
La finance islamique
est très peu connue sous nos cieux d’où la méfiance qu’elle suscite. De quoi
s’agit-il en réalité ? En quoi peut-elle être un mode de financement alternatif
? Quels sont ses enjeux ? À ces questions, Sidy Bouaré, docteur en finance
islamique et directeur général de Takaful-Mali Assurance islamique, donne des éléments
de réponse. Cette compagnie d’assurance est agréée sous le n°5342/Mef-SG du 20
décembre 2021 pour exercer l’activité de l’assurance Takaful générale, conformément
à l’article 912 du règlement n°003/CIMA/PCMA/PCE/2019.
L’expert en la matière
définit la finance islamique comme un système qui «essaye de rapprocher tout ce
qui est l’économie à l’éthique islamique». Elle fonctionne exclusivement sur
les principes de la loi islamique (Charia). À ce titre, la finance islamique
est fondée sur cinq principes dont le premier est l’interdiction de prise d’intérêt
qui est la pièce maîtresse du système classique. En d’autres termes, l’intérêt
est le maître mot du système conventionnel alors qu’il est complètement banni
en finance islamique.
Le second principe
concerne l’interdiction de financer des secteurs ou des activités illicites,
c’est-à-dire tout ce qui est hors de l’éthique islamique. Les 3è et 4è
principes sont respectivement l’interdiction de la spéculation et la
recommandation de partager ou une prise de risques par les acteurs autour des
projets. «La finance islamique encourage la prise de risque entre les acteurs
que le transfert des risques comme on le voit dans d’autres contrats commerciaux.
Elle n’exige aucune garantie en revanche et se consacre strictement aux besoins
du demandeur», précise Dr Sidy Bouaré. Enfin, le cinquième principe veut que
toute transaction soit adossée à une activité tangible ou un service.
Le fonctionnement de
la finance islamique, dont l’Assurance islamique Takaful-Mali est l’une des
composantes, est adossé à ces principes. Cette Assurance est la première dans
le domaine dans les 14 pays de la sous-région. «Takaful est un régime
contractuel par lequel un groupe de personnes appelées adhérents, s’engage à
s’entraider en cas de réalisation du risque ou au terme fixé au contrat
d’assurance Takaful et ce à travers le paiement d’une somme en guise de
donation appelée cotisation», explique Dr Sidy Bouaré.
Ainsi, poursuit le
diplômé en finance islamique, Takaful-Mali est chargée de collecter et gérer
les fonds d’assurances des adhérents en contrepartie d’une commission fixée
d’avance et ce conformément aux exigences de la «Charia» sur les transactions
commerciales et financières.
C’est en 2019 que la
Conférence interafricaine des marchés d’assurance (CIMA), qui est l’autorité de
régulation, a adopté des textes et des lois autorisant ses pays membres à faire
l’assurance islamique Takaful. Par la suite, Takaful-Mali a été la première à
demander l’agrément. Mais le processus ne prendra fin qu’en 2021 et dès 2022,
la société a commencé ses activités. «C’est une compagnie qui est réglementée
comme les autres compagnies d’assurance. Nous sommes dans la branche générale.
Tout l’argent que nous encaissons ne nous appartient pas. Du fait que nous prêtons
nos services, les participants nous paient en contrepartie une somme (peut être
35% de la somme versée) et le reste est mis de côté en leur nom, dans un compte
spécifique.
En cas d’accident, nous puisons dans ce fonds pour gérer leurs problèmes», explique Dr Bouaré. Et d’insister : «La différence avec les assurances conventionnelles, c’est qu’en cas d’accident, le participant est indemnisé. Dans le cas contraire. Après la constitution des provisions réglementaires, le reste de l'argent est distribué proportionnellement aux participants n'ayant pas réalisée des sinistrés . Aussi, précise-t-il, après le contrat, le reste de l’argent est restitué et la société ne peut prendre que ce qui est convenu avec le participant.
MODE DE
FONCTIONNEMENT- Chaque assuré «participant» donne mandat à Takaful-Mali S.a
comme agent mandataire sous le contrat «Wakala» pour la gestion de l’ensemble
des opérations de l’activité Takaful (signature du contrat, gestion des
prestations et autres activités). En retour, explique le directeur général, les
participants autorisent Takaful-Mali à déduire sur chaque contribution des
frais pour les services rendus en vertu de ce contrat. Faut-il rappeler que le
titre de participant s’acquiert par le paiement intégral de la contribution au
début du contrat.
«Après déduction des frais de gestion, le reste des
contributions est affecté à un fonds commun de risque des participants comme «Tabarru»
sous réserve des termes et conditions de ce contrat», dit Sidy Bouaré. Ce fonds
commun de risque est utilisé pour l’entraide et l’assistance mutuelle entre
participants lorsqu’un risque couvert survient chez l’un d’entre eux.
L’expert en finance
islamique ajoute que les participants autorisent Takaful-Mali à faire des
investissements et des placements avec les fonds collectés sur la base d’un
contrat qui prévoit un partage des bénéfices de ces investissements entre la
société et ses adhérents, selon une clé de répartition préalablement établie
dans ledit contrat.
Il convient de
souligner que la finance islamique est différente de la finance philanthropie. «Quand
on dit finance islamique, les gens pensent qu’on fait des dons ou de
distribution d’argent. Non ! À travers ce modèle, l’institution financière
apporte l’argent et l’autre apporte son savoir-faire, donc il y a une
association des capitaux (financier et humain).
Ils vont financer le projet et
quand le projet est réalisé, le revenu rentable est redistribué entre les
parties», développe l’expert. Selon lui, avec ce système, celui qui apporte son
savoir-faire n’aura plus besoin à un moment donné de la Banque, parce que les
revenus partagés lui permettent de s’autofinancer. De son analyse, c’est ce modèle
qui contribue beaucoup au niveau social et au développement humain.
Babba COULIBALY
Semoirs, charrues de labour, pièces de rechange des tracteurs sont fabriqués par nos artisans. La plupart de ces équipements sont vendus dans les zones de production comme Kita, Sikasso, Bougouni ou Koutiala. Certains fabricants arrivent aussi à écouler leurs produits dans des pays voisins.
Placée sous le thème : « Jeunesse engagée : apprendre et innover pour relever les défis de l’employabilité des jeunes du Mali », la 16ᵉ convention groupée de la zone 4 (Z4) de la Jeune Chambre Internationale (JCI) du Mali s’est tenue samedi dernier, au Centre de formation des collectiv.
Ils sont 512 déplacés provenant des régions les plus affectées par la crise sécuritaire à trouver refuge au Centre Mabilé, au cœur de la capitale malienne. Bien qu'insuffisant, le soutien des acteurs humanitaires locaux et internationaux réconforte ces sinistrés Situé en Commune VI du D.
5.000 emplois verts potentiels à identifier, trois propositions de politiques publiques à rédiger et un guide sectoriel à produire. Ce sont quelques objectifs phares du projet «Initiative pour promouvoir l’économie verte et la création d’emplois verts au Mali», officiellement lancé, mer.
Le constat a été fait par le ministre des Mines, Amadou Keïta, qui a visité les lieux la semaine dernière.
La 5è session du comité de pilotage du Programme de développement de la zone spéciale de transformation agro-industrielle des Régions de Koulikoro et péri-urbaine de Bamako (PDZSTA-KB) s’est tenue, hier, dans les locaux du ministère de l’Agriculture..