Sanctions de la Cedeao et Uemoa : Diversement appréciées à Sikasso

La Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) ont infligé, le 9 janvier dernier des sanctions économiques et financières au Mali.

Publié jeudi 03 mars 2022 à 07:34
Sanctions de la Cedeao et Uemoa : Diversement appréciées à Sikasso

Notre équipe de reportage a réalisé un micro-trottoir afin de connaitre le point de vue de la population de Sikasso sur le sujet. Pour le directeur régional du commerce, de la consommation et de la concurrence, Sékou Bougader Fofana, on ne peut pas être sous embargo sans en souffrir.

Selon lui, les sanctions de la Cedeao sont venues s’ajouter à la situation du coronavirus et de l’insécurité au Mali. Avant les sanctions, les provenances des produits importés étaient déjà affectées par la maladie. «Lorsque les sanctions ont été prises, cela a trouvé que des marchandises maliennes étaient déjà aux ports d’Abidjan et de Dakar. Pour acheminer ces produits à l’intérieur du pays, les opérateurs économiques étaient obligés soit de passer par la Mauritanie ou de surseoir à leur acheminement en attendant la fin de l’embargo», explique-t-il, avant d’ajouter que l’axe Mali-Mauritanie est long et dégradé. Cette situation a retardé dernièrement l’approvisionnement de la région en produits de première nécessité.

 

De l’espoir-Qu’à cela ne tienne, les premiers convois des produits de première nécessité venant de la Guinée et de la Mauritanie ont commencé à rentrer dans la région la semaine dernière. «Cela permettra vraiment d’améliorer la situation au Kénédougou», révèle-t-il. En outre, le directeur régional du commerce, de la consommation et de la concurrence rappellera les prix plafonds des produits de première nécessité. Il s’agit notamment du kilo du sucre importé à 600 Fcfa, du local à 500 Fcfa, le litre de l’huile locale à 800 Fcfa, le kilo du lait en vrac 2.200 Fcfa, le kilo du riz importé (brisure) à 340 Fcfa et la bouteille de 6 kg du gaz butane à 2.910 Fcfa. Dans le cadre du respect strict de ces prix par les commerçants, le responsable de la direction régionale de la DRCC invite toutes les personnes lésées à informer son service aux numéros verts suivants: 75 28 11 81/76 70 05 32.

Par ailleurs, Sékou Bougader Fofana saisi l’occasion pour signaler le défi majeur du commerce à Sikasso. Il s’agit notamment du manque d’opérateurs économiques importateurs de produits de première nécessité. «Le seul fournisseur dans tout Sikasso, est le Grand distributeur céréalier du Mali (GDCM)», affirme-t-il, soulignant que si cela continue les cas d’inflations ne cesseront pas. Il sollicite notamment l’état à multiplier les sources d’approvisionnement des denrées de première nécessité dans la région afin de soulager la population. Cette concurrence permettra de stabiliser les prix. En cette période de sanctions, Sékou Bougader Fofana appelle les commerçants en général et ceux de Sikasso en particulier au respect de leur engagement envers l’état (concernant les prix).

  

 La résilience est de mise-Moussa Diallo et Ousmane Diamouténé sont respectivement enseignants dans le village de Kafouziela (localité située à une vingtaine de kilomètres de la ville) et au second cycle de l’école Sanoubougou II de Sikasso. Ils soutiennent que le Mali doit quitter la Cedeao car, leurs sanctions sont tout simplement arbitraires. «On est très fiers de nos autorités et on les soutient. Le président de la Transition honore vraiment les Maliens», affirme Moussa Diallo. Ces sanctions, selon eux, sont juste momentanées. «Nous sommes prêts à tout supporter pour le Mali. C’est d’ailleurs pour cela que, nous enseignants, avons décidé de suspendre notre mot d’ordre de grève en cours. Pour le Mali, chacun compte».

Pour le membre de la coordination régionale de la société civile, Massa Coulibaly, ces sanctions comptent peu pour eux. «Le Mali existait bien avant la création de la Cedeao, ces sanctions ne peuvent rien nous faire», souligne-t-il, renchérissant que les Maliens doivent rester soudés. «Aujourd’hui, j’ai dû annuler le déplacement de 90 têtes de mes bœufs vers la Côte d’ivoire. Cela me cause de nombreuses pertes mais peu importe, on est prêt à tout pour le grand Mali», déclare le commerçant de bétail Aboubacar Traoré. Il soutient que pour un pays qui connait des problèmes sécuritaires, ces sanctions sont de trop. S’exprimant à propos des sanctions de l’organisation régionale, Traoré appelle tous les Maliens à l’union avant d’inviter les commerçants à ne pas grimper les prix des denrées alimentaires.

Pour le coiffeur Romain Dackouo du petit marché de Wayerma II, «on n’a rien sans peine». Il ajoute que c’est parce que le Mali a montré qu’il peut être indépendant que ces deux organisations lui ont infligé ces sanctions. «On est prêt à devenir des réservistes pour soutenir l’armée malienne et la patrie», argumente-t-il. Quant à la ménagère Salimata Ballo, elle ne souhaite que l’entente entre le Mali et ces deux organisations. «Je ne souhaite que la fin de ce cauchemar», révèle-t-elle. Selon le maître coranique Amadou Yattabaré, ce n’est pas la première fois que ces genres de sanctions soient infligés au Mali de la part de la Cedeao, donc nous sommes habitués. «Je soutiens la Transition si cela peut redonner au Mali sa stabilité d’antan», conclut-il.

Le secrétaire général des commerçants de bétail-viande de Sikasso, David Sagara assure que «nous sommes prêts à soutenir le grand Mali quoi qu’il advienne». Il indique que la région exporte de nombreux animaux par jour vers les pays voisins. «Cela fait gagner à ces pays des milliards de Fcfa», précise-t-il.


D’ailleurs, poursuit-il, les conséquences de ces sanctions représentent un couteau à double tranchant. Nous ne sommes pas seuls dans la difficulté. Dans le domaine du commerce, chacun de nos pays partenaires est en train de ramasser les pots cassés. Par ailleurs, plusieurs sources affirment que des tonnes de bananes plantains sont en train de pourrir dans les champs et aux abords des routes en Côte d’Ivoire. Dans ce pays également, le kilo de la viande aurait grimpé à 4.000 Fcfa à cause des sanctions.


Mariam F. DIABATÉ

Amap-Sikasso

Mariam DIABATE / AMAP - Sikasso

Lire aussi : Fonctions publiques au Mali : Les agents non identifiés seront radiés des effectifs après le délai de grâce

Les agents qui ne se sont pas présentés lors des opérations d'identification biométrique ont un délai de grâce de trois mois, allant du 8 septembre au 8 décembre 2025 pour régulariser leur situation administrative.

Lire aussi : Incivisme : L’artiste Black M. interpelé

De son vrai nom, Alpha Diallo, le rappeur Franco-guinéen, connu sous le nom d'artiste « Black M », en séjour en Côte d'Ivoire et se trouvant dans une situation de conduite imprudente, a été interpellé..

Lire aussi : Insolite: Neymar désigné hériter d'un autre homme que son père

Nouvelle incroyable au Brésil concernant Neymar Jr. En effet, le footballeur a été désigné hériter d'un milliardaire en dollars autre que son père. Le testament a été rédigé à son nom..

Lire aussi : Goundam : Le geste philanthropique d’El Hadj Alphamoye Haîdara

Une habitante de la ville de Goundam a vu sa maison effondrer suite aux multiples érosions et intempéries survenues au cours de la saison d’hivernage..

Lire aussi : Kayes : EDM-SA rétablit l’électricité dans le secteur des logements sociaux

Après avoir passé trois nuits dans le noir, certaines familles des logements sociaux de Kayes et ses alentours ont enfin poussé un ouf de soulagement suite au rétablissement de l’électricité dans leur secteur. Rappelons que certaines concessions de la cité ATT Bougou (logements sociaux) et .

Lire aussi : Mopti : Plusieurs points à l’ordre du jour de la 2è session ordinaire du CROCSAD 2025

La salle de conférence du gouvernorat de Mopti a abrité du lundi au mardi dernier les travaux de la 2è session ordinaire du Comité régional d’orientation, de coordination et de suivi des actions de développement (Crocsad) de la région au titre de l’année 2025..

Les articles de l'auteur

Œuvres sociales du Président de la Transition : Sikasso étrenne dix nouveaux forages

Dans le cadre de ses œuvres sociales, le Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta, a offert plusieurs forages à la troisième région administrative du Mali. La cérémonie d’inauguration des forages était présidée, jeudi dernier au quartier Hamdallaye (Chatabougou), par la gouverneure de la Région de Sikasso, Mme Kanté Marie Claire Dembélé..

Par Mariam DIABATE / AMAP - Sikasso


Publié mardi 02 septembre 2025 à 08:03

Festival du triangle du Balafon à Sikasso : Rendez-vous du 9 au 11 octobre prochains

Ces dates ont été annoncées vendredi dernier à Sikasso, lors d’une rencontre sur les préparatifs de l’événement.

Par Mariam DIABATE / AMAP - Sikasso


Publié mardi 26 août 2025 à 09:59

Décentralisation et développement local : C’est aussi un choix de société

La gouverneure de la 3è région administrative du Mali, Mme Kanté Marie Claire Dembélé, a présidé, mardi dernier dans les locaux du Conseil régional de Sikasso, la cérémonie d’ouverture de la célébration de la Journée africaine de la décentralisation et du développement local..

Par Mariam DIABATE / AMAP - Sikasso


Publié jeudi 14 août 2025 à 11:15

Sikasso : Ces femmes au foyer qui veulent reprendre le chemin de l’école

La plupart regrettent d’avoir abandonné les études après le mariage. Si certaines ont le désir de reprendre le chemin de l’école, c’est trop tard pour d’autres.

Par Mariam DIABATE / AMAP - Sikasso


Publié jeudi 14 août 2025 à 11:06

Sikasso : La campagne de reboisement lancée

Le directeur de cabinet du gouverneur de Sikasso, Bernard Coulibaly a présidé, jeudi dernier à l’espace vert du quartier Lafiabougou, la cérémonie de lancement régional de la 31è édition de la campagne de reboisement ayant pour thème «Planter des arbres pour restaurer les terres et lutter contre la désertification»..

Par Mariam DIABATE / AMAP - Sikasso


Publié mardi 12 août 2025 à 09:00

Café statistique à Sikasso : Un espace d’information et de sensibilisation des utilisateurs des données statistiques

«Renforcer le cadre d’échanges entre l’Institut national de la statistique (Instat) et les utilisateurs de statistiques pour une meilleure compréhension de l’intérêt de la statistique, une large diffusion des données et un usage plus judicieux des informations statistiques», tel était l’objectif principal du Café statistique..

Par Mariam DIABATE / AMAP - Sikasso


Publié jeudi 07 août 2025 à 09:09

Sikasso : La phase locale de la biennale artistique et culturelle a vécu

La salle de spectacle Lamissa Bengaly de Sikasso a vibré, les 24 et 25 juillet dernier, au rythme de la phase locale de la biennale artistique et culturelle..

Par Mariam DIABATE / AMAP - Sikasso


Publié mardi 29 juillet 2025 à 07:46

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner