Processus électoral : Les raisons du léger report du référendum

Initialement prévu pour le 19 mars prochain, le référendum pour la nouvelle Constitution de notre pays a été reporté à une date ultérieure. L’annonce a été faite vendredi par le ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga, au cours d’une conférence de presse qu’il a animée dans les locaux de son département.

Publié lundi 13 mars 2023 à 06:14
Processus électoral : Les raisons du léger report du référendum

Il était accompagné de la ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée des Réformes politiques et institutionnelles, Mme Fatoumata Sékou Dicko. Au cours de la conférence de presse, les points évoqués ont essentiellement porté sur le report du référendum,  la réorganisation territoriale et la carte nationale d’identité biométrique sécurisée. Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a introduit la rencontre par le communiqué du gouvernement concernant le report du référendum.


Dans le document, il est précisé un «léger report» du référendum prévu initialement pour le 19 mars 2023. Selon le colonel Abdoulaye Maïga, cette décision se justifie par la ferme volonté des autorités de la Transition d’appliquer les recommandations des Assises nationales de la Refondation (ANR), notamment la pleine opérationnalisation de l’Autorité indépendante de gestion des élections (Aige) à travers l’installation de ses démembrements dans les 19 régions administratives et le District de Bamako.

Le ministre Maïga a indiqué que la date du référendum sera fixée après concertation avec l’Aige et l’ensemble des acteurs du processus électoral. «Le gouvernement rassure l’opinion nationale et internationale que le retour à l’ordre constitutionnel, après avoir mené les réformes nécessaires, demeure l’une de ses priorités absolues, dans le respect de la durée de la Transition», a-t-il déclaré.

Répondant aux questions des journalistes, il a indiqué que le chronogramme est un outil de planification. Toutefois, il a assuré que la date butoir reste celle négociée avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

«Le chef de l’État tient fermement au respect de cette date», a insisté le colonel Abdoulaye Maïga. Reconnaissant qu’il n’y a pas de date pour le référendum pour le moment, il a souligné que certains objectifs que le gouvernement de Transition s’était fixés ont été atteints. «Nous avons un projet de Constitution. Nous avons également un projet de réorganisation territoriale dont les textes ont été adoptés par le CNT», a-t-il argumenté.

 

CARTE ADMINISTRATIVE-  Concernant la réorganisation territoriale, le ministre en charge de l’Administration territoriale a fait savoir que forcément celle-ci détermine la mise en place des démembrements de l’Aige. Et il fallait impérativement régler ce problème avant de mettre en place ces démembrements dans les régions, les cercles et les communes.

Le colonel Maïga a rappelé qu’en mars 2012, notre pays est passé de 8 à 19 régions soit une augmentation de plus de 137%. Il a souligné qu’une région est composée de circonscriptions administratives et de collectivités territoriales. Et tant qu’on ne les a pas déterminées, il est impossible de dire qu’on a une région pleine et entière.

Le ministre Maïga a déploré que le Mali se singularise négativement en n’ayant pas une carte administrative à jour. «Ce n’est pas normal que sur plus de 196 États dans le monde, le Mali soit le seul pays qui n’est pas capable de mettre à jour sa carte administrative», dira-t-il, en rappelant que la carte administrative du Mali est caduque depuis 11 ans. Pour lui, un pays existe en connaissant ses frontières avec les autres mais aussi ses frontières intérieures. Sur le papier, il y a 19 régions, mais dans la pratique, certaines de ces régions sont toujours des cercles.

Parlant de la carte nationale d’identité biométrique sécurisée, il dira que le Mali coexiste avec d’autres pays. Et la tendance, c’est la biométrie. Pour le ministre Maïga, la carte de circulation dans notre espace commun est la carte biométrique sécurisée. Selon lui, il est dans notre propre intérêt de sécuriser nos documents de voyage.


Il a rappelé ; à cet effet ; qu’il était facile pour tous les migrants du monde de venir au Mali et se faire établir un passeport pour aller vers des pays avec lesquels, le Mali n’a pas de visa. Mais cela a été réduit grâce à notre base de données Recensement administratif à vocation d’état civil (Ravec). La carte d’identité nationale biométrique, rappellera-t-il, aura vocation à remplacer la carte d’électeur. Ce qui fait une économie de deux cartes et dégage une niche financière pour l’État.

Sur la question de la laïcité, le colonel Abdoulaye Maïga dira que la commission de finalisation du projet de Constitution a fait l’effort de définir que la laïcité n’est pas contre les religions. Mais malgré ces avancées, la Ligue malienne des imams et érudits pour la solidarité islamique au Mali (Limama) n’est toujours pas satisfaite.  Il a rappelé que le principe de laïcité a toujours figuré dans toutes les Constitutions du Mali depuis l’indépendance. Et c’est ce principe qui a permis l’émergence de plusieurs associations et mouvements religieux dont la Limama.

«Il est curieux que le principe qui a favorisé votre émergence puisse être combattu par une association d’autant plus que nous avons fait l’effort de démontrer  que la laïcité n’est pas contre une quelconque religion…», a soutenu le ministre Maïga. Pour lui, «dans la situation actuelle du pays, on n’a pas le luxe de se polariser autour d’un mot». C’est pourquoi, il a lancé un appel à la Limama pour qu’elle revoie sa position, car il est important d’aller au référendum de manière très sereine.

S’adressant aux formations politiques qui demandent l’abandon du référendum, le ministre Maïga soulignera qu’il n’est pas de son ressort de prendre une décision par rapport à l’abandon ou la poursuite du processus référendaire. Le gouvernement a des objectifs et fera tout pour les atteindre, dira-t-il.

Dieudonné DIAMA

Lire aussi : Destruction d'un drone de l'Armée : Le Mali traîne l'Algérie devant la Cour internationale Justice

Suite à la destruction d'un aéronef de reconnaissance des Forces armées maliennes, le gouvernement de la Transition a déposé ce jeudi 4 septembre, une plainte contre la République démocratique et populaire algérienne devant la Cour internationale de Justice. L'annonce a été par le gouverne.

Lire aussi : Cinsere-FNR : Le rapport annuel 2024 remis au Chef de l’État

Il en résulte une tendance de réalisation de 387 recommandations sur 517, soit 74,85%. Le document déplore certaines lenteurs notamment dans la mise en œuvre des projets industriels, de reboisement et de barrage.

Lire aussi : Fixation du nombre des membres du gouvernement à 30 au maximum : La Cour constitutionnelle déclare conforme à la Constitution

La Cour constitutionnelle a déclaré, lundi dernier, à travers un arrêt la loi n°2024-38/CNT-RM du 5 décembre 2024 portant loi organique fixant le nombre des membres du gouvernement conforme à la Constitution. Cette décision fait suite à une requête du Président de la Transition à l’ins.

Lire aussi : 36.151 fonctionnaires non enrôlés dans le SIGRH : Les salaires suspendus à compter de septembre 2025

Les salaires des 36.151 agents non enrôlés dans le Système intégré de gestion des ressources humaines (SIGRH) seront suspendus à compter de septembre prochain. La décision a été rendue publique le 26 août dernier par le ministère de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, dans un.

Lire aussi : Communiqué du conseil des ministres

Le Conseil des Ministres s’est réuni en session ordinaire, le mercredi 27 août 2025, dans sa salle de délibérations au Palais de Koulouba, sous la présidence du Général d’Armée Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’Etat..

Lire aussi : Communiqué du conseil des ministres du mercredi 27 août 2025

Le Conseil des Ministres s’est réuni en session ordinaire, le mercredi 27 août 2025, dans sa salle de délibérations au Palais de Koulouba, sous la présidence du Général d’Armée Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’Etat..

Les articles de l'auteur

Avènement de la Transition : 5 ans après

De la démission du Président Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020 à la suite des manifestations populaires, en passant par la destitution du Président de la Transition, Bah Daou et l’arrivée du Président Assimi Goïta au pouvoir en mai 2021, on peut dire que beaucoup d’eau a coulé sous les ponts.

Par Dieudonné DIAMA


Publié lundi 18 août 2025 à 08:14

Tentative de déstabilisation des institutions de la République : Ce que l’on sait

Plusieurs jours auparavant, l’information circulait avec insistance sous forme de rumeurs. En début de soirée du jeudi 14 août, le gouvernement a confirmé l’arrestation de plusieurs militaires et civils dont deux officiers généraux des Forces armées maliennes pour tentative de déstabilisation des institutions de la République..

Par Dieudonné DIAMA


Publié lundi 18 août 2025 à 08:10

Pôle national économique et financier : L’ancien Premier ministre Choguel Kokalla Maïga en garde à vue

Auditionné le vendredi 1er août dernier une première fois, l’ancien Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maïga avait, une fois de plus, été convoqué hier par la brigade du Pôle national économique et financier. Il y a, par la suite, été placé en garde à vue. L’information a été donnée par son avocat Me Cheick Oumar Konaré en fin d’après-midi..

Par Dieudonné DIAMA


Publié mercredi 13 août 2025 à 08:24

Pôle national économique et financier : L’ancien Premier ministre Choguel Kokalla Maïga placé en garde à vue

Auditionné le vendredi 1er août dernier une première fois, l’ancien Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maïga avait, une fois de plus, été convoqué ce mardi par la brigade du Pôle national économique et financier. Il a, par la suite, été placé en garde à vue. L’information a été donnée par son avocat Me Cheick Oumar Konaré en fin d’après-midi..

Par Dieudonné DIAMA


Publié mardi 12 août 2025 à 20:32

Processus de paix : Le ministre Ismaël Wagué échange avec les leaders religieux de la communauté peul

Dans le cadre du processus de paix dans notre pays, le ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, le Général de corps d’armée Ismaël Wagué multiplie les initiatives..

Par Dieudonné DIAMA


Publié vendredi 08 août 2025 à 10:57

Paix et cohésion sociale : La contribution des autorités et légitimités traditionnelles de la Région de Gao

Le ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, le Général de corps d’armée Ismaël Wagué a conduit le dimanche 3 août dernier, une importante délégation à Gao dans le cadre de la cérémonie de clôture de la rencontre de coordination régionale des autorités et légitimités traditionnelles de la région..

Par Dieudonné DIAMA


Publié vendredi 08 août 2025 à 10:01

Coopération Mali-Venezuela : Le ministre Abdoulaye Diop rencontre le Président Nicolas Maduro

À l’invitation de son homologue du Venezuela, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale est en visite d’amitié et de travail à Caracas depuis le 3 août dernier..

Par Dieudonné DIAMA


Publié jeudi 07 août 2025 à 08:26

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner