Edito: #Mali : Dialogue direct inter-malien

La dynamique de l’appropriation nationale du processus de paix est enclenchée. L’annonce a été faite par le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, dans son discours à la nation dimanche soir à l’occasion du Nouvel an.

Publié mardi 02 janvier 2024 à 07:14 , mis à jour samedi 27 avril 2024 à 05:29
Edito:  #Mali : Dialogue direct inter-malien

Pour en arriver là, beaucoup d’eau a coulé sous le pont. En effet, capitalisant les avancées réalisées dans le cadre du processus de paix, et tirant les enseignements des défis qui demeurent, le chef de l’État a indiqué avoir pris l’option de privilégier l’appropriation nationale du processus de paix, en donnant toutes ses chances à un dialogue direct inter-malien pour la paix et la réconciliation. Cela, afin d’éliminer les racines des conflits communautaires et intercommunautaires.

Pour le chef de l’État, cette décision, déjà partagée avec les différents acteurs nationaux et internationaux concernés dès l’entame du retrait de la Minusma, exige des Maliens, «que nous nous donnions la main, afin de réconcilier notre pays et assurer la cohésion nationale». Le colonel Assimi Goïta a annoncé qu’un comité chargé de piloter ce dialogue sera mis en place dans un délai d’un mois et devra déposer son rapport au plus tard en février.


Quelles pourraient être les répercussions sur l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger ? L’initiative a-t-elle une chance de prospérer au regard du contexte de tension avec les groupes rebelles et avec l’Algérie ? Ce sont là autant de questions que l’on pourrait se poser au regard de la décision des autorités de changer de fusil d’épaule dans la recherche de la paix. Il va sans dire que ce changement de stratégie survient dans un environnement totalement différent de celui dans lequel l’Accord a été signé en 2015.

Nul ne peut nier que l’application de l’Accord s’est heurtée à des obstacles presque dirimants. Des dispositions du texte ont été, à maintes reprises, violées par des groupes signataires, sans que cela n’émeuve grand monde. La multiplication des entraves, la complaisance, voire la duplicité de la Médiation internationale ont sans doute été des écueils rédhibitoires à la mise en œuvre correcte du document. Au même moment, le gouvernement a consenti de louables efforts dans son application. Face aux difficultés d’application de l’Accord, l’idée de sa relecture avait été évoquée par certains. D’autres avaient proposé une mise en œuvre intelligente afin d’assurer la préservation de l’intégrité du territoire et de la laïcité de l’État.

Si à ce jour, les autorités n’ont officiellement pas indiqué qu’elles sortaient de l’Accord, la nouvelle donne pourrait apporter des changements importants dans le processus devant conduire les Maliens à la paix et la réconciliation. Désormais, l’idée est de faire en sorte que les Maliens puissent se parler dans un esprit fraternel et arriver à un modus vivendi qui garantit le vivre-ensemble dans un Mali uni et stable.


Aussi, l’annonce de l’appropriation nationale du processus de paix dans notre pays intervient-elle dans un contexte où, sous l’impulsion des autorités de la Transition, les Forces de défense et de sécurité sont résolues à se redéployer sur toute l’étendue du territoire national. Aboutissement d’incontestables prouesses militaires opérationnelles, le contrôle des emblématiques et symboliques villes de Kidal et d’Aguelhok en sont la parfaite illustration. Ces acquis résultent de l’opération «Dougoukoloko» évoquée dimanche par le président Goïta. 

Autre élément qui n’est pas des moindres : ce dialogue direct inter-malien se fera au moment où la Minusma a déjà plié bagages. Autant dire que les Maliens pourront se parler sans l’interférence de certains partenaires étrangers qui nagent en eaux troubles. Il est bien clair aujourd’hui que de nombreux  acteurs qui étaient présents sur notre sol au nom de la solidarité internationale ne travaillaient pas pour la paix au Mali.

Est donc venu le temps de la clarification. Cela est d’autant impérieux qu’il est un secret de polichinelle que de nombreux mouvements signataires de l’Accord sont des faux nez des groupes terroristes. Un groupe d’experts indépendants des Nations unies sur le Mali avait, il y a quelques années,  dans un rapport dénoncé l’implication de membres de groupes armés signataires de l’Accord dans des attaques terroristes. Mais également dans le trafic de migrants et de drogues.

 À l’attention de ces ennemis de la paix et leurs alliés, le chef suprême des Armées a prévenu dans son discours que la lutte contre les groupes armés terroristes se poursuivra jusqu’à la pacification totale du pays. «Sur aucune portion du territoire national, il ne devrait y avoir de la place pour ceux qui ont décidé d’attenter à nos terres et à la vie de nos populations», a insisté le colonel Assimi Goïta. Il reste à espérer que la nouvelle stratégie produise des résultats escomptés. Pour atteindre cet objectif, le Mali dispose de mécanismes endogènes et de leviers au niveau national.

Massa SIDIBE

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