Les Aigles du Mali visent au moins les quarts de finale
Cette année, le Mali participera au Maroc à sa 14è Coupe d’Afrique des nations (CAN) après les éditions de 1972 au Cameroun, 1994 en Tunisie, 2002 à domicile, 2004 en Tunisie, 2008 au Ghana, 2010 en Angola, 2012 au Gabon et en Guinée équatoriale, 2013 en Afrique du Sud, 2015 en Guinée équatoriale, 2017 au Gabon, 2019 en Égypte, 2021 au Cameroun et 2023 en Côte d’Ivoire. Les Aigles sont logés dans la poule A et affronteront, successivement la Zambie (22 décembre à Casablanca), le Maroc (26 décembre à Rabat) et les Comores (29 décembre à Casablanca) pour une place en huitièmes de finale. Pour se qualifier à la 35è édition de la CAN, le Mali a réalisé une campagne exemplaire dans le Groupe I, terminant premier et invaincu avec 14 points sur 18 possibles.
Les Aigles ont marqué 10 buts et n'en ont encaissé qu'un seul. Le capitaine Yves Bissouma et ses partenaires ont commencé les éliminatoires par un match nul contre le Mozambique (1-1) au stade du 26 Mars, avant de s’imposer contre l’Eswatini (1-0, 2è journée) dans un match délocalisé en Afrique du Sud. Les joueurs du technicien Tom Saintfiet ont enchaîné avec une victoire devant la Guinée-Bissau (1-0, 3è journée), puis un nul (0-0, 4è journée) à Bissau lors du match retour. Le Mali a ensuite gagné au Mozambique (1-0, 5è journée), une victoire qui a permis aux Aigles de se qualifier pour la phase finale avant la dernière journée des éliminatoires.
La réception de l'Eswatini au stade du 26 Mars s'est alors transformée en promenade de santé pour la sélection nationale qui l’emporte sur le score sans appel de 6-0. Les 10 buts des Aigles sont l'œuvre de Kamory Doumbia (3 buts), Nene Dorgelès (3 buts), Yves Bissouma et El Bilal Touré (2 buts chacun). Avec seulement un but concédé en six matches (lors du nul à domicile contre le Mozambique), le Mali s'est imposé, avec le Sénégal, comme la meilleure défense des éliminatoires.
Cette performance souligne la solidité défensive des Aigles et met en lumière l'excellente organisation tactique mise en place par le nouveau sélectionneur Tom Saintfiet, ainsi que la fiabilité des joueurs clés du milieu, comme Mohamed Camara et Aliou Dieng qui protègent la défense. Ce bilan défensif, couplé à la meilleure différence de buts du groupe (+9), est un pilier de la réussite des Aigles lors des qualifications. Depuis l’arrivée de Tom Saintfiet sur le banc des Aigles (août 2024), le Mali a disputé 14 matches (6 matches en éliminatoires de CAN, autant en éliminatoires du Mondial 2026 et 2 matches amicaux), affichant un bilan de 8 victoires, 4 nuls, 2 défaites, 22 buts marqués et 4 encaissés.
Les 22 réalisations ont été effectuées par Kamory Doumbia (8 buts), Nene Dorgelès (6 buts), Yves Bissouma, El Bilal Touré, Lassine Sinayoko (2 buts chacun), Lassana Coulibaly et Gaoussou Diarra (1 but chacun). Le jeu des Aigles se caractérise désormais par une capacité à prendre des points même sans être flamboyants. Certes, les larges victoires contre l'Eswatini (6-0), les Comores (3-0 et 3-0) et Madagascar (4-1) ont permis de gonfler les statistiques, mais les inquiétudes au niveau de la ligne d’attaque persistent, surtout dans les matches importants, à l’image du nul contre la Centrafrique (0-0, 6è journée des éliminatoires du Mondial 2026) ou de la défaite contre le Ghana (1-0, 8è journée des éliminatoires du Mondial 2026).
Malgré une 14è participation, le Mali n'a jamais soulevé le trophée, créant une pression immense (le Mali et le Burkina Faso sont les seuls pays qui comptent plus de 10 participations à la CAN sans la remporter). Les Aigles ont atteint la finale une seule fois (1972) et ont échoué à cinq reprises en demi-finales (1994, 2002, 2004, 2012, 2013). Cette «malédiction» pèse sur les générations successives, surtout lorsque l'équipe se retrouve en quart ou en demi-finale face à un favori. L'équipe a parfois montré des signes de fébrilité ou un manque de réalisme dans les moments décisifs des matches à élimination directe, un aspect psychologique qui peut faire la différence contre des nations expérimentées. L’élimination en quart de finale de la dernière CAN par le pays hôte, la Côte d’Ivoire (2-1 a.p.), en est une illustration récente.
Le peuple malien et l'équipe ont clairement l'ambition de «briser le signe indien» et remporter enfin la CAN. C'est une ambition tout à fait légitime pour les Aigles. Même s’ils ne font pas partie des favoris de la compétition, l'équipe a des arguments solides et l'objectif du sacre est clairement dans les esprits. Le sélectionneur national Tom Saintfiet a parfois adopté un discours prudent, n'incluant pas le Mali parmi les «grands favoris», ce qui peut être considéré comme une stratégie pour enlever de la pression à l'équipe, tout en visant secrètement le titre.
L'objectif minimal est de faire mieux que l’édition précédente en Côte d’Ivoire, c’est-à-dire atteindre les demi-finales. À défaut d'être parmi les favoris, les Aigles peuvent porter le costume d’«outsiders sérieux», capables de créer la surprise et d'aller jusqu'au bout. Sur le plan comptable, l'équipe s'est montrée performante lors des qualifications et sur certains matches des éliminatoires de la Coupe du monde 2026. Le Mali peut compter sur un mélange de joueurs expérimentés (Sikou Niakaté, Aliou Dieng, Lassana Coulibaly, ou Mohamed Camara) et de jeunes talents (Nene Dorgelès, Kamory Doumbia, Mamadou Sangaré).
Si la solidité défensive et la qualité du milieu de terrain sont les forces majeures du Mali, les faiblesses se concentrent dans la finition et l'aspect mental. L'animation offensive n'est pas toujours à la hauteur du potentiel technique du milieu. Les Aigles gagnent rarement en position d’outsider lors de matches importants ou décisifs. La sélection nationale démontre ses limites à chaque fois qu’elle rencontre une équipe de renom. Les deux défaites de l’ère Tom Saintfiet ont été concédées contre des adversaires de calibre : la RD Congo (1-0, match amical) et le Ghana (1-0, éliminatoires du Mondial 2026). Aussi, certains cadres de l’équipe, à l'image du capitaine Yves Bissouma et d'Amadou Haïdara, manquent parfois de temps de jeu. L’animation offensive repose en grande partie sur les jeunes (Kamory Doumbia, Nene Dorgelès), qui peuvent manquer d’expérience dans les matches décisifs.
Pour aller chercher leur premier sacre, les Aigles devront impérativement apprendre à gagner face aux favoris, trouver des solutions efficaces pour convertir leurs occasions et briser le plafond de verre psychologique qui les sépare du titre. En tout cas, la sélection nationale de basket-ball, qui a gagné en position d’outsider contre la Côte d’Ivoire (102-96) en quart de finale et le Sénégal (88-80) pour se hisser en finale de l’Afrobasket masculin, Angola 2025, a montré le chemin à la sélection nationale.
La réflexion se complète par l'idée que les footballeurs doivent s'inspirer de l'exemple des basketteurs, qui ont prouvé qu'il était possible de vaincre les favoris et d'atteindre le sommet, pour aller chercher son propre sacre continental.
Ladji Madiheri DIABY
Message.
Une fois n'est pas coutume, c’est sur la terre du pays organisateur de la CAN 2025 que la sélection nationale a reçu le Drapeau national ce jeudi soir. La cérémonie solennelle s’est déroulée à l’hôtel Barcelo Anfa de Casablanca..
Le Mali s'apprête à participer à la CAN au Maroc et la mobilisation autour des Aigles bat son plein. Au cœur de ce dispositif, une figure emblématique : Mme Haïdara Aïchata Cissé dite Chato, membre du Conseil national de Transition (CNT) et marraine de la Commission nationale d'organisation .
Le Maroc sera, à partir de ce dimanche 21 décembre, la pôle d’attraction de la planète foot du continent africain, voire du monde, avec la 35è édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) qui mettra aux prises 24 nations..
La phase finale de la CAN, Maroc 2025 se déroulera sans plusieurs habitués du tournoi. En effet, à l’issue des éliminatoires, des nations majeures, dont six figurent parmi les régulières, sont passées à la trappe et ne participeront à cette 35è édition de la CAN..
La 35è édition de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) promet d'être électrique au Maroc. Si les favoris habituels attirent tous les projecteurs, plusieurs nations arrivent en embuscade, prêtes à bousculer la hiérarchie et à déjouer les pronostics. Voici les outsiders qui pourraient créer .