Déjà au beau fixe, les relations entre le Mali
et la Guinée connaîtront, sans doute, dans les semaines et mois à venir, une
nouvelle impulsion à l’issue de la 9è session de la Grande commission mixte de
coopération entre les deux pays qui se tiendra les mercredi et jeudi prochains à
Conakry en Guinée.
La délégation malienne, qui sera conduite par le ministre
des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop,
comprendra plusieurs membres du gouvernement et des experts.
Un document du ministère des Affaires étrangères
précise que cette session procédera à un examen des conclusions de la précédente,
tenue à Bamako les 27 et 28 avril 2017.
De plus, la réunion fera le point de la
mise en œuvre des accords de coopération existants et renforcera la volonté
politique clairement affichée des autorités des deux pays. Aussi,
permettra-t-elle de réaffirmer l’engagement et la volonté des deux pays de
renforcer davantage leurs relations de coopération en insufflant une nouvelle
dynamique dans leur intérêt réciproque.
La session permettra en outre de consolider
cette coopération par l’organisation régulière des sessions de la Grande
commission mixte de coopération. à cette occasion, il s’agira notamment
d’aboutir à des propositions concrètes et réalistes dans tous les secteurs
d’intérêt commun en vue de hisser leurs relations bilatérales à un niveau répondant
aux aspirations des deux peuples et à la volonté politique des deux chefs d’État.
Au demeurant, le Mali et la Guinée
entretiennent des relations multiformes car unis par l’histoire et la géographie.
Les deux pays appartiennent aux mêmes ensembles sous régionaux et régionaux
tels que la Cedeao, l’Union africaine, les Nations unies. Les échanges
commerciaux sont certes timides mais nos deux pays entretiennent des relations
depuis le lendemain des indépendances.
Dans le cadre de la diversification des
sources d’approvisionnement du pays, les opérateurs économiques maliens
utilisent de plus en plus le Port de Conakry, qui reste le plus proche de
Bamako.
La réalisation de la route Bamako-Conakry et l’achèvement des travaux en cours au niveau du Port de Conakry vont certainement donner une nouvelle impulsion aux échanges commerciaux entre nos deux pays.
CONVERGENCE DE VUE- La coopération politique
se caractérise par les visites, de part et d’autre, des personnalités maliennes
et guinéennes et la convergence de vue entre les autorités des deux pays sur plusieurs
questions d’ordre régional et international. à la faveur de la grande crise
politico-sécuritaire qu’a connue notre pays, les autorités guinéennes sont restées
aux côtés du Mali avec notamment le transit par le Port de Conakry de la
plupart du matériel militaire destiné aux Forces armées maliennes et la
contribution du pays en troupes à la Mission internationale de soutien au Mali
(Misma) et à la Minusma.
La coopération militaire est matérialisée par
la signature d’un protocole d’accord de coopération militaire et technique
entre les deux pays. Sur le plan sécuritaire, les deux pays ont signé en
novembre 2004 à Bamako, un accord de coopération en matière de sécurité. Ils
entendent renforcer les mesures tendant à assurer la sécurité des personnes et
des biens et à faciliter le séjour de leurs ressortissants respectifs dans
chacun des deux pays.
Les deux pays coopèrent étroitement dans le
domaine de la lutte contre la criminalité transfrontalière (trafic et prolifération
des armes légères, trafic d’enfants, trafic de drogues, grand banditisme, vol
de bétails, braquage, blanchiment d’argent, etc.).
Les deux parties ont souhaité
l’intensification des rencontres entre autorités frontalières chargées de la sécurité
des deux pays notamment les services de police et de gendarmerie et le
renforcement de patrouilles le long de la frontière commune.
Au cours de la
rencontre qui s’ouvre demain, plusieurs domaines de coopération seront passés
en revue et les chefs de délégation procèderont à la signature d’accords dans
certains domaines : justice, santé, mines et énergie, développement rural. La même note mentionne
les secteurs de la sécurité, du commerce, de la gestion de la diaspora et
de la communication.
Les conclusions de la 9è session de la Grande
commission mixte de coopération Guinée-Mali devront, somme toute, aboutir au
renforcement de la concertation politique y compris sur la gestion des
questions frontalières ; à une plus grande fluidité du transport des personnes
et des biens sur l’axe Bamako-Conakry.
De même, il est attendu que les échanges favorisent l’accélération de la coopération dans les domaines socio-économiques ; le développement de la coopération dans les domaines de l’éducation de base, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Mais également le renforcement de la coopération militaire et sécuritaire.
Massa SIDIBE
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