
Le 6 février
dernier, deux meurtres ont défrayé la chronique. Les victimes, toutes des
femmes, ont été tuées par des hommes dont l’appartenance à des sectes n’est
plus à démontrer. En plus des violences d’autres natures, les femmes vont-elles
devoir affronter de nouveaux périls : meurtres rituels, abus sexuels satanistes
?
Aux obsèques de
l’une d’elles auxquelles nous avons pu assister dans la famille Tounkara à
Hamdallaye, proches et amis de la défunte étaient partagés entre douleur et
colère. Des cris d’indignation, mais aussi des questions. Pourquoi ce crime
odieux, pourquoi Mafitini ?
En recevant dans la
matinée du 5 février un message vocal d’un jardinier-maraîcher, Mme Diawara
Koyan Tounkara, affectueusement appelée Mafitini était loin d’imaginer qu’elle
vivait son dernier jour. Mais comme disent les sages, notre fin nous est bien
cachée. Elle a longtemps hésité avant de se rendre à la rencontre du jardin.
«Ce type me fait une bonne proposition. Pourtant, il ne m’inspire pas
confiance. Il a tenté de me brutaliser une fois, depuis, mon mari m’interdit de
faire affaires avec lui», avait-elle confié, avant de sortir. Pourtant, sa
servante l’avait déconseillée d’y aller.
Mais quand le
tam-tam de la mort se met à battre, seuls les survivants peuvent l’entendre. Vu
que la proposition était intéressante, Mafitini n’a pas pu y résister. Son
panier en main, elle confia ses enfants à sa petite sœur avant de prendre un
taxi moto en promettant de ne pas tarder. Le soir, son corps a été reconnu à la
morgue de l’Hôpital du Mali par un ami de la famille qui y travaille. Son
fournisseur de salade, lui a donné des coups fatals. Il l’a violée, puis lui a
ouvert la veine jugulaire afin de recueillir son sang.
Après avoir commis
l’irréparable, le jardinier assassin Diakariadia Sangaré informa son père de
son acte. «On avait besoin de sang ! Du sang humain, pour apaiser les ardeurs
de nos fétiches», a admis Diakaridia Sangaré aux policiers après son
arrestation. Les yeux hasards, le visage fripé par plusieurs jours de cabale
qui a pris fin à Bougouni, ce criminel n’a laissé aucune chance à sa victime à
laquelle il a fait subir un Abus sexuel ritualisé sataniste (ASRS).
Le
jardinier se dit être un féticheur, un apprenti sorcier qui opère, dans la zone
aéroportuaire. Le pire d’après ses aveux, c’est qu’il n’est pas seul. Tout son
voisinage pratique la magie noire. L’Abus sexuel
ritualisé sataniste- Qu’est-ce que c’est ? Il s’agit d’un abus sexuel commis
dans un cadre rituel d’inspiration sataniste suivi ou non de meurtre, sur des
personnes fragiles, comme le cas de Koyan décrite par ses amies d’enfance comme
une personne très vulnérable.
On recense plus de
12.000 cas, pour la plupart non prouvés, d’abus sexuels rituels sataniques. La
pratique a commencé aux États-Unis dans les années 1980, avant de se propager
dans de nombreuses régions du monde à la fin des années 1990. Les auteurs de
l’ASRS s’en prennent aux personnes d’une fragilité notoire à l’instar de
Mafitini. Une amie d’enfance témoigne qu’elle était du genre à se laisser
marcher sur les pieds. Tout le monde se moquait d’elle, elle ne bronchait pas,
et souriait tout le temps. Son excès de timidité a fait d’elle une proie facile
pour le jardinier.
D’après les examens
médicaux, Mafitini a été abusée sexuellement, trainée dans la boue. Elle
n’était pas une femme aux mœurs légères. Elle n’aurait jamais accepté de
bafouer sa dignité malgré sa situation financière précaire, a soutenu sa tante.
Elle s’est toujours débrouillée dans les petits commerces pour trouver de quoi
subvenir à ses besoins. Elle a trouvé la
mort dans le cadre de son commerce.
Son mari,
visiblement dépassé par les évènements, tentait de garder la foi. Il n’avait
qu’une seule phrase à la bouche : « c’est fini, je n’aurai jamais une femme
comme celle-là, mais je m’en remets à Dieu. Allah est grand ». Le mari dévasté par
la douleur de perdre sa femme pourrait compter sur la petite sœur de celle-ci
pour s’occuper des enfants orphelins. Mafitini repose désormais au cimetière de
Magnambougou Wereda où a eu lieu l’enterrement dans la grande famille du mari.
On y notait la présence de plusieurs porteurs d’uniformes.
Comme Koyan, l’image de Sabou Niaré, native de Kati, a aussi enflammé la toile ces derniers temps. Son corps a été découvert dans sa chambre. Elle était dénudée et gisait dans une mare de sang. Elle a été égorgée avec un couteau. Tous les soupçons portent sur son concubin. «La victime a dû se battre pour sa vie. Car sur le corps, on pouvait voir les traces d’une lutte farouche», a assuré un témoin oculaire. Aussi, en plus de l’arme du crime, on notait le morceau de pagne qui aurait été enfoncé dans sa bouche pour étouffer ses cris.
PARTISAN DES «DJINS»-
Cette découverte macabre a été faite par Assa, (nom d’emprunt) la première
fille de la victime. Le concubin de la victime (présumé meurtrier) l’a appelée
pour signaler la disparition de sa maman. Il lui a suggéré de faire un tour
dans l’appartement où ils logeaient, témoigne un proche de la victime. Selon ce
témoin, la porte a été brisée pour accéder au corps.
Notons qu’après la
découverte, l’amant en question a disparu dans la nature. Il se nomme Adama
Traoré, et a pour profession, joueur de tambourin dans une secte, partisan des
«Djins», confie notre interlocuteur. À en croire ce proche de la victime, les
partisans de cette secte se réunissent chaque jeudi soir pour leur rituel. Ça
pourrait expliquer ce crime rituel qui a coûté la vie à Sabou, conclut notre
interlocuteur qui croit savoir que dans ces genres de rituel, on utilise le
sang frais.
Habituellement, ces
pratiques deviennent fréquentes à l’approche des élections, qu’elles soient
législatives, municipales, ou présentielles. Selon la croyance populaire,
certains candidats font recours à la magie noire pour augmenter leur chance
d’accéder au pouvoir. Concernant ce
meurtre, Mme Bouaré Bintou Founé Samaké, directrice exécutive de Wildaf et
présidente du Conseil d’administration sous-régional, fait remarquer que
partout où l’extraction minière artisanale est développée, les meurtres d’une
violence extrême se multiplient. Les gens pensent qu’il faut un pouvoir
surnaturel pour trouver de l’or. Ils sont guidés par les prédictions des
féticheurs qui les amènent à commettre des crimes odieux : extraire le sang ou
enlever une partie intime ou vitale du corps de la victime pour des rituels
sataniques afin d’accéder facilement à l’or.
Parlant des cas de
ces deux dames, elle a rappelé celui de Kita où, un jeune homme a tué cinq
membres d’une même famille. « Pour lutter contre ce phénomène, nous sommes en
train d’élaborer un projet de programme d’information et de sensibilisation
pour démystifier ces pratiques. Nous n’avons pas assez de moyens mais nous avons
déjà commencé à œuvrer sur le terrain », révèle notre interlocutrice, invitant
les autorités compétentes à jouer leur partition pour prévenir ces crimes
odieux sur la gent féminine. Elle pense que si la peine de mort était
appliquée, les apprentis sorciers réfléchiraient par deux fois avant de
s’adonner à des crimes. Il faut rappeler que la peine de mort n’a pas été
appliquée au Mali depuis les années 1982.
Que dit la loi sur
le crime rituel ? Au Mali, il n’y a pas un article spécifique qui vise le crime
rituel dans le Code de procédure pénale. Il rentre dans le cadre de
l’assassinat qui consiste à préméditer le meurtre, selon l’article 199 du Code
de procédure pénale, explique le juge d’instruction de la Commune V, Oumar
Touré. Les peines prévues vont de 5 ans à la perpétuité ou à des travaux
d’intérêt général. Les individus condamnés peuvent bénéficier de la réduction
ou de l’annulation de peine, à la suite de la grâce présidentielle que le chef
de l’état accorde à l’occasion de la célébration des fêtes nationales.
Maïmouna SOW
Rédaction Lessor
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