La vente de produits
alimentaires frais ou transformés doit se pratiquer dans des espaces dédiés
(supermarchés, épiceries, échoppes, étals des marchés, etc.) à cet effet et obéit
à des règles sanitaires strictes en vue de préserver la santé des
consommateurs. Ces derniers ne doivent aucunement être inquiétés pour avoir
consommés ou encouru des risques de contamination quelconque de produits
alimentaires avariés du fait des mauvaises conditions de conservation ou de
vente. Pour cela, l’État veille à travers ses services spécialisés notamment vétérinaires
à préserver la santé publique des populations et éviter les intoxications
d’origine alimentaire. C’est pourquoi le commerce des produits alimentaires
frais surtout doit se tenir dans des espaces bien déterminés et qui répondent
aux normes sanitaires requises.
Mais, hélas, le
constat est tout à fait affligeant dans nos cités. Il est courant de voir des
points de vente des produits alimentaires frais ou transformés notamment les
produits carnés comme la viande rouge ou blanche (poisson ou volaille) dans un
environnement qui jure avec toutes les règles sanitaires et de préservation de
la santé publique. Le laisser-aller et le laxisme aidant, ces espaces ont
pignon sur rue dans toutes nos petites et grandes agglomérations sans que cela
n’émeuve le citoyen ordinaire qui ne se gêne pas à l’occasion de marquer un arrêt
pour un achat au mépris de tous les risques d’hygiène encourus !
La Cité des Balanzans
est en passe de tenter une expérience de réglementation de la vente de viande
rouge et du poisson. Ainsi, le gouverneur de la Région de Ségou, le contrôleur
général de police Alassane Traoré, à travers un communiqué, a purement et
simplement interdit la vente de poisson et de viande dans les rues de Ségou.
«Eu
égard aux multiples rencontres et missions de sensibilisation auprès des
bouchers et vendeurs de poissons à Ségou, suite à la saisine de l’Association
des consommateurs du Mali (Ascoma) d’une part et dans le souci de préserver la
santé de la population de la Région de Ségou, d’autre part, le gouverneur
informe tous les bouchers et vendeurs de poisson installés en dehors des lieux
et endroits légalement autorisés à rejoindre les points de vente désignés dans
les marchés, au plus tard le mercredi 26 avril 2023 à minuit. Passé ce délai,
les contrevenants s’exposeront aux sanctions prévues par la règlementation en
vigueur», peut-on lire dans ce communiqué.
CONDITIONS SANITAIRES
DÉPLORABLES- Il faudrait préciser que la prise de cette décision se justifie
par le comportement de certains commerçants, qui jure avec les règlementations
en la matière, et qui avait commencé à prendre une proportion inquiétante dans
la Cité des Balanzans. Il n’est point rare de rencontrer des boucheries installées
aux abords des différentes voies, la viande exposée à la poussière. Ou des
vendeuses de poisson installées au niveau des grandes voies, les marchandises à
même le sol ou dans des bassines souvent sans aucune mesure de conservation et à
la merci des mouches et autres contaminants.
Pour justifier sa saisine, le
coordinateur régional de l’Ascoma, Aboubacar Sidiki Diané, explique que depuis
quelque temps son association a remarqué que les aliments sont vendus dans des
conditions qui laissent à désirer et qui ne sont pas sans conséquence pour la
santé des consommateurs. «Nous avons fait le constat au niveau de certains établissements
scolaires. Aussi ces derniers temps, nous assistons à une floraison de vente de
viande et de poisson dans nos rues. C’est pourquoi nous avons saisi le
gouverneur», se justifie le défenseur des consommateurs. Précisant que ces
conditions hygiéniques peu recommandables débouchent généralement sur une
intoxication alimentaire.
Il rappelle aussi que la décision du gouverneur intervient après une série de sensibilisation des personnes ciblées. «Nous voulons manger sain. Quand quelqu’un vend un produit alimentaire, il doit être en mesure de remplir les conditions sanitaires idoines pour ne pas proposer des produits avariés à la population», dit-il .
Le directeur régional
des services vétérinaires, le Pr Abdoulaye Zié Koné qui salue cette décision du
gouverneur déplore le fait que le nombre de bouchers augmentait dans les rues
de Ségou chaque mois malgré la campagne de sensibilisation.
Pourtant, explique-t-il, il y a beaucoup de places disponibles dans les marchés. «Une mission d’évaluation a permis de constater l’existence de places inoccupées par les bouchers dans presque tous les marchés de Ségou. Ils ont abandonné leurs places prétextant le fait qu’ils veulent se rapprocher de leurs clients», croit savoir le directeur régional. Il invite les personnes concernées à se conformer à la décision et à rejoindre les marchés.
GRINCEMENTS DE DENTS-
Le Pr Koné qui est en même temps spécialiste en hygiène alimentaire invite également
la population à privilégier l’achat de viande aux points de vente «sécurisés
hygiéniquement parlant» que d’acheter des produits impropres à la consommation.
Car, ajoute-t-il, l’exposition des aliments dans les rues à la poussière, à la
fumée des véhicules et beaucoup d’autres choses affecte leur qualité. «Il
y a un risque de santé publique», prévient le Pr Koné qui porte aussi la
casquette de directeur de recherche en santé publique.
Mais, comme on
pouvait s’y attendre si la décision du gouverneur fait l’unanimité auprès des
spécialistes en santé publique et des défenseurs des consommateurs, elle est
loin de réjouir les acteurs concernés par la mesure. Sa mise en application
fait grincer les dents. Et selon certains témoignages, des produits de certains
contrevenants ont été déjà saisis, ainsi que leurs matériels de travail. «Un
boucher à Sébougou a vu sa viande de deux bœufs confisqués par les agents de répression.
Une vendeuse de poisson a connu le même sort», témoigne une habitante.
Une
vendeuse de poisson frappée par la mesure s’inquiète désormais quant au sort réservé
à son commerce. Celle qui a abandonné sa place au marché depuis sept ans pour
s’installer devant un service au bord d’une voie principale ne sait plus à quel
saint se vouer. Elle pense avoir trouvé une astuce qui lui permettra d’échapper
aux sanctions. Elle expose désormais ses marchandises dans un pousse-pousse.
Une manière pour elle de pouvoir vite se mettre à l’abri en cas de visite
inopinée des agents de contrôle. «Cette décision nous porte préjudice. Tous mes
clients me connaissent à travers cette place. Que dois-je faire pour subvenir à
mes besoins familiaux ?», s’interroge-t-elle, révoltée contre la
mesure.
Sûre de son bon droit, elle estime que son site «clandestin» lui permet de mener rondement son commerce, car elle pouvait engranger jusqu’à 75.000 Fcfa de ventes par jour. «Ici, mes clients sont les agents des différents services, des missionnaires ou du visiteurs qui, de passage, achètent du poisson. Si je dois m’installer au marché, non seulement je vais perdre mes clients mais également je gagnerai moins car nous serons nombreuses sur place. Cela pourra impacter sur ma famille car, je subviens aux différents besoins», s’inquiète-t-elle. Et de plaider pour les vendeuses de poisson. «Les conjoints de la plupart d’entre nous sont des travailleurs de la Compagnie malienne de textiles (Comatex) qui a fermé ses portes il y a quelques années (même s’il est vrai, il est question de sa réouverture prochaine). Nous nous débrouillons pour subvenir aux charges de la famille», argumente-t-elle.
LA MAIRIE RÉFUTE LES
ACCUSATIONS- «Trop c’est trop. Cela fait une semaine que nous ne travaillons
pas. Nous sommes vraiment inquiets», fulmine Alou, boucher de son état. Il
invite le gouverneur à revoir sa décision : «Nous travaillons pour la
population. Nous subvenons à nos besoins à travers la vente de viande. Nous
pourrons prendre des mesures pour nous conformer aux normes.»
Les bouchers rencontrés
soulignent que c’est la mairie qui leur a donné l’autorisation. Battant en brèche
ces propos, le secrétaire général de la mairie de la Commune urbaine de Ségou,
Modi Dramé, soutient que personne parmi eux ne peut apporter la preuve que
c’est la municipalité qui leur a donné l’autorisation pour vendre de la viande
ou du poisson dans les rues. «En fait, ils introduisent la demande
d’autorisation pour une autre activité et détournent l’objet de la requête pour
vendre de la viande ou du poisson», précise-t-il, soulignant que la plupart des
vendeurs n’ont même pas cette autorisation. Ils s’installent illégalement,
signe Modi Dramé.
Si certains
consommateurs se réjouissent de la décision, d’autres, en revanche, la juge
injuste. «Ce sont des chefs de familles, des diplômés sans emplois qui
s’adonnent à cette activité pour pouvoir joindre les deux bouts. Si on les
prive de leurs activités que feront-ils ?», dénonce Mariam Dembélé, qui
semble prendre fait et cause pour les déguerpis.
Abdou Coulibaly est d’avis contraire à dame Dembélé. «Je salue cette décision. Les produits sont généralement mal conservés. C’est notre santé qui est en jeu. Pendant le mois de Ramadan dernier, j’ai acheté du poisson dans la rue pour la rupture. On a été surpris de voir après la cuisson que les poissons étaient avariés donc impropres à la consommation. J’en avais acheté pour quatre kilos à raison de 4.000 Fcfa le kilo. Imaginez-vous !», raconte-t-il avec amertume.
À l’école du vétérinaire-
Visiblement la sensibilisation régionale n’a pas permis une adhésion massive à
la décision de faire cesser une activité qui, dans les conditions dans
lesquelles elle s’exerce, représente un risque majeur pour la santé publique.
Qu’à cela ne tienne, même si cela est accepté et admis par les principaux
acteurs, ces derniers n’en démordent pas par le fait qu’ils ont exercé par le
passé dans ces conditions peu commodes et qui ne posaient aucun souci d’hygiène
aux acheteurs qui ne se privent pas de faire leurs achats.
Aussi, les vendeurs
de produits alimentaires frais ou transformés doivent encore partir à l’école
du vétérinaire pour leur faire comprendre que si un médecin soigne une personne
malade, le vétérinaire, lui, veille sur l’humanité en ce sens que vendre des
produits de qualité et exempts de contamination permet de préserver la santé de
toute une population. C’est en cela que la décision du gouverneur se justifie
et ne doit souffrir d’aucune contestation. À moins que les autorités régionales
ne veillent au respect strict de toutes les mesures d’hygiène et dans les
conditions respectueuses de l’environnement et de la dignité humaine des
produits alimentaires, dans nos rues et places publiques non dédiées à cette
activité.
Ainsi, en divisant la poire en deux, elles pourront apaiser le mécontentement
et faire observer les règles strictes à tous ceux qui ne veulent pas rejoindre
les espaces convenus, à savoir les marchés. Il est vrai qu’il est difficile
voire laborieux dans nos agglomérations de faire respecter les règles optimales
d’hygiène du commerce. Les vendeurs de viande ou de poisson ne sont pas les
seuls indexés, les gargotières, ou autres restaurateurs ou restauratrices ne
font guère mieux et méritent d’être épinglés !
Aminata TRAORÉ
Amap-Ségou
Rédaction Lessor
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