D’après l’enseignant-chercheur, la présidence malienne de la Confédération des États du Sahel (AES), exercée par le Général d’armée Assimi Goïta depuis le 6 juillet 2024, a marqué des avancées significatives dans la consolidation de l’organisation sous-régionale. Sur le plan de la défense et de la sécurité, Dr Ahmadou Touré a souligné le renforcement de la coopération militaire qui a permis des opérations réussies dans la zone des trois frontières avec la neutralisation de plusieurs terroristes et la saisie de matériels. Selon l’universitaire, cette collaboration a renforcé la coordination et l’échange d’expériences entre les forces armées, améliorant ainsi la lutte contre l’insécurité dans la Région du Sahel central.
S’agissant de la diplomatie, Dr Touré a indiqué que la présidence malienne a consolidé l’unité diplomatique de l’AES avec des positions communes sur les scènes régionale et internationale illustrées par des communiqués conjoints. Il dira que des partenariats stratégiques ont été également établis pour renforcer la coopération internationale entre les pays membres, ajoutant que la Confédération a affirmé sa souveraineté face aux pressions extérieures, notamment en rejetant le délai de rétractation proposé par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) pour sa sortie.
Le professeur de droit a signalé que des progrès économiques ont été enregistrés sous la présidence malienne, notamment avec la validation de la Banque confédérale d’investissement et de développement (Bcid-AES) en janvier dernier, dotée d’un capital initial de 500 milliards de FCFA. Aussi, un Code des douanes a été élaboré pour faciliter la libre circulation des biens et établir un espace douanier unique, a-t-il fait savoir. D’après l’enseignant-chercheur, des projets d’infrastructures ambitieux, comme un chemin de fer et une compagnie aérienne commune, ont été planifiés, avec des termes de référence et des chronogrammes définis. Sans oublier l’identification d’un stock alimentaire de sécurité comme priorité pour garantir l’approvisionnement en denrées essentielles.
« La présidence malienne a renforcé l’identité collective de l’AES avec l’adoption de symboles forts, tels que le drapeau, l’hymne officiel et un logo communs. Ces initiatives visent à promouvoir l’unité et les valeurs partagées des peuples du Sahel », a souligné Dr Touré. Il signalera aussi que des efforts ont été faits pour harmoniser les systèmes juridiques, avec la création d’une Cour pénale sahélienne et d’une prison régionale de haute sécurité, ainsi que des initiatives pour lutter contre le terrorisme, l’extrémisme violent et les violations des droits humains. « La présidence malienne a jeté les bases d’une confédération plus intégrée, avec des avancées dans la sécurité, la diplomatie, le développement économique et l’identité collective, tout en affirmant la souveraineté des trois pays face aux défis régionaux et aux influences extérieures », a indiqué l’analyste politique.
MODELE DE COOPERATION-Malgré les progrès réalisés, a relativisé Dr Ahmadou Touré, certaines insuffisances peuvent être relevées dans le fonctionnement de l’AES. Selon lui, la décision irrévocable de quitter la Cedeao a créé des tensions et des incertitudes, notamment sur les modalités économiques de la séparation. Il dira que l’enclavement des trois pays, sans accès maritime, pourrait poser des problèmes logistiques et économiques, comme mentionné dans certaines analyses.
« Les relations tendues avec la Cedeao, marquées par le rejet du délai de rétractation, pourraient compliquer les échanges commerciaux et la coopération régionale », estime l’universitaire. Une autre difficulté soulevée par Dr Touré a trait au passeport biométrique commun de la Confédération. « Bien que l’AES cherche à s’affirmer sur la scène internationale, des obstacles subsistent comme le refus de certains pays de reconnaître son passeport biométrique… », a fait remarquer Ahmadou Touré.
Pour lui, malgré les opérations militaires conjointes, certains groupes terroristes continuent d’étendre leur influence dans la région, mettant en évidence les limites des efforts sécuritaires face à une menace complexe et transnationale. L’enseignant-chercheur a souligné que les relations avec certains voisins comme l’Algérie se sont détériorées, notamment après l’incident du drone malien abattu en avril dernier. D’après lui, bien que des projets ambitieux (banque confédérale, infrastructures, etc.) aient été planifiés, leur concrétisation reste à un stade préliminaire avec des termes de référence et chronogrammes en cours d’élaboration. Pour lui, les retards ou les contraintes financières pourraient entraver leur réalisation rapide.
Pour assurer le bon fonctionnement de l’AES et répondre aux aspirations de ses populations, il a demandé d’accélérer la montée en puissance de la Force conjointe avec des effectifs et moyens logistiques pour contrer efficacement les groupes armés. Il s’agit également d’investir dans le renseignement et la coordination transfrontalière pour anticiper les menaces terroristes, tout en impliquant les communautés locales dans les stratégies de sécurité pour renforcer la confiance. Dr Touré a invité les autorités à engager un dialogue constructif avec la Cedeao pour gérer la transition post-sortie de manière à minimiser les impacts économiques, notamment sur le commerce et la libre circulation.
Il a aussi demandé d’apaiser les tensions avec des voisins comme l’Algérie en renforçant la transparence sur les opérations militaires transfrontalières et en favorisant la coopération antiterroriste. Le professeur de droit a appelé à accélérer la mise en œuvre des projets d’infrastructures (chemin de fer, compagnie aérienne, etc.) en mobilisant des financements internationaux respectueux de la souveraineté des États membres de la Confédération AES. Il appelle aussi à développer les chaînes de valeur locales pour transformer les ressources naturelles (comme le lithium au Mali) et réduire la dépendance aux exportations brutes. Somme toute, Dr Ahmadou Touré pense qu’une approche inclusive, combinée à une diplomatie proactive et à des investissements stratégiques, permettra à l’AES de devenir un modèle de coopération régionale souveraine et durable.
Bembablin DOUMBIA
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