.
Contrairement à ces sociétés, la promotrice de Ouly Tropical, Mme Salem Oumou Koné cherche toujours sa voie. La mère de deux enfants, qui propose des dattes fourrées au chocolat ou des paniers de fruits, avoue avoir de la peine à s’en sortir. Pour le moment, elle n’a qu’une dizaine de clients, essentiellement des membres de sa famille et quelques clients trouvés sur les réseaux sociaux. «J’ai un bénéfice de 300 à 500 Fcfa selon le carton commandé. Mes prix vont de 5.000 à 15.000 Fcfa», se lamente Oumou Koné qui espère rentabiliser son commerce au fil du temps.
UN PLAT DE «DJOUKA» À 50.000 FCFA-Mme Bathily Fatoumata Haïdara
n’entend pas suivre cette nouvelle tendance qu’elle juge impersonnelle. Faire la
cuisine une fois l’année pour les parents de son mari, est un plaisir pour
elle. Avec 60.000 Fcfa, la juriste de formation arrive à faire sept plats
copieux. Au retour, elle est toujours heureuse des bénédictions qu’on lui fait.
Or, avec le même montant, l’on ne peut avoir que quelques plateaux dont
certains sont vendus à 35.000 Fcfa l’unité.
«Je reçois de plus en plus de paniers ramadan à la place des
plats et je n’y vois aucun problème», se confie Baya Cissé. Cette mère de
famille estime que de plus en plus, les filles sont occupées par le travail et
que les beaux-parents doivent tenir compte de cet état de fait. Tel n’est pas
l’avis d’Ibrahima Cissé, un professeur à la retraite, qui préfère les plats
faits à la maison à ceux livrés par des traiteurs. Et pour cause : «Les
plats faits à la maison sont naturels et bons pour la santé des personnes âgées.
Alors que pour les plateaux, on ne connait pas l’origine des produits utilisés.
Je doute de leur qualité». En plus, ajoute le sexagénaire, c’est une marque de
considération que l’on lui fait en lui apportant des plats.
Récemment, l’influenceuse Diaba Sora a créé le buzz sur les
réseaux sociaux avec son plat de «djouka» pour la rupture du jeûne dont le prix
est de 25.000 Fcfa et 50.000 Fcfa. L’influenceuse qui explique contribuer à la
promotion des mets traditionnels, se propose même d’apporter personnellement le
plat au client lorsque la valeur de la commande atteint 1 million de Fcfa. Bien
évidemment, il y a eu beaucoup de commentaires sur les réseaux sociaux.
Le professeur de sociologie à l’école normale supérieure de
Bamako, Dr Baye Diakité, aborde cette pratique en vogue sous deux angles. Cette
tendance, dit-il, est une forme de modernité positive. «Les gens aiment tout ce
qui est moderne. Donc, un panier tout fait vient à la mode surtout dans les
grandes villes», explique Dr Baye Diakité. Par contre, met-il un bémol, ceux
qui sont plus traditionnels « trouveront qu’il y a plus d’amour, plus
d’humanisme dans les plats préparés à la maison».
Anta CISSÉ
Rédaction Lessor
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