
L’Essor : Le Djoliba a repris les entraînements après quelques semaines de vacances. Comment s’est passée la reprise ? Y-a-t-il de nouveaux joueurs ?
Sékou Seck : Ça été une reprise assez timide parce qu’on est franchement perturbé par la préparation des différentes sélections nationales. Nous avons des éléments dans toutes les sélections nationales et ils ne peuvent pas participer à toute la préparation de l’équipe. Même certaines nouvelles recrues sont concernées par cette situation. C’est un souci, mais ça fait partie de notre travail. Nous allons travailler avec les joueurs disponibles, notamment les jeunes qui ont intégré l’équipe A. Inch Allah, on va mettre quelque chose en place et faire en sorte que le groupe soit prêt avant le jour J, c’est-à-dire avant le début des éliminatoires de la Ligue des champions d’Afrique.
L’Essor : Justement, quel est le programme de préparation de l’équipe dans la perspective de la Ligue des champions d’Afrique ?
Sékou Seck : Sans entrer dans les détails techniques, je dirai que l’équipe se prépare comme il faut. On a participé à un tournoi international, qui s’est déroulé du 21 au 25 août en Guinée. Initié par le président de Horoya AC, Mamadou Antonio Souaré, le tournoi s’appelait «West Africa champions cup» (Coupe des champions d'Afrique de l'Ouest, en français) et a regroupé les champions du Mali et du Sénégal (Casa sport, ndlr) et les deux représentants de la Guinée en Ligue des champions, le Horoya AC et l’Académie SOAR. On a fait avec les éléments qu’on avait sous la main, mais je me réjouis de notre participation à cette compétition qui a été un test-grandeur nature pour l’équipe. Ce tournoi a été bénéfique pour les équipes participantes.
Ça a été une expérience que j’ai beaucoup aimée. C’est vrai qu’on a participé au tournoi privé de plusieurs titulaires retenus dans les sélections nationales (les Aigles Locaux et les Aiglons, ndlr). Qu’à cela ne tienne, on a vu de très belles choses. Les jeunes se sont bien comportés. J’ai beaucoup aimé le match contre le Horoya (défaite 2-1) qu’on pouvait gagner. Malgré la jeunesse de notre équipe et l’état physique de certains éléments, nous avons fait jeu égal avec le Horoya. Nous avons commis deux erreurs qui nous ont coûté deux buts. Nous avons été les premiers à marquer mais le Horoya est revenu au score avant d’inscrire un deuxième but. C’est une belle expérience qui va nous aider pour la suite de la saison, c’est-à-dire la Ligue des champions, le Championnat national et la Coupe du Mali. Le visage montré par l’équipe à Conakry est très encourageant et incite à l’optimisme. Si je dois faire un bilan, je dirai qu’il est positif et que l’objectif a été atteint.
La préparation va se poursuivre au plan national avec des matches amicaux contre des équipes locales.
L’Essor : Êtes-vous confiant pour ce retour du Djoliba sur la scène africaine ? Selon vous qu’est-ce qui a changé par rapport aux précédentes années ?
Sékou Seck : On est confiant. L’équipe a réalisé une bonne saison, en remportant le Championnat et la Coupe du Mali mais nous avons besoin de renforcer certains secteurs de jeu, notamment l’attaque et le milieu de terrain dans la perspective de la Ligue des champions d’Afrique. Nous avons pu compter sur un attaquant d’expérience (Hamidou Sinayoko, ndlr) qui marque beaucoup de buts, mais le niveau de la Ligue des champions d’Afrique est plus relevé et tous les postes doivent être doublés, voire triplés pour espérer performer. Au milieu de terrain, nous avons besoin d’un bon distributeur capable de faire des passes dans les intervalles, tirer les coups francs et surtout, orienter le jeu. On a perdu notre meneur de jeu Aboubacar Diarra «Sénior», il faisait partie des éléments clés de l’équipe, ensuite, il y a eu d’autres départs. Il va falloir recruter de nouveaux joueurs pour pallier ces absences. J’ai déjà déposé la liste de joueurs, dont j’ai besoin et j’espère que la direction du club mettra tout en œuvre pour faire signer ces éléments. Si les dirigeants font le nécessaire, en termes de recrutement, je pense que nous pouvons faire quelque chose en Ligue des champions cette année.
L’Essor : Le Djoliba va rencontrer le Deportivo Mongomo de la Guinée équatoriale pour une place au deuxième et dernier tour des éliminatoires. Que pensez-vous de cet adversaire totalement inconnu des Maliens ?
Sékou Seck : C’est une équipe qu’on ne connaît pas. Ce sera donc un saut dans l’inconnu pour nous. Il faut admettre que le football s’est beaucoup développé ces dernières années en Guinée équatoriale. Les équipes équato-guinéennes ont fait de gros investissements financiers, ce qui a attiré plusieurs joueurs étrangers dans le pays. Même si Deportivo Mongomo n’est pas bien connu sur la scène continentale, c’est un adversaire à prendre au sérieux. Il faut éviter tout complexe de supériorité et se dire que nous devons évoluer à notre meilleur niveau pour espérer se qualifier au deuxième tour. À ce niveau, il n y’a pas de petites équipes et nous nous attendons à une partie difficile pour ce retour en Ligue des champions.
L’Essor : Les clubs maliens courent derrière la phase de poules de la Champion’s league depuis le lancement de la compétition en 1997. Selon vous, qu’est-ce qui explique cette longue disette ?
Sékou Seck : Il y a une logique que nous refusons de respecter. Aujourd’hui, le football demande beaucoup de moyens financiers et des hommes capables de tenir l’équipe à un certain niveau. Je pense que les équipes qui se qualifient régulièrement en Ligue des champions viennent pour la plupart du Maghreb, d’Égypte et dans une moindre mesure, de l’Afrique du Sud. Ce n’est pas un hasard parce que dans ces pays, les clubs sont bien structurés et disposent de gros moyens financiers. Pour accéder à la phase de poules de la Ligue des champions et performer dans la compétition, il faut des moyens. Malheureusement, en Afrique Sub-Saharienne, les équipes souffrent du manque de moyens et cette situation n’évolue presque pas. C’est très difficile dans ces conditions de se hisser au haut niveau et, surtout s’y maintenir. L’autre explication à mon avis réside au niveau du mental. Du moins pour ce qui concerne les clubs maliens. Il faut que nos joueurs se débarrassent du complexe d’infériorité, qu’ils aient un mental fort et se donnent à 200% sur la pelouse pour pouvoir rivaliser avec les clubs maghrébins. Pour me résumer, je dirai que les moyens doivent être accompagnés du travail.
L’Essor : Pour votre première saison, vous avez réalisé le doublé Coupe-Championnat avec le Djoliba. Vous attendiez-vous à une telle réussite pour votre baptême du feu à la tête de cette équipe ?
Sékou Seck : Au départ, ce n’était pas évident parce que ça faisait un bon moment que le Djoliba n’avait pas remporté le titre de champion du Mali. Il fallait travailler et y croire, surtout avec la pression et la passion qu’il y a autour de l’équipe. J’ai beaucoup travaillé d’abord pour la mise en place de l’équipe, dont l’effectif a été changé à 80%. J’ai demandé aux dirigeants de me consulter pour les recrutements, ce qu’ils ont accepté. Ensuite, on a fait une liste de joueurs à recruter, c’est tout cela qui a donné ce résultat, à savoir le doublé Coupe-Championnat. Je suis venu au Djoliba avec beaucoup d’ambitions. Le Djoliba est un grand club que tout entraîneur aimerait diriger. Dieu merci, ma première saison a été couronnée de succès et je rends grâce à Dieu. Ma satisfaction est totale après cette première saison mais le travail ne fait que commencer, l’objectif principal étant la qualification à la phase de poules de la Ligue des champions d’Afrique. C’est un gros challenge et un grand défi, pas seulement pour moi, mais pour l’ensemble de la famille du Djoliba.
L’Essor : Quelle est votre situation contractuelle ?
Sékou Seck : J’ai signé un contrat de deux ans renouvelable. Mon contrat prend fin en 2023, après je vais discuter avec les dirigeants. La prolongation du contrat dépendra du projet du club. Comme vous le savez, un entraîneur, ce sont les résultats et les choses peuvent aller vite dans le football.
L’Essor : Vous l’avez dit plus haut, au Djoliba, il y a une forte passion autour de l’équipe. Comment faites-vous pour gérer la pression des supporters et des dirigeants ?
Sékou Seck : Avant de venir, je savais déjà que cette pression existe au Djoliba, j’en étais conscient. Quand on signe dans une grande équipe comme le Djoliba, on vit avec la pression, elle est éternelle. On peut remporter tous les trophées, on peut tout faire, être le meilleur entraîneur, avoir les meilleurs joueurs, mais la pression sera toujours là. C’est normal, parce que les supporters du Djoliba aiment leur équipe, ils sont mobilisés autour du club et veulent gagner tous les trophées. Les supporters et les dirigeants du Djoliba ont cru en moi. Certes, le début de la saison a été quelque peu laborieux, mais après ce petit passage à vide, l’équipe a pris la bonne direction de marche. Je veux aider le Djoliba à gagner des titres et franchir un cap. Quand j’ai battu les cadors du championnat cette année, j’étais l’homme le plus heureux. J’essaie de faire mon mieux et je me sens suffisamment armé pour contenir la pression. Ça fait partie de notre métier, à mon avis, un entraîneur doit toujours tirer des enseignements de ce qu’il se passe autour de l’équipe.
L’Essor : Quel est aujourd’hui votre plus grand rêve avec les Rouges ?
Sékou Seck : Mon plus grand rêve est de hisser le Djoliba à un niveau qu’il n’a jamais atteint, c’est-à-dire qualifier l’équipe à la phase finale de la Ligue des champions d’Afrique. À défaut je serai très heureux de devenir le premier entraîneur à offrir le trophée la Coupe de la Confédération à l’équipe. Avec l’aide de Dieu et si tout le monde reste mobilisé autour de l’équipe et que chacun joue sa partition, le coup est parfaitement jouable.
Interview réalisée par
Boubacar KANTÉ
NB : En cas de qualification contre Deportivo Mongomo, le Djoliba affrontera le vainqueur du match qui opposera les Algériens du CR Belouizdad aux Sierra Léonais de BO Rangers pour une place à la phase de poules de la Ligue des champions.
Boubacar KANTE
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