Au marché de ferrailles de Médina-Coura communément appelé «Nɛgɛkolon sugu», le fer se plie, se tord et prend forme grâce au savoir-faire des artisans locaux. Ce mercredi 20 août 2025, vers 16 heures, le marché est encore animé, malgré la rareté des clients. Sous des hangars de fortune qui s’étendent à perte de vue, les coups de marteau résonnent comme une musique métallique, mêlés au ronronnement des moteurs et à la chaleur suffocante des forges.
Dans cette atmosphère de feu et de sueurs, les artisans façonnent le fer pour en faire des semoirs, charrues de labour, pièces de rechange des tracteurs et même des ustensiles de cuisine et divers objets métalliques. Tout est produit sur place avec dextérité. Le prix des équipements agricoles varie, selon la qualité du fer. Ils vont de 45.000 à 80.000 Fcfa pour les semoirs, et de 25.000 à 35.000 Fcfa pour les charrues, selon les modèles.
Au milieu de son atelier, Adama Berthé, quinquagénaire, tape sur le fer rougi qu’il transforme en pièces de charrues. Depuis plus de 30 ans, il fabrique du matériel agricole au marché de Médina-Coura. Mais cette année, constate-t-il, le marché est morose. «Le commerce des équipements locaux démarre généralement trois mois avant l’hivernage. Une fois les pluies installées, la demande baisse. Aujourd’hui, ce sont surtout les pièces de rechange qui trouvent preneurs», explique-t-il. La plupart de ses clients viennent des zones de production comme Kita, Sikasso, Bougouni, Koutiala ou encore les grands bassins céréaliers.
Selon lui, plusieurs difficultés entravent le secteur, notamment la cherté du fer, le manque d’espace dû à la construction d’immeubles, l’absence de soutien des autorités mais aussi la concurrence des équipements importés. «Nous avons la capacité d’innover et même d’adapter des moteurs aux charrues fabriquées ici. Mais souvent, nos commerçants préfèrent importer ces équipements, ce qui nous décourage parfois.
L’État doit nous soutenir pour réduire ces importations et valoriser la production locale», plaide Adama Berthé. En plus de cela, l’artisan croit savoir que la plupart des modèles de charrues importés ne sont pas adaptés aux besoins de nos producteurs.
L’hivernage est censé être propice aux ventes. Mais cette année, la morosité persiste. Amoudia Fofana, chef d’atelier, pointe du doigt le retard dans le paiement du coton. «Beaucoup de nos clients sont des paysans. Faute de moyens, certains ont dû retarder ou annuler leurs achats», dit-il.
PRODUIRE ET INNOVER-Avec l’ingéniosité et l’adoption de nouvelles machines, certains ateliers parviennent à se moderniser. Yamado Dolo, quadragénaire, en est un exemple. Grâce à ses machines, il fabrique plusieurs objets notamment les charrues, les ustensiles de cuisine et des outils pour l’orpaillage. «Chaque jour, nous dépensons plus de 30.000 Fcfa en carburant à cause des coupures d’électricité.
Cela réduit nos marges», déplore-t-il. Même constat chez Barou Samassékou, 22 ans, artisan depuis huit ans. Il fabrique des pièces détachées des équipements agricoles à l’aide de machines électriques importées d’Europe. Ses produits sont vendus non seulement au Mali, mais aussi en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso et au Sénégal. Mais ses activités souffrent aussi des coupures d’électricité. D’autres artisans dénoncent, en outre, les difficultés de transport. L’insécurité dans certaines zones et l’état des routes compliquent parfois l’acheminement du matériel vers l’intérieur du pays.
Malgré ces obstacles, le métier continue d’attirer de jeunes apprentis et reste un levier d’insertion pour beaucoup d’entre eux. «J’ai quitté l’école en 4è année pour suivre mon père. Aujourd’hui, je gagne ma vie grâce à ce travail», raconte Tionta Traoré, marteau en main. Quant à Drissa Sanogo, lui, travaille à la journée. Son patron le paie selon les gains réalisés. «Ce métier me passionne. Je suis venu pour me former davantage. À la fin de chaque journée, mon patron me donne quelques subsides pour me permettre de retourner à la maison», affirme-t-il.
Siaka Berthé, forgeron au même marché depuis près de 28 ans, explique que le marché des équipements agricoles devient de plus en plus difficile pour les artisans locaux. «La concurrence des équipements importés est rude, et beaucoup de commerçants préfèrent acheter à l’étranger plutôt que de soutenir le travail exécuté ici. Pourtant, nos modèles sont mieux adaptés aux besoins de nos producteurs que les matériels importés», soutient-il. Et d’ajouter que sans l’appui de l’État, il est difficile de maintenir la production et d’innover.
«Nous demandons que l’État intervienne pour subventionner la fabrication locale d’équipements agricoles. Cela permettrait non seulement de renforcer notre activité, mais aussi d’accroître la productivité des producteurs agricoles et de réduire la dépendance aux matériels importés», plaide Siaka Berthé. Il estime que la valorisation du savoir-faire local est indispensable pour garantir la sécurité alimentaire du pays.
Makan SISSOKO
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