Aucun gérant ne devrait laisser des jeunes trainer dans les salles de jeux pendant les heures de classe
Il est presque 22 heures ce samedi soir à Kalaban Coro Adekene. Sous un hangar en tôle aménagé, une dizaine de garçons, pour la plupart âgée d’une vingtaine d’années, sont assis devant des écrans. Les manettes claquent et les cris fusent quand un joueur rate une occasion de but. Le gérant Konimba Doumbia ne quitte pas des yeux les clients. «Pendant les week-ends, ma salle de jeux ne désemplit pas.
Je peux recevoir une centaine de joueurs et pour que mon business ne s’arrête pas, j’ai acheté un groupe électrogène que je mets en marche en cas de coupure d’électricité», confie-t-il. Selon lui, les joueurs sont encore plus nombreux les week-ends que dans la semaine pendant l’année scolaire. Une partie coûte entre 200 et 500 Fcfa, parfois 1.000 Fcfa selon le type de jeu et l’activité peut rapporter jusqu’à 300.000 Fcfa par mois pendant les grandes vacances, dit Konimba Doumbia.
Moussa Cissé raconte qu’il est venu jouer une partie de Fifa 2025 contre son ami. «Je me régale à chaque fois que je prends la manette et jouer est toujours un moment de plaisir. La salle n’est pas seulement un lieu de jeu pour moi. C’est un espace de liberté, un endroit où je peux m’exprimer à travers une manette», explique-t-il.
Pour de nombreux jeunes, les salles de jeux sont un espace de liberté et un moyen d’échapper à des environnements familiaux stricts ou aux tensions du quotidien. Idrissa Garry, un amateur des jeux, confie qu’il se sent bien dans les salles de jeux, parce qu’il y retrouve ses amis. «Chez moi, il n’y a pas d’ambiance ni d’espace de loisirs, c’est ce qui me pousse à venir ici», raconte-t-il.
Pour le jeune Garry, notre pays ne dispose pas de véritables centres de loisirs. Les centres culturels sont rares, les places publiques pas aménagées et les salles de jeux comblent un vide pour les jeunes. Il précisera également que pour ouvrir une salle de jeux, il n’en faut pas beaucoup : Un local aménagé, deux télévisions, deux consoles et deux ventilateurs suffisent pour lancer son business. Certains gérants commencent même avec du matériel d’occasion.
Malgré leur apparence simple, les salles de jeux sont une machine à générer de l’argent. Le gérant Sidiki Koné que nous avons rencontré à Magnambougou, confie qu’une console peut rapporter jusqu’à 10.000 Fcfa par jour si la salle est équipée de panneaux solaires ou de groupe électrogène et surtout des consoles de dernière génération comme la Playstation 5 qui coûterait jusqu’à 300.000 Fcfa.
Notre interlocuteur affirme que la gestion de salle de jeux est l’un des rares business où tu peux doubler ton investissement en quelques mois, car on n’a pas besoin d’un gros capital. C’est possible, dit-il, de démarrer avec les Playstations 2 ou 3 qui ne coûteraient que 40.000 à 50.000 Fcfa sur le marché d’occasion. Et de renchérir : «Une salle bien placée, près d’un marché, d’une école ou d’un carrefour peut attirer facilement une centaine de jeunes par jour».
Au-delà du simple divertissement, ces endroits façonnent de nouveaux comportements chez les jeunes. Un univers où se croisent la passion et les jeux d’argent. Dans la plupart des salles, l’ambiance est bon enfant. Mais au fil du temps, la pratique des paris informels a émergé. Les parties de football (Fifa ou Pro évolution soccer), de combat, de course de véhicules ou de motos peuvent devenir des duels à enjeux entre les joueurs.
Si certains gérants ne voient leurs salles de jeux comme un simple commerce, Sidiki Koné s’improvise parfois en éducateur.
«Je connais les parents de beaucoup d’enfants qui viennent dans ma salle de jeux. Quand je vois un enfant pendant les heures de classe, je le chasse», fait-il savoir. Et d’ajouter que malgré le coté business, aucun gérant ne devrait laisser des jeunes trainer dans les salles de jeux pendant les heures d’école.
Des salles de jeux ont également intégré un nouveau modèle économique. Elles organisent des tournois payants. Le principe est simple. Chaque participant paie des frais de participation, souvent entre 500 et 2.000 Fcfa. Le gagnant de la compétition a la possibilité de remporter une cagnotte alimentée par les contributions de tous les participants.
Ces compétitions, très populaires, se déroulent essentiellement autour de jeux de football comme Fifa ou Pro évolution soccer. Fousseiny Coulibaly est l’un des joueurs le plus redouté de la salle de Sidiki Koné, car il gagne régulièrement les tournois organisés. Le petit prodige explique qu’au début, il venait juste jouer avec ses amis. «Un jour j’ai gagné un tournoi de 5.000 Fcfa. Ça m’a motivé et depuis lors, à chaque fois qu’il y a une compétition, je m’inscris automatiquement», a-t-il révélé. La participation à ces compétitions est pour lui une manière de monnayer son talent de joueur.
Abdoul Karim COULIBALY
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