
La solitude est souvent intenable pour ces braves épouses
Le
Mali est un pays d’émigration. Sur une population de 22 millions d’habitants,
plus de 4 millions sont établis à l’extérieur. Beaucoup laissent derrière eux,
femmes, enfants et parents pour aller chercher fortune. En fait, la plupart des gens partent pour
assurer la survie des siens. Cette réalité tant difficile à vivre pour les
épouses est donc, un moyen de lutte contre la pauvreté. Selon les estimations
de la BCEAO, les expatriés apportent 538 milliards de Fcfa par an, soit une
contribution de 11% au Produit intérieur
brut (PIB).
Il
faut noter que dans certaines contrées, le phénomène de l’émigration a créé
une situation grave pour les femmes. Dans ces communautés, tout le monde le
sait, mais personne n’en parle. Un véritable drame pour ces femmes qui
souffrent en silence. Le
cas d’Aman, une femme de 45 ans, qui vit au village illustre parfaitement le
phénomène.
Mariée à son cousin qui vit en France, elle est mère de trois
enfants. De temps à autre, elle vient se faire soigner à Bamako. Femme de foi
et à cheval sur les traditions, elle se sent persécutée dans sa solitude. La
nuit était noire et calme, lorsqu’elle
entend un toc-toc discret et léger qui lui perturbe le sommeil. «Rentre
chez toi, tu sais que je ne veux pas, je n’ai jamais voulu de toi». En voila
une réponse claire, qui ferait reculer n’importe quelle personne. «Arrête ma douce, lui lance-t-il, tu n’images
pas le plaisir que j’éprouve à et dans mes bras», réplique le grand frère de
son mari.
Ces
femmes, qui souffrent en silence, élèvent seules leurs enfants en espérant le
retour de leurs époux. Elles sont sujettes à toutes les tentations et
conflits. Les plus chanceuses
voient leurs conjoints une ou deux fois
dans l’année. D’autres devraient patienter des années. En 27 ans de mariage, Amanne voyait son époux
que pendant ses congés annuels.
À chacun de ses accouchements, elle subit une
césarienne. «Mon mari n’a jamais voulu que je le rejoigne en France. Il m’a
toujours maintenue ici pour ses vacances, sans tenir compte de la souffrance
que j’endure, parce qu’il est marié là-bas. Pendant ce temps, elle a refusé plusieurs fois les avances des
hommes de la famille. Surtout celles du grand frère de son mari, devenu
hystérique dans son obstination. « Ma douce, ouvre moi juste une fois, une
seule fois, je sais que tu me désires, je te promets que tu ne vas pas le
regretter».
«Si tu ne pars pas, je crie
et tout le monde saura ce que tu veux
faire avec la femme de ton frère. Tu n’as pas honte ? Aie un peu d’égard pour sa mémoire même si tu
ne l’as jamais considéré de son vivant», lui lance-t-elle. Pour notre
interlocutrice profondément attachée à la foi, il n’est pas question d’aller avec un autre que
son mari, malgré ses besoins biologiques.
Elle a perdu son mari depuis 3 ans, et attend de se remarier sans transgresser
ses convictions.
Elle est d’une ethnie où le mariage entre parents est fortement ancré dans les mœurs. Mais, elle n’envisage plus un mariage à distance.
Deux
autres femmes vivent le même calvaire. Il s’agit de Keïta Habibatou Traoré et Doucouré Fanta Sylla qui ont aussi
contracté un mariage à distance et lutte quotidiennement pour s’en sortir.
Habibatou,
37 ans, est à sa 14e année de mariage. Elle a dû attendre 7
ans pour pouvoir consommer le mariage avec son époux qui vit à
l’extérieur. Elle est tombée enceinte pour la première fois 10 ans après le
mariage. Malheureusement, le bébé est mort-né. Elle souffre de problèmes gynécologiques. À cela,
il faut ajouter les querelles familiales. Notre interlocutrice veut se libérer
de ce mariage, mais sa famille la décourage, car après tout c’est un mariage de
famille.
Il convient aussi de souligner que chez certaines ethnies, il existe une convention sociale et une tradition. Leur idiosyncrasie, c’est de permettre à d’autres hommes d’entretenir des relations intimes avec une femme dont le mari est expatrié. L’homme peut être le frère aîné ou cadet, un cousin ou même le père du mari. La pratique est connue de tout le monde, mais personne n’en parle, explique le sociologue, Mbaye Diakité. Par ailleurs, ce dernier attire l’attention sur le fait qu’au cas où un enfant nait de ces relations, le mari est obligé de l’accepter comme son propre enfant, car dit-il, c’est un enfant né dans le mariage.
MOYEN
DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ-Le phénomène a commencé vers les 1970 années, avec la grande
sècheresse qui s’est abattue sur notre pays. Les hommes de certaines régions
s’aventuraient vers d’autres pays à la recherche de quoi nourrir leurs
familles. Dès lors, c’est devenu une tradition. Les hommes s’en vont pour assurer la survie des
familles, laissant derrière eux leurs épouses. Cela a perduré et pris la forme
de l’émigration. C’est donc, un moyen de lutte contre la pauvreté qui a amené
ce fléau. Plus le temps passe, plus la femme est exposée, ajoute-t-il.
Les
hommes de la famille ou même de l’entourage profitent de leur vulnérabilité
pour les mettre dans leur lit. Ce qui se passe est gardé comme un secret de
famille. Tout le monde sait, mais personne n’en dit mot. Entre autres, la
pratique est plus tolérée pour les hommes de la famille que pour les
étrangers. Pourtant, certaines femmes préfèrent les étrangers, car elles pensent que leur
secret sera mieux gardé.
Il y’a même des
villages où les femmes créent les
conditions pour les travailleurs saisonniers, qui viennent faire de petits travaux au village. On les appelle
«Soulouka». Elles les séduisent à des fins adultères. Si un homme tombe dans le
piège d’une d’entre elles, elle informe aussitôt les autres afin de tenter leur
chance avec lui. Au
cas où il résiste à l’une d’entre elles, directement cette dernière le fait
chanter, ou l’accuse de tentative de viol.
Ce drame a de lourdes conséquences, à commencer par l’ingratitude envers ceux qui se battent pour le bien être de la famille. Il y a aussi les problèmes entre le vrai mari et sa femme car personne ne veut partager sa femme malgré la distance, et l’enfant issu de cette pratique ne pourra pas être aimé comme les autres dans la mesure où il rappellera toujours à l’homme la trahison de sa femme. Par conséquent, cela aura un impact négatif sur l’enfant.
Selon la sunna, la femme peut patienter six mois en l’absence de son mari. Passé ce délai, elle peut demander et obtenir le divorce.
Maïmouna SOW
Rédaction Lessor
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