
Véritable problème de santé publique,
l’infertilité dans le couple devient un phénomène de plus en plus préoccupant.
Elle conduit souvent à des conflits sérieux dans la famille, voire à la rupture
des liens conjugaux. Le plus souvent, c’est la femme qui fait les frais des
accusations. Au-delà de la famille, le jugement de la communauté pèse également
beaucoup sur les épaules de la femme. Sans prendre de gants, certains poussent
l’audace pour l’accuser d’être en grande partie responsable de cette difficulté
de procréer.
Oumou (Nom d’emprunt) s’est mariée, il y a 6
ans. Durant toutes ces années, elle a attendu en vain un enfant. Elle explique
que la femme commence à souffrir de ce problème à partir de six mois de
mariage. «C’est après quatre ans de mariage que j’ai commencé à vivre avec
le stress à cause de la pression familiale. Je me sentais exclue du fait que
j’étais la seule femme sans enfant dans notre grande famille. Je me demandais
ce que j’ai fait à Dieu pour être infertile», confie-t-elle, avant d’ajouter
qu’elle a suivi beaucoup de traitements afin de pouvoir procréer.
La jeune dame affirme avoir surmonté des
critiques acerbes. «Ma belle-mère disait aux autres femmes de la maison que
j’étais une femme qui ne pouvait pas enfanter. Elle souhaitait que mon époux
prenne une autre femme», regrette-t-elle. Et de déplorer le refus de certains
hommes à collaborer franchement avec la femme pour trouver une solution au
problème.
Selon elle, cette attitude du conjoint est la plus pénible à
supporter. «Chaque fois qu’une femme qui s’est mariée après moi venait à
accoucher, mon époux me demandait la raison pour laquelle ils ont eu un enfant
avant nous ?», se rappelle celle qui trouvait toujours des formules
pieuses. Oumou explique que la femme qui peine à avoir un enfant doit faire
face à une société intolérante. Elle cite les interrogations persistantes,
rageuses de la communauté quant à la capacité de procréer de la femme qui sont
vraiment stressantes pour l’intéressée. Un comportement, soutient-elle, qui
impacte la santé reproductrice de la femme.
Marie, une femme courageuse, partage son
parcours douloureux. Elle a fait cinq années de mariage émaillées par
l’incapacité à concevoir. «Chaque mois, c’était une déception. Le poids de
l’infertilité semblait trop lourd à porter», confie-t-elle avec des larmes aux
yeux. Sa quête incessante pour devenir mère a eu des répercussions profondes
sur sa santé mentale, conduisant à une dépression.
Cependant, parmi les ténèbres, émerge une lueur d’espoir avec l’histoire inspirante d’Élise. Malgré les difficultés à concevoir, elle bénéficie du soutien inébranlable de son mari et de sa famille. «Leur amour m’a aidée à traverser les moments les plus sombres. Nous avons abordé la question d’infertilité en toute compréhension et avec la manière la plus courtoise en vue d’arrondir les angles de la frustration», explique Élise avec un sourire empreint de gratitude. La solidarité familiale a été son bouclier contre le découragement. Devenir mère est le désir profond de toute femme depuis son enfance. C’est pourquoi, l’on voit les petites filles porter les poupées au dos pour s’identifier à leur mère.
CONSULTATION PRÉNUPTIALE- Pour le psychologue
Bourama Sangaré, l’infertilité est perçue par la femme comme une atteinte à son
estime de soi, une frustration, une incapacité à remplir son rôle. Les femmes
qui en souffrent généralement sont exposées au stress chronique au fur et à
mesure que l’attente d’un enfant devient un défi majeur. «Découvrir qu’elle
peine à enfanter est une frustration qui l’enfonce dans l’isolement et dans la
dégradation de l’image de soi. Les sentiments d’échec chez ces femmes sont
aggravés par la pression de l’environnement social», explique-t-il.
Par ailleurs, le gynéco-obstétricien Kokeina
Oumar Koné apporte des éclaircissements sur cette difficulté d’avoir des
enfants. En premier lieu, le praticien tient à préciser la différence entre une
personne infertile et celle stérile. Selon l’Organisation mondiale de la santé
(OMS), l’infertilité est l’absence de conception après 12 mois de rapport
sexuels normaux en fréquence et en qualité, chez un couple qui vit sans
contraception. «On dit qu’elle est primaire lorsque la femme n’a jamais eu de
grossesse. On le qualifie de secondaire quand la femme n’arrive pas à tomber
enceinte après de nombreuses fausses couches», explique-t-il. Quant à la
stérilité, indique Dr Kokeina Oumar Koné, c’est quand la femme ne peut pas
tomber enceinte.
Le gynéco-obstétricien affirme que les
anomalies des trompes constituent la première cause d’infertilité. Il argumente
que les infections au niveau des trompes, comme le microbe appelé «chlamydia»,
sont très fréquentes chez les jeunes. Le spécialiste signale que ce microbe,
asymptomatique, agit en silence jusqu’à altérer les trompes de la femme infectée.
Le professionnel de la santé cite également les anomalies au niveau du vagin
qui altèrent la qualité de la glaire cervicale (qui permet aux spermatozoïdes
de passer pendant la bonne période).
Celle au niveau de l’utérus dont le
fibrome, déclare-t-il, est considérée comme la deuxième cause d’infertilité
chez la femme. Car ces fibromes, justifie-t-il, par leur volume et leur
localisation, contribuent beaucoup à l’avènement de l’infertilité. Les
anomalies de l’ovulation, selon le toubib, sont aussi l’une des principales
causes d’infertilité. Il poursuit que des facteurs environnementaux,
l’alcoolisme, le tabagisme et l’obésité provoquent l’infertilité.
Dr Kokeina Oumar Koné rassure la population
qu’aucune étude n’a démontré que les contraceptions sont la cause de
l’infertilité. Le praticien explique que l’infertilité concerne aussi bien la
femme que l’homme. Dans les 100% des cas, précise-t-il, l’homme est fertile à
30% autant que la femme. Dans 30% des cas, poursuit-il, c’est un problème
mixte. Et les autres 10%, dit le praticien, portent sur des causes inconnues.
Il invite les femmes à adopter ou privilégier la consultation prénuptiale
(consultation avant le mariage permettant de dépister des pathologies qui
poseront problème en cas d’éventuelle conception Ndlr). Toutefois,
reconnaît-il, ceci n’est pas une pratique propre à notre culture. Il conseille
aux femmes de traiter leurs infections et de vivre dans un environnement sain.
Selon le gynéco-obstétricien, il faut éviter
l’alcool, le tabagisme et faire régulièrement du sport. Ce n’est pas tout, Dr
Koné estime que pour se donner toutes les chances de procréer, il faut observer
l’abstinence, être adepte de la fidélité ou adopter l’utilisation des
préservatifs. «Dès qu’une femme sent qu’elle a des signes d’infections,
c’est-à-dire des démangeaisons, des écoulements, ou des odeurs, il faut
forcément les traiter avant que ça ne devienne un problème sérieux», prévient
Dr Kokeina Oumar Koné.
Au Mali, en ce qui concerne les infections,
éclaircie-t-il, il y a des traitements spécifiques. «On doit respecter les
délais du traitement. Si ces infestions sont dues à des problèmes au niveau de
l’utérus, cela nécessite une opération. Si c’est un problème d’ovulation, il y
a des médicaments qui favorisent une bonne ovulation. Aussi les traitements
dépendent des causes», conseille-t-il, avant de résumer que le plus difficile,
c’est de poser le diagnostic. En ce qui concerne les cas où les trompes sont
complètement détériorées, explique-t-il, le médecin effectue une fécondation in
vitro. «Dans les cas de ménopause précoce, on procède à l’insémination
artificielle avec des spermatozoïdes de donneur, c’est-à-dire le don d’ovocyte.
Maintenant, au Mali, on peut dire que sur cette pratique on a de bons
résultats», se réjouit le spécialiste.
Les autorités et leurs partenaires déploient
plusieurs actions de sensibilisation sur les questions liées à l’infertilité.
Avec l’appui des ONG, affirme-t-il, notamment Population service international
(PSI-Mali) qui œuvre dans la santé sexuelle, sensibilise les femmes à utiliser
la planification familiale au lieu d’opter pour des avortements répétitifs dans
des conditions non médicales désastreuses qui entraînent l’infertilité. Ces
organisations sensibilisent également les jeunes filles sur les infections
sexuellement transmissibles en vue d’œuvrer pour un monde fertile.
Aminata DJIBO
Rédaction Lessor
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