Cour d’Assises de Bamako : Meurtre avorté

Le jeune homme a poignardé le boutiquier avant d’être maîtrisé et conduit à la police. Devant les juges, il a évoqué des raisons mystiques pour expliquer son acte.

Publié mardi 04 octobre 2022 à 05:33
Cour d’Assises de Bamako : Meurtre avorté

La tentative de meurtre est une infraction criminelle prévue et punie par les dispositions des articles 3, 199 et 201 du Code Pénal. En l’espèce, elle est susceptible de donner lieu à des peines du même type.

Cette infraction est la raison principale de la comparution d’un certain Abdoulaye Dara, un jeune résident à Sogoniko, quartier populeux de la Commune VI du District de Bamako. La victime de l’accusé se nomme A. Maïga, boutiquier de son état. Ainsi, l’inculpé a comparu la semaine dernière devant les jurés de la Cour d’assises pour s’expliquer sur les raisons de son acte et s’en défendre dans l’espoir de se tirer d’affaire.


Poignardé dans le dos

Nous étions en septembre 2019. Ce jour-là, aux environs de 19 heures, le commerçant A Maïga a reçu la visite du nommé Abdoulaye Dara. Au boutiquier, Abdoulaye a remis la somme de 500 Fcfa à l'intérieur de l’échoppe. Puis, il est ressorti pour s’approvisionner en sachet de lait frais dans le frigo installé dehors.

Le boutiquier lui a tourné le dos pour encaisser, Abdoulaye en a profité pour le poignarder dans le dos. Bien que blessé, le commerçant a résisté et s’est même défendu en engageant un corps à corps avec celui qui avait tenté de le tuer dans sa boutique. Entre- temps, des passants qui avaient été alertés par l’atmosphère peu ordinaire dans l’échoppe, sont venus pour secourir le blessé.


Ensemble, ils en ont profité pour maîtriser l’agresseur. Dans la foulée, A. Maïga s’est précipitamment rendu au commissariat de police du 7ème arrondissement pour déposer une plainte contre celui qui venait d’attenter à sa vie. Par la suite, Abdoulaye Dara fut interpellé, poursuivi et inculpé pour tentative de meurtre. La procédure judiciaire a été engagée aboutissant à l’inculpation du suspect qui s’est finalement retrouvé entre les mains des juges. 

Forces surnaturelles

Aussi bien à l’enquête préliminaire que devant le magistrat instructeur, le mis en cause a reconnu sans ambages les faits qui lui sont reprochés. Une fois à la barre devant les jurés, sans chercher à se disculper, il a fait de même. Mieux, il est même resté constant dans ses déclarations.

Mais, malgré cela, il lui fallait s’expliquer quand même pour éclairer la lanterne de la Cour sur les circonstances dans lesquelles les choses se sont passées. C’est en ce moment qu’il a surpris les jurés.


Il a ainsi soutenu mordicus, qu’il est possédé par des forces surnaturelles qui l'ont poussé à s’en prendre au boutiquier pour mettre fin à la vie de celui-ci. Avec tout le sérieux du monde dans la voix, l’inculpé voulait convaincre la Cour que les faits étaient plutôt l’œuvre des esprits et non de lui-même. En se défendant ainsi, il laissait entre voir en filigrane qu’il ne jouissait pas de toutes ses facultés mentales au moment où il commettait son acte.  

Malheureusement, il avait certainement oublié qu’il avait à faire à des magistrats professionnels qui ne se laisseront pas facilement convaincre par de tels propos. Cela, ils le lui ont fait savoir et lui ont apporté la preuve que c’était lui Abdoulaye qui a agressé le boutiquier avec un couteau dans le seul but de le tuer. Comme s’ils  y avaient eux-mêmes assisté, les jurés ont décrit la scène du crime, devant un accusé visiblement médusé. Ainsi, toutes les portes de sorties lui étaient fermées.

Conformément au rôle de défenseur des citoyens qui lui est dévolu, le ministère public a mis cette occasion à profit pour charger l’inculpé. Auparavant, le parquet était revenu quasiment à la virgule près, sur les circonstances des faits, tels que l’arrêt de renvoi l’avait fait ressortir. Le magistrat n’est même pas allé par le dos de la cuillère. Il a plaidé pour le maintien de l’inculpé dans les liens de l’accusation.


Voyant que la cause était entendue pour son client, la défense a tout simplement plaidé la clémence de la Cour. Au final, les jurés ont estimé que les preuves étaient suffisantes contre Abdoulaye. Celui-ci a été reconnu coupable des faits de tentative de meurtre, et a écopé de 5 ans de prison.         

Tamba CAMARA

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