
L’Essor : Quelle est votre lecture sur la situation sociopolitique du pays ?
Ousmane Dramé : Je voudrais,
en l’entame de mes propos, m’incliner devant la mémoire des victimes de cette
guerre qui nous a été imposée. Et aussi saluer la bravoure et le sacrifice de
nos hommes en uniforme. Le Mali, malgré les difficultés, les problèmes
économiques, se porte bien par rapport à ce qu’on a connu. Aujourd’hui, nous
sommes un pays qui est en passe d’être complètement libéré, c’est-à-dire donner
un sens à notre indépendance qu’on a obtenue en 1960.
Cela, avec la
souveraineté retrouvée. Que le peuple malien soit en mesure de décider de ce
qui est bon pour lui, des institutions ou des pays qui peuvent nous accompagner
est très important. Mais également avoir le choix de nos priorités de
développement. Je pense que nous sommes assez mûrs, après 63 ans d’indépendance,
pour nous assumer, pour choisir nos politiques publiques et savoir ce qui est
bon pour notre peuple.
L’Essor : Comment
avez-vous accueilli la conquête de Kidal par l’Armée nationale depuis le 14
novembre 2023 suivie de la nomination du général El Hadji Gamou comme
gouverneur de cette région ?
Ousmane Dramé : Ce 14 novembre 2023 restera
une date inscrite en lettre d’or dans l’histoire du Mali. Ce jour, les forces
armées et de sécurité du Mali ont chassé les hordes de terroristes et bandes
organisées qui s’étaient établies à Kidal. Elles avaient fait de Kidal le
sanctuaire pour pouvoir terroriser tout le Sahel et particulièrement les
paisibles populations maliennes.
Les FAMa sont
arrivées à faire cela, parce qu’il y a eu à la tête de l’état des hommes et des
femmes qui ont compris que seul l’intérêt public est important. Et que c’est
pour cet intérêt public qu’ils doivent se battre. Les autorités de la
Transition, sous le leadership éclairé du chef de l’état, le colonel Assimi
Goïta, ont travaillé pour que notre armée soit ce qu’elle est aujourd’hui.
Elles ont doté notre armée d’équipements et réarmé moralement les Forces armées
maliennes (FAMa).
Nous ne pouvons pas
passer sous silence l’aide importante qui nous a été apportée par la Fédération
de Russie et la Chine. Ce sont des partenariats qui doivent être salués par le
peuple malien, car respectant notre souveraineté, notre dignité et nos choix.
Le peuple malien doit se mobiliser pour
soutenir les FAMa à travers notamment des actions citoyennes.
La nomination du
général El hadji Gamou est la meilleure chose qui puisse arriver, aujourd’hui,
à la gouvernance de la Région Kidal. Pour ce choix, je crois que le
gouvernement, sous le leadership éclairé du colonel Assimi Goïta, a eu une main
heureuse. Ils ont bien vu, ils ont fait un choix extrêmement important et
politique. C’est stratégique que Gamou soit nommé gouverneur de la Région de
Kidal pour deux raisons. La première, c’est une localité qui peut être
considérée comme une zone de conflit, de guerre.
De par ses connaissances
militaire, sociale, culturelle et économique même de la région, je crois qu’il
est mieux placé pour gérer le retour de l’état, le retour des services sociaux
de base dans la Région de Kidal. Et c’est vraiment un choix que nous avons
salué au niveau du parti Action pour le Mali.
Je pense que le Mali, avec El hadji Gamou à Kidal, pourra rapidement
reconstruire Kidal et toute sa région. Donc, c’est vraiment quelque chose à
saluer.
L’Essor : Que
retenez-vous du processus de Transition en termes de défis et de perspectives
?
Ousmane Dramé : Tout
n’est pas rose, il y a encore des difficultés. Ce soir encore, il y a des gens
qui vont dormir sans pouvoir manger à leur faim. Il y a encore des défis
immenses qui restent. Nous souffrons tous par rapport à l’énergie. Cela fait
des sacrifices que le peuple malien doit consentir. Nous demandons au peuple de
continuer à être résilient et à se serrer la ceinture. Parce que s’affranchir
de la tutelle de ceux qu’on connait n’est pas une chose facile. Ce qui est en
train de se faire aujourd’hui, c’est pour notre liberté totale. Le gouvernement
travaille d’arrache-pied pour pouvoir résoudre ce problème.
Des mesures ont été
prises récemment avec l’aide de la Fédération de Russie, le nombre de litres de
gasoil ou de fuel qui doivent être envoyés au Mali. Je suis certain que d’ici
janvier les choses iront de mieux en mieux. Je voudrais remercier certains
opérateurs économiques du secteur des hydrocarbures pour leur esprit de
solidarité en offrant à EDM-SA du gasoil. Ces exemples doivent être suivis.
Je voudrais aussi
parler de la situation qui prévaut dans nos établissements au niveau de
l’enseignement. J’ose espérer qu’on aura une année paisible. C’est là où je
lance un appel aux enseignants, aux syndicats pour comprendre que le Mali
traverse une situation très difficile. Et que chacun accepte de se battre et en
laissant le gouvernement travailler pour résoudre les problèmes qui peuvent
nous empêcher d’aller à l’école, au marché et même dans les hôpitaux.
Au-delà de cette
question de l’école, il y a le sujet qui concerne l’Alliance des états du Sahel
(AES) qui est une initiative louable qui doit être soutenue. Le Mali, le Niger
et le Burkina Faso ont compris que c’est en unissant leurs forces qu’ils
pourront relever les défis auxquels ils sont confrontés. Ils ont les mêmes
problèmes, pratiquement la même culture. Je crois que l’intégration à ce niveau
ne fera pas défaut, parce que les peuples sont déjà intégrés. Comme on l’a dit,
l’AES est ouverte à d’autres états qui accepteront ses principes et sa Charte
pour cheminer avec ces trois pays.
Dans les jours à venir, les partis
politiques, la société civile doivent pouvoir donner de la voix pour ce que les
tenants du pouvoir ont commencé puisse être soutenu. Pas seulement par des
déclarations, mais par des regroupements, des rencontres scientifiques avec des
productions, des réflexions poussées sur les différentes questions. Toutes
choses qui aideront les différents gouvernements à pouvoir prendre en compte
les attentes et les aspirations des peuples de l’AES.
Aujourd’hui, il y a
la question électorale. Les gens se pose la question de savoir quand est-ce que
le gouvernement va organiser les élections ? Quand est-ce la date de l’élection
présidentielle sera communiquée ? J’ai l’habitude de dire que nous traversons
une situation difficile qui ne nous permet pas aujourd’hui d’organiser des
élections crédibles et transparentes. Nous qui sommes des hommes politiques, ne
pouvons pas sortir pour mener une campagne digne de ce nom. Pour l’organisation
de la dernière élection présidentielle 2018, des dizaines de milliards de Fcfa
ont été dépensées.
Nous sommes des hommes politiques, au niveau du PAM, nous ne
sommes pas d’accord qu’on continue à mettre autant d’argent dans l’organisation
d’une élection présidentielle. Il faut qu’on revoie la façon dont nous
organisons nos élections. Ces fonds peuvent permettre à notre pays d’avoir
plusieurs centres de recherche, des hôpitaux, des infrastructures productives.
Mais nous pouvons organiser les élections de façon intelligente avec un budget
raisonnable. Toutes choses qui demandent des réformes. Pour cela, j’appelle les
partis politiques à réfléchir sur une nouvelle forme d’organisation électorale.
Sinon, on va être obligé encore de tendre la main à la communauté
internationale pour qu’elle vienne nous financer. Or, un adage nous dit que la
main qui reçoit est toujours en bas. Donc, tu es appelé à faire des concessions
ou même à baisser la tête. Nous ne voulons plus baisser la tête, nous voulons
marcher gaillardement, la tête haute. Alors, nous devons trouver au niveau
national, au niveau local des réponses à nos questions.
Les élections seront
organisées. Le Premier ministre aussi bien que le président de la Transition sont
tous d’accord qu’il faut organiser les élections. Le ministre d’état, ministre
de l’Administration territoriale et de la Décentralisation travaille
d’arrache-pied avec l’Aige pour pouvoir trouver une date et la proposer aux
Maliens. Mais, il y a des préalables, il ne s’agit pas de donner une date mais
de donner une date tenable.
Aujourd’hui, on a
plus le choix de fixer une date, et puis après de dire il faut encore reporter.
Nous sommes dans une crise sécuritaire, il ne faudrait pas qu’une crise politique
aussi vienne s’ajouter. C’est pourquoi, on demande encore une fois, au niveau
du Parti PAM, à la classe politique d’aider le gouvernement à trouver les
solutions aux défis du moment.
Propos recueillis par
Massa SIDIBE
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