
Fasséry Doumbia, directeur général de PMU Mali
L’Essor : Monsieur le directeur général de PMU Mali,
vous venez de souffler sur votre première bougie à la tête de cette entreprise,
on retiendra que les parieurs, les revendeurs, les travailleurs permanents et
les actionnaires semblent satisfaits de leurs situations respectives. Qu’en
est-il ? Pouvez-vous nous dire réellement ce qui a changé dans le
traitement de ces derniers ?
Fasséry Doumbia : On est à la quête d’une amélioration
soutenue de la gestion avec à la clé un épanouissement socio professionnel de
toutes les parties prenantes. On peut relever quelques éléments de
satisfaction :
la masse partagée régulièrement aux parieurs a augmenté et,
en 2021, PMU Mali a fait un plus grand nombre de parieurs ayant touché au moins
un million de Fcfa. Cette situation a induit un accroissement soutenu du
chiffre d’affaires ;
les revendeurs ont enregistré un accroissement de leurs ristournes
de plus de 30 %. Cet accroissement est lié aux efforts de tous par rapport à
l’amélioration du chiffre d’affaires. Les impôts dus sur leurs ristournes ont été
pris en charge par PMU Mali. Et l’amélioration de leur taux de ristourne est
une grosse préoccupation en voie de résolution ;
le personnel permanent a bénéficié d’une augmentation
salariale de 10%, de l’amélioration de leurs dotations respectives en carburant
et d’un meilleur partage d’information sur la vie de la société.
les agents intérimaires mis à disposition ont bénéficié de l’amélioration de leur taux de vacation ainsi que de l’instauration d’une prime de lait. Conformément au Code du travail, les ayants droit ont bénéficié pour la première fois d’un contrat à durée indéterminée ;
quant aux actionnaires, il faut juste souligner que le résultat
bénéficiaire est passé de 2 milliards 400 millions Fcfa à près de 6 milliards
400 millions soit une amélioration de quatre milliards avec la distribution de
dividendes privilégiée par le conseil d’administration.
Tous ces résultats sont nés de la conjonction des efforts de
toutes les parties prenantes à l’amélioration de la gestion de PMU Mali. Je
leur rends hommage à toutes et à tous tout en les conviant à maintenir le cap.
Il y a donc quelques motifs de satisfaction à l’issue de
notre première année même si le chantier de l’amélioration de la performance
est vaste et quelque peu complexe.
L’Essor : Pouvez-vous nous donner une idée du nombre de
millionnaires ou de gros gain ?
Fasséry Doumbia : Depuis notre prise de fonction, la masse
d’argent partagée aux parieurs dépasse les deux milliards sept cent millions
par mois et même trois milliards six cents millions par mois depuis janvier
2022.
Le plus gros gain payé à un parieur en 2021 a été réalisé en
février 2021 pour Fcfa 46.097.000 (quarante-six millions quatre-vingt-dix-sept
mille francs Fcfa). En 2022, le parieur qui a empoché le plus gros gain a reçu
en mars un chèque de Fcfa 60.277.000. Pour le bonheur d’un parieur, nous espérons
que ce ne sera pas le plus gros gain de cette année.
En considérant les statistiques pour un seul produit de PMU
Mali, on a enregistré en 2021 2.690 parieurs qui ont gagné chacun plus d’un
million de Fcfa. En 2022, ils sont, au 31 juillet 2022, au nombre de 1.849.
L’Essor : Lors de votre installation, vous aviez fixé
comme priorité la maîtrise des charges et l’amélioration de la gouvernance économique,
financière et sociale. Où en êtes-vous avec ces deux promesses ? Et quels
sont les résultats obtenus ?
Fasséry Doumbia : Il a été procédé à un état des lieux
des relations contractuelles avec les directions opérationnelles, et conformément
aux règles juridiques en la matière, des dénonciations et/ou des révisions des
conditions financières. De façon courante, nous avons rationnalisé davantage
les charges d’exploitation tout en mettant l’accent sur des éléments d’amélioration
de nos ressources.
Sur le plan managérial, la direction générale est appuyée
par deux adjoints (un pôle Opération et un pôle Technique) à qui, dans le cadre
d’un partage d’autorité, des responsabilités ont été déléguées, non sans
supervision.
En termes de résultats obtenus, cette politique a permis de
réaliser une économie substantielle avec en fin d’année un résultat bénéficiaire
d’environ 6,4 milliards. De nouveaux réflexes sont là avec un meilleur état
d’esprit et grâce à la maîtrise des charges (ainsi que leur bonne
justification) et à l’accroissement du chiffre d’affaires.
Le personnel est plus impliqué et devient partie
prenante des décisions de gestion. à titre d’exemple, il est procédé à un
briefing et un debriefing du syndicat du personnel permanent à chaque session
du conseil d’administration.
Les deux promesses rappelées ont donc été tenues. Il convient néanmoins de mentionner que ces deux axes de
gestion restent d’actualité car elles font partie du système de gestion bâti ou
consolidé.
L’Essor : Pourquoi deux directeurs adjoints ?
Fasséry Doumbia : L’un des premiers constats à notre
prise de fonction était un organigramme trop plat avec une dizaine de
directions et un directeur général adjoint.
Pour une meilleure coordination et une supervision rapprochée,
il convenait de recentrer les missions là où il y avait une dispersion des
attributions tout en créant les conditions d’une communication dynamique, régulière.
Deux pôles ont retenu notre attention : l’un technique
axé sur la gestion du cœur de notre métier, l’autre portant sur les activités
de support indispensables à la mise en œuvre des activités techniques.
Chaque directeur général adjoint s’est vu rattacher les
directions qui relèvent de sa compétence à l’exception de la direction de
l’audit et du contrôle de gestion rattachée au directeur général. Ce qui a
permis d’améliorer la fréquence de la communication et de diligenter le
traitement des problèmes opérationnels au niveau de chacune des directions.
Deux directeurs adjoints répondent également à un souci de
meilleure gouvernance avec une gestion plus poussée des habilitations, un
partage des pouvoirs et une table des autorités adéquate. Pour finir, il est important de souligner que toute délégation
responsable est suivie de supervision. Nous y veillons.
L’Essor : Le Mali vient de subir 6 mois de sanctions économiques
et financières. Quels sont les impacts de ces sanctions sur les activités de
PMU-Mali ?
Fasséry Doumbia : Les sanctions économiques et financières
ont certes eu d’une façon directe ou indirecte un impact sur l’ensemble des
secteurs de l’activité économique y compris le PMU qui relève çà et là des difficultés
d’approvisionnement de certaines fournitures et du renchérissement du prix
d’autres. Néanmoins, il est bon de noter que le CA global de la quasi-totalité
de nos produits a connu une augmentation au cours de la période comparée à
celle de 2021.
En prenant comme exemple les deux produits de l’ALR (Avant
La course) et du PCD (Points de Course en Directe), les chiffres d’affaires réalisés
au cours de la période de janvier à juin 2022 (embargo) sont respectivement de
l’ordre de 36 milliards et 43 milliards Fcfa contre 28 milliards et 43
milliards Fcfa en 2021 à la même période.
Ces sanctions ont tout de même été l’occasion de forger
davantage chez le personnel le sentiment que PMU Mali, une SAEM (Société
anonyme d’économie mixte), doit continuer, plus que jamais, à améliorer ses
performances au bénéfice, certes des parieurs, mais également de l’État à
travers le Trésor public et conformément toujours à ses textes règlementaires.
L’Essor : On sait que des redevances et des
dividendes sont également payés à l’État en tant qu’actionnaire. Peut-on avoir
une idée de votre apport au Trésor public ? Vos contributions ont-elles
connu une baisse à cause des sanctions économiques et financières qui ont frappé
le Mali ?
Fasséry Doumbia : Comme annoncé plus haut, les
chiffres d’affaires de la quasi-totalité de nos produits ont connu une hausse
considérable sur la période de référence. Les prélèvements pour le compte du Trésor
public, constituant une variable du chiffre d’affaires, ont donc connu un
accroissement important passant de 5.5 milliards de fcfa en 2020 à 9
millirads de fcfa en 2021.
Il faut rappeler qu’en raison de la Covid-19, les prélèvements en 2020 avaient connu une forte baisse. Relativisons alors ce taux d’accroissement.
En ce qui concerne les dividendes payés à l’état en tant
qu’actionnaire, ils s’élèvent à 3.6 milliards de Fcfa au titre de l’exercice
2021 contre 1.2 milliard Fcfa pour l’exercice 2020. D’où une augmentation de
Fcfa 2.4 milliards. Ce qui s’explique par l’accroissement du bénéfice après impôt
de quatre milliards de Fcfa. Les sanctions économiques et financières qui ont frappé
notre pays n’ont donc pas affecté nos contributions ; tout au moins en
valeurs absolues.
L’Essor : Il semble que vous avez également mis l’accent sur le facteur humain dans la gestion de l’entreprise. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Fasséry Doumbia : Dans toute organisation, le capital
humain est le plus important car il est au début et à la fin de tout processus
de développement. En particulier pour les sociétés de services.
Des actes ont été initiés afin de rassurer davantage le personnel de son importance, de sa contribution à la performance de la société à travers, entre autres, une plus grande implication dans le processus de décision, des gratifications y compris non financières.
La politique de la promotion interne a été privilégiée aux
recrutements externes et une dynamique est en cours afin de mettre en service
ceux qui le sont moins ou pas.
La dynamique d’amélioration des conditions de travail du
personnel est amorcée et sera maintenue.
L’Essor : Monsieur le directeur, parlons des
perspectives de PMU-Mali et des jeux de hasard. Comment voyez-vous l’évolution à
court et moyen termes de cette entreprise ? D’autres entreprises de jeux
commencent à s’installer dans notre pays. Sont-elles en règle ?
Contribuent-elles aux recettes de l’État comme le fait PMU-Mali ?
Fasséry Doumbia : Les perspectives de PMU Mali et des
jeux de hasard sont à la fois prometteuses et interpellatives. Les potentialités
d’une meilleure performance existent (développement de certains produits,
nouveaux partenaires de jeux…) Avec des exigences en matière d’innovation
surtout technologique et par conséquent des dispositifs de lutte contre le
blanchiment des capitaux et la cybercriminalité à renforcer.
à court et moyen termes, il s’agira de mieux structurer
notre organisation (pour une meilleure coordination des activités techniques),
de mettre l’accent sur l’amélioration de la race chevaline, de renforcer la
digitalisation et bien sûr de maintenir le cap sur la maîtrise des charges.
Il y a lieu également de jeter les bases de la création
d’une Autorité de régulation du secteur des jeux qui va justement s’intéresser
de plus près à l’amélioration et au respect de la règlementation. D’ores et déjà,
nous avons introduit de nouvelles conditionnalités à la contractualisation avec
tout nouvel intervenant dans l’exploitation des jeux. Ainsi, en est-il aux
plans financier et juridique.
Nous avons conscience des enjeux de PMU Mali et avons
compris que ce n’est pas un cours d’eau tranquille. Loin de là !
L’Essor : Votre dernier mot ?
Fasséry Doumbia : PMU Mali jouit d’un bon environnement avec, chaque fois que nous l’avons souhaité, un bon accompagnement technique des autorités sans aucune immixtion dans la gestion. C’est un élément déterminant dans la réussite d’une organisation. Il me parait utile de le souligner.
Il convient de souligner aussi que la réussite de PMU Mali dépend également de cet esprit de grande famille que chacun de nous contribue à consolider davantage chaque jour qui passe.
Propos recueillis par
Youssouf DOUMBIA
Youssouf DOUMBIA
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