
Les pratiques culturales doivent être adaptées aux effets néfastes du changement climatique
Le changement climatique est la plus grande menace pour l’existence humaine de nos jours. La hausse progressive de la température mondiale, la fonte des glaciers provoquant la montée des océans, les phénomènes météorologiques extrêmes, les inondations, les sécheresses récurrentes sont des effets qui se font sentir partout sur la planète et entravent considérablement le développement humain. Les statistiques de l’Organisation mondiale de la météorologie (OMM) révèlent que le mois de janvier 2025 a été le premier mois le plus chaud jamais enregistré depuis l’époque préindustriel, soit deux siècles environ. Il nous faut donc agir d’urgence pour atténuer les conséquences et nous adapter à ses effets irréparables.
L’alerte est donnée lors de la première Conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement (CNUED), aussi connue sous le nom de Sommet de la Planète-Terre ou «Conférence de Rio», tenue dans la ville de Rio de Janeiro, au Brésil, du 3 au 14 juin 1992. Cette rencontre mondiale qui célébrait en même temps le 20è anniversaire de la première Conférence sur l’environnement humain, à Stockholm ( Suède ), en 1972, a réuni des hauts dirigeants politiques, diplomates, scientifiques, représentants des médias et des Organisations non gouvernementales (ONG) de 179 pays. Le message était clair : «Tous pour un effort massif visant à réconcilier l’impact des activités socio-économiques humaines et l’environnement.»
Le Sommet de Rio a souligné la façon dont les différents facteurs sociaux, économiques et environnementaux sont interdépendants et évoluent ensemble. Il a identifié les éléments critiques du changement, en révélant que le succès dans un secteur nécessite une action dans les autres pour se poursuivre dans le temps. La priorité de cette «messe planétaire» était de produire un agenda large et un nouveau plan pour l’action internationale sur les questions d’environnement et de développement qui aideraient à guider la coopération internationale et la politique de développement durant le XXIe siècle.
La CNUED a proclamé le concept du développement durable comme un objectif atteignable pour chacun de par le monde, que ce soit au niveau local, national, régional ou international. Elle a reconnu que l’intégration et l’équilibre des préoccupations d’ordre économique, social et environnemental dans la satisfaction de nos besoins sont vitaux pour le maintien de la vie humaine sur terre et, qu’une telle approche intégrée est réalisable si les esprits et les mains travaillent ensemble.
La CNUED a, par ailleurs, reconnu que l’obtention de ce type d’intégration et d’équilibre des dimensions d’ordre économique, social et environnemental nécessite de nouvelles perceptions de la manière dont nous produisons et consommons, de la façon dont nous vivons, nous travaillons, nous nous entendons et prenons nos décisions. Le concept était révolutionnaire et, comme toutes les idées originales, il a suscité un débat animé au sein des gouvernements et entre les gouvernements et leurs citoyens sur la façon d’assurer une durabilité au développement. Parmi les résultats de la CNUED, le programme Action 21 reste comme l’élément majeur. On peut le décrire comme un vaste et audacieux programme d’actions appelant de nouvelles stratégies d’investissement dans le futur pour atteindre un développement durable global au siècle en cours. Ses recommandations portent sur des nouvelles méthodes d’éducation, des nouvelles façons de préserver les ressources naturelles et des nouveaux moyens de participer à une économie durable.
Que de chemin parcouru- C’est en 2009, soit 17 ans après, lors de la 15è Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP15) tenue du 08 au 17 décembre à Copenhague au Danemark, enregistrant le record de participation de chef d’États à une COP jusqu’à nos jours, que fût évoquée pour la première fois avec insistance la question du financement climatique. Cette conférence des Parties (COP) s’est conclue par une promesse de 100 milliards de dollars US versés par an, dès 2020, par les pays riches aux pauvres ou à faible niveau de développement humain, comme le Mali. Si cette déclaration d’intention des États les plus industrialisés à travers leurs dirigeants avait suscité beaucoup d’espoir chez les gouvernants des pays sous-développés ou «en voie de développement», ils ne furent que de courte durée. Plus d’une décennies après, nous sommes presqu’à la case de départ.
Depuis 1992, la finance climat est au centre des négociations internationales sur le changement climatique. Cependant, elle fait encore aujourd’hui l’objet d’intenses discussions. Selon la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique (CCNUCC), « la finance climat désigne le financement local, national ou transnational – provenant de sources publiques, privées et alternatives qui vise à soutenir des mesures d’atténuation et d’adaptation permettant de faire face aux effets du changement climatique ».
Concrètement, la question est plus complexe qu’il n’y paraît. En effet, la finance climat est l’un des nombreux termes employés pour décrire les mouvements de fonds dans le contexte des questions liées au climat.
De manière générale, il convient de distinguer la «finance durable », qui répond à une approche environnementale, sociale, économique et de gouvernance globale, du concept plus étroit de «finance verte» qui porte spécifiquement sur les questions environnementales. Les actions axées exclusivement sur l’atténuation des effets du changement climatique et/ou l’adaptation à ces derniers, à savoir la finance climat, sont davantage ciblées.
En tous les cas, la finance climat englobe l’ensemble des flux financiers ayant vocation à contribuer à la réduction des émissions nettes de gaz à effet de serre et/ou à accroître la résilience face aux effets du changement climatique actuels et anticipés.
C’est dans cette optique que les Accords de Cancún (Mexique) en 2010 sur le changement climatique, exhortaient les pays développés à mobiliser conjointement 100 milliards de dollars par an à l’horizon 2020, pour répondre aux besoins des pays en développement. Si cet objectif peut sembler louable, le tout premier bilan mondial dressé lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP28) en décembre 2023 à Dubaï (Émirats arabes unis), a montré que les contributions financières et les efforts d’atténuation étaient loin d’être à la hauteur des engagements pris.
Accréditation- Ceci est imputable en premier lieu, au lourd mécanisme de mise en place, de gestion et de mobilisation des ressources destinées à la lutte contre les effets néfastes du changement climatique. À cela, s’ajoutent les procédures de mobilisation des fonds et le mécanisme de financement des projets complexes qui relève de l’univers de Kafka, (le célèbre philosophe et écrivain austro-hongrois) dont les œuvres traitent l’absurdité humaine, freinent ainsi l’accès des pays bénéficiaires. Une architecture verticale de l’administration de ces fonds qui sont tous logés au sein de l’organisation des Nations unies et gérés par ses organismes tels que le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), le Fond pour l’environnement mondial (FEM), le Fond vert climat (FVC), etc., rajoute une couche. Pour assouplir le processus, les acteurs ont convenu de permettre à des structures publiques et privées d’être des mobilisateurs et des gestionnaires des fonds destinés au climat, au bout d’un long et méticuleux processus.
Les organisations reconnues comme disposant de capacités spécialisées en matière d’action climatique peuvent demander à devenir des entités accréditées par le FVC. Il peut s’agir d’organismes privés, publics, non gouvernementaux, infranationaux, nationaux, régionaux ou internationaux. Bien que cette recommandation émane de l’Accord de Paris, elle n’est pas encore effective dans les pays en voie de développement. Au Mali par exemple, hormis la Banque nationale de développement agricole (BNDA) qui vient d’être accréditée, les structures en processus d’accréditation en cours de nos jours sont l’Agence nationale d’investissement des collectivités (ANICT), la Banque de développement du Mali (BDM), la Compagnie malienne de développement du textile (CMDT) et l’ONG Mali-Folckecenter Nyetaa. Historiquement, l’Afrique a eu un faible taux d’accès aux fonds mondiaux sur le changement climatique.
Il y a près d’1/4 de siècle, lors du sommet de l’Union africaine tenu en 2011 à Malabo (Guinée équatoriale), les chefs d’États ont à l’unisson demandé qu’une partie des ressources promises au titre de l’Accord de Copenhague et des Accords de Cancùn (Mexique) soit allouée à l’Afrique, et gérée par la Banque africaine de développement (BAD). C’est l’avènement du Fond vert africain (FVA). Comme un feu de paille, le projet a fait long feu.
Le Fonds devrait permettre un accès direct aux pays et institutions éligibles pour répondre aux besoins et préoccupations spécifiques des pays en fonction des objectifs définis au niveau national. Il prend en compte en compte la nature particulière des défis liés au changement climatique et le contexte propre à l’Afrique, et donne la priorité aux opérations qui soutiennent un développement respectueux du climat sur le continent. Le fonctionnement s’inspire des expériences des autres fonds sur le changement climatique administrés en interne et à l’échelle internationale. L’administration du Fonds assure l’appropriation par les pays africains des projets et programmes financés par les ressources.
De 2020 à 2030, l’estimation du financement nécessaire pour les CDN des pays africains est d’environ 2 .800 milliards de dollars américains, ce qui représente plus de 93% du Produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique. Malgré des priorités de développement divergentes et un fardeau élevé lié à la dette, les gouvernements africains ont engagé 264 milliards de dollars de ressources publiques nationales pour financer la mise en œuvre de leurs CDN respectives, soit 10% du coût total estimé de la mise en œuvre. Les 2. 500 milliards de dollars restants doivent provenir de la communauté internationale des donateurs et du secteur privé. Mais la confiance a été gravement sapée en raison de l’incapacité des pays développés à atteindre l’objectif de financement climatique convenu de 100 milliards de dollars par an à partir de 2020. Pourtant, en 2024, l’Afrique représentait encore environ 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère.
Dans les prochaines années, les financements continueront d’être au cœur du débat sur le changement climatique. Ils prédominent dans tous les forums réunissant les chefs d’États et de gouvernement, notamment ceux faisant partie du G7 et du G20, et s’imposent dans le cadre d’importants efforts comme l’initiative de Bridgetown, nom de la capitale de l’île de la Barbade dans les Caraïbes, où, en amont de la COP27, tenue en Écosse en 2021, Mia Mottley, Première ministre de la Barbade, a annoncé un programme politique de réforme de l’architecture financière mondiale et du financement du développement dans le contexte d’une confluence de trois crises mondiales (dette, climat et inflation).
L’appel lancé aux grandes économies pour qu’elles assument leur juste part de responsabilité, en particulier dans les domaines du financement des pertes et préjudices, de la restructuration et de l’allégement de la dette et du financement de l’adaptation, se fait de plus en plus pressant. Face à la hausse de la fréquence des phénomènes climatiques catastrophiques, la nécessité d’importants engagements financiers en soutien aux nations vulnérables dans leur lutte contre le changement climatique a atteint un stade critique.
En 2024, l’Afrique ne représentait qu’environ 4% des émissions de Gaz à effet de serre. Malgré ce faible pourcentage, le continent est littéralement vulnérable aux impacts du réchauffement climatique. En 2020, neuf des dix pays les plus touchés par les effets du changement climatique étaient du continent, et les phénomènes météorologiques extrêmes n’ont fait que croître depuis lors. Quoiqu’il en soit, nous devons de toute urgence prioriser et accélérer la mobilisation de l’aide financière. Pour cela, il est essentiel de bien comprendre comment ces fonds contribueront aux efforts visant à lutter contre le changement climatique.
Les nations africaines doivent être entendues et soutenues afin de sécuriser les ressources financières, technologiques et de renforcement des capacités nécessaires qui leur permettront de pleinement participer à l’élaboration d’un paysage financier climatique plus inclusif et équitable, qui place les besoins des plus vulnérables au premier plan.
Cheick Amadou DIA
Lancé hier par le Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta, ce plan prévoit de fournir une assistance alimentaire à 2,3 millions de personnes vulnérables à travers le pays.
C’est un investissement de 9,84 milliards de Fcfa qui permettra l’acquisition d’engrais de qualité supérieure pour les exploitants agricoles. Les détenteurs du document ont accès au sac d’engrais de 50 kg à 14.000 Fcfa contre plus de 25.000 Fcfa sur le marché.
Le sujet a fait l’objet d’un atelier national organisé par l’Ong Join For Water, en collaboration avec le Partenariat national de l’eau du Mali (PNE) et la Coalition nationale pour la sauvegarde du fleuve Niger (CNSFN)..
Sixième du genre, cette réunion mensuelle du cadre de concertation secteur public/secteur privé dresse un bilan mitigé de la prise en charge effective des préoccupations de chaque partie prenante du processus de développement économique.
Il est prévu cette année, 11.696.721 tonnes de céréales et 682.000 tonnes de coton graine. De quoi amorcer la campagne de 2026 avec sérénité.
L’institution financière mondiale est venue s’enquérir des préoccupations du gouvernement malien dans la conduite de ses actions de développement de façon générale, et proposer des pistes de solutions à la crise économique couplée à la crise politico-sécuritaire qui secoue notre pays.