
Seuls 25 appels sur 100 nécessitent une intervention réelle
Les appels des numéros d’urgence pour alerter
les sapeurs-pompiers en cas de sinistres, d’inondations et autres catastrophes,
sont souvent des canulars. Des individus, sans scrupule, tirent un malin
plaisir à jouer avec les nerfs des soldats du feu. Les plaisanteries de très
mauvais goût de certaines personnes représentent un grain de sable dans
l’engrenage de la chaîne de secours.
Ce jour dans un bureau situé au troisième niveau à la direction générale de la protection civile à l’ACI 2000, l’horloge affiche 10 heures. Un inconnu appelle le 18, un numéro vert pour prévenir les soldats du feu d’un incendie ou d’un drame social. Le standardiste Ousmane (un nom d’emprunt), portant un micro casque filaire, répond à la seconde près à l’appel. Le quidam a le culot de marmonner : «Le feu a pris ma théière». Malgré son attitude désinvolte, le standardiste garde tout son sang-froid et essaie même de le raisonner sur les conséquences de telles farces sur les appels en cas de dangers réels. Le plaisantin lui raccroche au nez.
25 SUR 100 APPELS- «Encore du temps perdu pour
rien», s’exclame le sapeur-pompier. Il explique que c’est pratiquement le
quotidien des services d’appels d’urgence. Selon les statistiques fournies par
la direction de la protection civile, plus de 60% des appels de ce numéro
d’urgence universel se sont révélés des canulars.
Le Centre de traitement des appels d’urgence à
l’écoute de cette ligne analyse et fait la gestion des priorités. Il ressort
des entretiens que nous avons eus avec les responsables de l’unité, que seuls
25 appels sur 100 nécessitent une intervention réelle. Les autres étant des
farces. Ces appels perturbent pourtant les lignes d’urgence. Face à ce phénomène,
la direction générale de la protection civile a changé de numéro vert. Au lieu
du 18, retenez plutôt le 80001201.
Au niveau national, la gestion des appels
d’urgence relève du Centre de coordination des opérations de transmission
(CCOT), rattaché à la sous division des opérations de secours et d’assistance
(Sdosa). Selon son sous-directeur, le lieutenant-colonel Bakary Dao, tout appel
doit nécessiter une intervention sur le terrain. Malheureusement, les canulars
sont souvent à l’origine de beaucoup de vaines sollicitations». Le stationnaire
qui traite l’information ne peut refuser de communiquer l’information aux équipes
d’intervention. Et cela, même s’il doute de l’appel. Malheureusement très
souvent, c’est sur place que les soldats du feu se rendent compte de la fausse
alerte, souligne l’officier supérieur sapeur-pompier.
Le phénomène était récurrent avec le «18», un
numéro d’urgence universel gratuit. Notre interlocuteur explique que c’est
pourquoi même un téléphone sans carte Sim pouvait l’appeler. «On pouvait avoir
une centaine d’appels pour une vingtaine d’interventions réelles. Le reste c’était
pour rien soit pour nous invectiver. C’était intenable pour nous. Les multiples
initiatives et actions pour circonscrire ces appels inutiles ont abouti à la
mise en service du «80001201», relève le responsable de la division
transmission.
Certains appelaient par erreur de manipulation, d’autres par curiosité ou par simple plaisir d’enquiquiner les sapeurs-pompiers ou simplement par cynisme. Il y a en avaient aussi qui pensaient tester ainsi la promptitude de réaction des soldats du feu, déduit le lieutenant-colonel sapeur-pompier. Fort de ces nombreuses années d’expérience, notre interlocuteur ajoute des anecdotes à couper le souffle. Il évoque le cas pathétique d’un homme du troisième âge qui a alerté les sapeurs-pompiers sur un sinistre. À l’arrivée d’une équipe d’intervention qui constatera qu’il n’en est rien, il expliquera aux soldats du feu audacieusement que la sirène est comme un somnifère pour lui.
POSSIBILITÉ DE VOIR LA PERSONNE ET LE LIEU DU
SINISTRE- Mais, même avec le 80001201, la pratique demeure. Mais simplement,
elle a épousé un autre mode, c’est-à-dire des appels pour tester la capacité de
réaction des sapeurs-pompiers ou par mauvaise appréciation. Le
lieutenant-colonel Bakary Dao explique à titre d’exemple que «lorsqu’il y a le
moindre attroupement, le premier témoin de la scène appelle sans vérifier s’il
s’agit d’un cas nécessitant une intervention des sapeurs». Souvent même dans
les cas de collision, sans blessé, certains nous appellent, détaille-t-il.
Le sapeur-pompier s’amuse à faire un calcul de
comparaison. Pour lui, 60% des appels du numéro vert 18 étaient faux contre 40%
pour les appels au 80001201. L’année dernière, 1.866 fausses alertes ont été
signalées contre 1.060 pour le premier semestre de cette année. Dans ces données,
la ville de Bamako occupe la première place avec 1.248 cas, suivie de celle de
Koulikoro qui compte 198 cas. Les villes de Mopti et Gao ont enregistré
respectivement 87 et 85 cas fausses alertes.
«C’est un gâchis parce que cette
situation augmente la consommation de nos véhicules qui font ces va-et-vient
inutiles. Et cela impacte aussi la chaîne de secours». Pour mieux lutter contre
ces incivilités, les pompiers ont mis en place l’application «SOS Sécurité» qui
permet de détecter si l’alerte est fausse ou pas avec la possibilité de voir la
personne et le lieu du sinistre.
«Ce n’est pas aussi développé que ça, tout le monde n’a pas un téléphone Androïde, mais c’est un moyen efficace pour en finir avec ces faux appels occasionnant des sorties inutiles des équipes d’intervention», souligne le lieutenant-colonel Dao. Et d’annoncer en perspective que la division de transmission entend encore moderniser davantage les moyens de réception et de traitement d’alertes pour éviter le piège des fausses alertes. Il explique aussi que des dispositions sont en train d’être prises pour recevoir plus d’appareils et traiter à la fois plusieurs appels, ainsi qu’améliorer la possibilité d’informer très rapidement les sapeurs-pompiers.
Tamba CAMARA
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