#Mali : Curage des caniveaux : Nécessaire pour le bien-être de la population

Les collecteurs obstrués sont souvent à l’origine des inondations, des accidents de circulation et de maladies infectieuses. Un changement de comportement de nos concitoyens s’impose pour inverser la tendance

Publié jeudi 15 août 2024 à 17:51
#Mali : Curage des caniveaux : Nécessaire pour le bien-être de la population

Les jeunes d’un quartier se mobilisent pour curer des caniveaux

L’eau est source de vie, avons-nous l’habitude de dire. En cas de fortes pluies ou de crues, lorsque les eaux ne sont pas canalisées, elles peuvent être source de désagréments. Dans notre pays, l’hivernage est synonyme d’inondations, car les eaux des collecteurs, souvent obstrués, envahissent les rues provoquant des accidents de circulation et favorisant la propagation de maladies infectieuses. Mme Touré Fatoumata Diallo est ménagère dans un quartier de  Bamako.


Elle n’a pas voulu s’inscrire au Groupement d’intérêt général (GIE) pour le ramassage de ses ordures ménagères. À coté de chez elle, il y a un passage réservé aux eaux de ruissellement. Ce passage sert de dépotoir d’ordures. Elle estime qu’il n’est pas nécessaire de payer pour évacuer les ordures pendant la saison pluvieuse. Si Mme Touré refuse de s’inscrire au GIE, Mme Samaké Alima Diarra, elle, y adhère. Cependant, déplore-t-elle, cela fait deux mois que les GIE ne viennent plus ramasser les ordures. Elle est donc obligée de vider sa poubelle dans le caniveau qui passe devant sa maison ou dans la rue quand il pleut.

Avec une population estimée à plus de 4 millions d’habitants, la ville de Bamako est confrontée, ces dernières années, à un sérieux problème d’assainissement. Les ordures ménagères sont déversées dans les rues et les eaux usées stagnent partout. Il est très fréquent de rencontrer des personnes jetant des ordures en pleine rue, par les fenêtres des transports en commun comme les taxis et les minibus Sotrama. Les propriétaires de voitures n’en font pas exception. Et cela, au vu et au su de tout le monde. Ces abandons sur la voie publique se retrouvent dans les ouvrages d’assainissement.


Ainsi, les caniveaux et les collecteurs, conçus pour le drainage des eaux pluviales, sont obstrués. Toute chose qui provoque des inondations chaque année dans  beaucoup de quartiers de Bamako. Ces dernières semaines, plusieurs endroits de la capitale ont été submergés, notamment le pont Woyowayanko de Sébénikoro, le Grand marché et Missabougou. Les autorités ne sauraient à elles seules porter la responsabilité de cette situation. La transformation des caniveaux en dépôts d’ordures est due à l’incivisme de certains citoyens.

À l’Etat, il est surtout reproché l’irrégularité dans la collecte des ordures et le manque de répression des actes d’incivisme, le manque d’entretien et de curage des caniveaux et des collecteurs au moment opportun, alors que cette opération reste salvatrice pour pallier les inondations. Bien que le rôle incontournable de cette opération soit reconnu, force est de constater qu’elle est prise à la légère. En effet, elle s’effectue chaque année pendant que l’hivernage bat son plein.

À ce retard, s’ajoutent le non ramassage et la non évacuation des déblais issus des travaux de curage. Faut-il rappeler que le curage des caniveaux fait partie du Projet de développement urbain et décentralisation de la République du Mali. Un projet qui vise à améliorer en général le cadre de vie des populations des centres urbains, Bamako en particulier, pour mieux lutter contre l’insalubrité.

Cette année, l’opération de curage des caniveaux a été lancée en juillet dernier par le ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga. À l’occasion, le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Mamadou Samaké, expliquait que le but de ces opérations de curage est de faciliter d’une part l’écoulement des eaux pluviales afin de réduire les risques d’inondation et de maladies et d’autre part sécuriser les personnes et leurs biens.

 

Changement de comportement- Cette années, selon le ministre Samaké, le programme de curage, d’enlèvement et d’évacuation des déblais des collecteurs et caniveaux dans les six communes du District de Bamako au titre de 2024, concernent, pour les collecteurs, le curage de 32.911 mètres linéaires pour un montant total de 300 millions Fcfa (sur le Budget national) et 57.954 mètres linéaires pour un montant d’environ 521,58 millions de Fcfa,financés grâce à l’accompagnement du ministère en charge de l’Urbanisme et de la Banque mondiale. Le cumul du linéaire de collecteurs à curer dans les six communes du District est de 90.865 mètres linéaires pour un besoin total évalué à 149.431 mètres linéaires, ce qui représente une couverture de 60,81% du besoin de curage de collecteurs en 2024, contre 40,36% en 2023.

Pour les caniveaux, les travaux concernent le curage de 1.761 mètres linéaires par la Délégation spéciale de la mairie du District de Bamako pour un montant de 24 millions de Fcfa. Ce volet porte essentiellement sur certaines sections critiques de caniveaux et traversées de la capitale. Le cumul du linéaire de caniveaux à curer dans les six communes est d’environ 384.048 mètres linéaires pour un besoin total évalué à 640.540 mètres linéaires, ce qui représente une couverture de 60 % du besoin de curage. Les déblais issus de ces travaux de curage seront enlevés et évacués vers la décharge finale contrôlée et compactée de Noumoubougou sous la surveillance et le suivi rapproché des bureaux de contrôle et la supervision de la Direction nationale de l’assainissement et du contrôle des pollutions et nuisances, rassure le ministre Mamadou Samaké.

Ces actions entreprises par les autorités ne sauraient porter les résultats escomptés sans un changement de comportement, une prise de conscience des citoyens et la détermination des acteurs de l’environnement. En lançant les travaux de l’opération de curage des caniveaux, le colonel Abdoulaye Maïga avait invité l’ensemble des acteurs à œuvrer dans la complémentarité et la synergie d’actions en vue d’améliorer significativement le cadre de vie des populations, mais aussi de prévenir les risques d’inondations. Le ministre d’État avait aussi appelé la population à un changement de comportement pour l’amélioration de notre cadre de vie.

Anne Marie KEITA

Lire aussi : Fonctions publiques au Mali : Les agents non identifiés seront radiés des effectifs après le délai de grâce

Les agents qui ne se sont pas présentés lors des opérations d'identification biométrique ont un délai de grâce de trois mois, allant du 8 septembre au 8 décembre 2025 pour régulariser leur situation administrative.

Lire aussi : Incivisme : L’artiste Black M. interpelé

De son vrai nom, Alpha Diallo, le rappeur Franco-guinéen, connu sous le nom d'artiste « Black M », en séjour en Côte d'Ivoire et se trouvant dans une situation de conduite imprudente, a été interpellé..

Lire aussi : Insolite: Neymar désigné hériter d'un autre homme que son père

Nouvelle incroyable au Brésil concernant Neymar Jr. En effet, le footballeur a été désigné hériter d'un milliardaire en dollars autre que son père. Le testament a été rédigé à son nom..

Lire aussi : Goundam : Le geste philanthropique d’El Hadj Alphamoye Haîdara

Une habitante de la ville de Goundam a vu sa maison effondrer suite aux multiples érosions et intempéries survenues au cours de la saison d’hivernage..

Lire aussi : Kayes : EDM-SA rétablit l’électricité dans le secteur des logements sociaux

Après avoir passé trois nuits dans le noir, certaines familles des logements sociaux de Kayes et ses alentours ont enfin poussé un ouf de soulagement suite au rétablissement de l’électricité dans leur secteur. Rappelons que certaines concessions de la cité ATT Bougou (logements sociaux) et .

Lire aussi : Mopti : Plusieurs points à l’ordre du jour de la 2è session ordinaire du CROCSAD 2025

La salle de conférence du gouvernorat de Mopti a abrité du lundi au mardi dernier les travaux de la 2è session ordinaire du Comité régional d’orientation, de coordination et de suivi des actions de développement (Crocsad) de la région au titre de l’année 2025..

Les articles de l'auteur

Certification et signature électronique : Les acteurs en concertation

Ces concertations sont une opportunité pour le Gouvernement de définir les bases d’un écosystème numérique souverain et sécurisé au service de l’administration, des entreprises et surtout des citoyens.

Par Anne Marie KEITA


Publié mercredi 27 août 2025 à 08:11

Saison des pluies : Les produits maraîchers moins abordables

Le maraîchage se pratique dans des zones de bas-fond. En hivernage, ces espaces sont généralement inondés. Ainsi, la rareté des produits maraîchers sur le marché fait augmenter les prix.

Par Anne Marie KEITA


Publié jeudi 21 août 2025 à 08:22

Petit déjeuner professionnel du CNPM : Prévention, gestion et réparation de sinistres au cœur des débats

Aussi complexe que crucial, le domaine des assurances, un sujet d’actualité pour les entreprises, touche à la fois les citoyens, les entreprises, les institutions publiques et le secteur privé..

Par Anne Marie KEITA


Publié jeudi 07 août 2025 à 08:41

La ministre Mariam Tangara dans Mali Kura Taasira 3 : «Le fleuve Niger a besoin d’être préservé pour les générations futures»

C’est sur les berges du fleuve Niger à Bamako que la ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable a répondu aux questions des journalistes de l’émission Mali Kura Taasira 3 diffusée hier soir sur l’ORTM. Mme Doumbia Mariam Tangara a largement évoqué les efforts de son département.

Par Anne Marie KEITA


Publié mardi 08 juillet 2025 à 08:02

Projet Shep : La première phase arrive à terme

Financé par le Japon à hauteur de 421,88 millions de Fcfa, ce projet est soutenu par la Direction nationale de l'agriculture et l'Association Sasakawa pour l'Afrique (SAA).

Par Anne Marie KEITA


Publié vendredi 04 juillet 2025 à 07:44

Programme de développement de l’irrigation dans le Bassin du Bani et à Sélingué : La 2è phase coûtera plus de 47 milliards de fcfa

Sélingué, Bla-San et Djenné sont les trois zones concernées par cette phase qui prévoit l’aménagement de 10.240 nouveaux hectares, la réalisation de 135 Km de pistes agricoles et plusieurs activités d’accompagnement. Elle est financée pour un montant total de 47,4 milliards de Fcfa sur lesquels 30 milliards de Fcfa sont pris en charge par la Banque ouest africaine de développement (BOAD).

Par Anne Marie KEITA


Publié vendredi 20 juin 2025 à 07:47

Vente de légumes et fruits : Ces dames qui bravent les ténèbres

L’instinct de survie les pousse à sortir très tôt le matin pour exercer des activités génératrices de revenus qui leur permettent de subvenir aux besoins de leur famille.

Par Anne Marie KEITA


Publié jeudi 19 juin 2025 à 08:35

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner