
Karangana, Tandio, Ourikila, Denderesso, Zantiguila, Tièrè, Misanso, Kabalé … Les populations de plusieurs localités de la Région de Koutiala retrouvent la quiétude après plusieurs années sous la coupe des groupes terroristes. La sécurité, désormais revenue grâce aux offensives de l’armée sur les terroristes, donne de l’espoir aux populations
Malgré ses 80 ans, Mamadou Daou, chef de village de Tandio,
a du mal à contenir son émotion. Les habitants de son village ont longtemps vécu
sous une chape de plomb des groupes terroristes. Aujourd’hui, ils voient le
bout du tunnel avec le déploiement des forces armées maliennes dans le cadre de
l’opération Kélétigui.
«Depuis que les militaires sont arrivés dans le village,
j’ai retrouvé le sommeil», répond instinctivement le vieux chef à la barbe
grisonnante pour exprimer sa joie de voir les hommes du Groupement inter-armé
(GTIA 2) de l’opération Kélétigui prendre position dans son village.
«L’arrivée
de l’armée nous redonne le sommeil. Nous les voyons partout et ça nous rassure,
la paix est revenue. Les populations étaient effrayées. Nous les félicitons et
sommes heureux de leur arrivée. Les jeunes, les femmes tout le monde a retrouvé
le moral et est très heureux de l’arrivée des militaires», confie Mamadou Daou,
assis dans son vestibule.
Tandio fait partie des nombreux villages du Cercle de
Yorosso occupés ou menacés par les groupes terroristes mais qui voit désormais
l’horizon s’éclaircir. Karangana à plus de 70 km de Koutiala, figure parmi ces
villages où les groupes terroristes menaçaient les populations et leurs activités
génératrices de revenus.
Ce village accueille le poste de commandement des opérations
GTIA 2 de Kélétigui. Le vendredi, c’est le jour du marché hebdomadaire de
Karangana. Ce rendez-vous vital pour les populations a été longtemps perturbé
par l’insécurité et la menace terroriste.
Ce 11 février, le marché grouille de
nouveau de monde. Les commerçants y affluent des villages voisins par les
moyens du bord, en particulier à vélo, moyen de déplacement par excellence dans
la zone. Les principales marchandises sont les céréales, le bétail, le poisson
séché. Les produits maraîchers et la friperie sont aussi visibles dans les allées
du souk sur les étals. Le soulagement se lit sur les visages des commerçants et
des clients qui peuvent reprendre tranquillement leurs transactions.
«Nous retrouvons tranquillement nos activités au marché.
Nous sommes contents des efforts des autorités de la Transition pour le retour
de la sécurité», témoigne Mahamadou Konaté, boucher dans ce marché
hebdomadaire. Plus loin, un autre commerçant se réjouit de l’embellie dans les
affaires grâce à l’amélioration de la situation sécuritaire.
Abdoulaye Sissouma, vendeur d’appareils électroniques, souligne que la sécurité revenue encourage les clients à venir faire des achats. «Nous sommes fiers de nos militaires et retrouvons la tranquillité et les bonnes affaires grâce à eux», affirme le commerçant. Derrière sa table, Salimata Dembélé, vendeuse de légumes, affirme que la présence des militaires l’encourage à venir au marché.
«En voyant les militaires, cela nous rassure et
nous prouve le retour de la sécurité. Nous les encourageons dans
l’accomplissement de cette mission», confie la commerçante.
La peur, Ousmane
Koné, pousse poussier au marché, la ressentait également. Ce sentiment a laissé
la place à une joie et un ressenti de liberté retrouvée pour le jeune homme. «J’avais
peur de venir au marché de Karangana. Je ne partais plus aux foires des autres
villages comme Koury par peur des attaques terroristes», dit-il.
SOULAGEMENT- Les militaires sont vus en libérateurs et
suscitent l’admiration des villageois. Leur montée en puissance contre les
terroristes a apporté un soulagement pour les agriculteurs. Koutiala est une
zone de culture cotonnière par excellence. à Karangana se trouve d’ailleurs une
grande usine d’égrenage de coton de la Compagnie malienne pour le développement
des textiles (CMDT).
Dans ces villages, les activités terroristes commençaient à
lourdement impacter les activités, vitales pour les populations à majorité
agriculteurs. L’arrivée des militaires vient à point nommé pour les
cotonculteurs.
«Nous sommes rassurés dans notre travail depuis l’arrivée des
militaires. Nous arrivons enfin à faire nos récoltes de coton dans la quiétude.
Nous remercions les autorités pour les efforts consentis pour le retour de la sécurité»,
témoigne Tiemoko Daou, cotonculteur à Tandio, sous un tonnerre
d’applaudissements de ses amis, avec lesquels il est occupé à charger des
conteneurs de coton.
Dans la culture du coton, Bourama Dao, 59 ans, est plus expérimenté
que Tiémoko. Également de Tandio, il se souvient des moments difficiles où
travailler dans son champ revenait à risquer sa vie. «Pendant l’hivernage on ne
pouvait pas travailler. Tout le monde avait peur. Nous avions abandonné nos
champs, surtout ceux qui étaient aux alentours des grandes voies.
Les récoltes
de coton tournaient aux scènes de paniques à cause des tirs et des mouvements
des terroristes», témoigne ce membre du conseil de village. Il ajoute que les
groupes terroristes commençaient à s’attaquer aux moyens de subsistance des populations.
«Heureusement grâce au déploiement de l’armée, ils ont pris la fuite. Les gens
ne les croisent plus. Nous espérons que les militaires pourront mener à bien la
mission et continuer avoir un œil sur la zone», poursuit-il.
Outre les activités économiques, les groupes terroristes
s’acharnaient également sur les écoles. Les enseignants se sont efforcés malgré
les risques à continuer les cours. Karangana compte dix écoles de 1er cycle et
cinq de second cycle. Bréhima Koné, directeur de l’école fondamentale du groupe
scolaire du village, se réjouit de la quiétude depuis l’arrivée de l’armée.
Accueillis en triomphe par les enfants, les militaires procèdent à la montée
des couleurs avec eux, fait savoir l’enseignant. «La présence des militaires
nous rassure. On travaillait avant mais dans l’inquiétude totale. On avait
peur en entendant des bruits de motos. Actuellement, Dieu merci !»,
affirme le directeur de l’école de Karangana.
C’est tout simplement la vie qui
reprend pour ces populations avec le déploiement des militaires. «Nous
constatons que la population adhère à notre présence. Elle œuvre pour nous
aider dans notre mission et c’est salutaire», exprime le lieutenant-colonel
Mohamed Dramane Sidibé, commandant du GTIA 2 de Kélétigui positionné à Karangana.
Le chef du village de Karangana, Bréhima Koné est aussi très
ravi de la bonne relation entre les militaires et la population. «Dans les
neufs villages de la commune, l’arrivée de l’armée a été vécue comme un
soulagement.
Nous vivons bien avec les militaires et prions pour eux dans
l’accomplissement de leur mission. Nous saluons aussi les autorités de la
Transition pour les efforts de sécurisation», affirme Bréhima Koné. Le chef de
village de Karangana, comme celui de Tandio, espère voir le déploiement des
hommes du GTIA 2 de Kélétigui durer le plus longtemps possible.
Envoyés spéciaux
Mohamed TOURÉ
Habib KOUYATÉ
Mohamed TOURE
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