
Le maraîchage est une culture de rente. Ces dernières années,
il connaît de plus en plus un engouement dans le Cercle de Diéma. Il est
surtout pratiqué par les femmes. Selon les estimations, plus de 60% de la gente
féminine pratiquent cette activité lucrative qui contribue à renforcer
l’autosuffisance alimentaire dans cette bande sahélienne où la réussite de la
campagne agricole est souvent tributaire des aléas climatiques.
Après l’hivernage, ces braves femmes ne restent pas dans
l’oisiveté, elles s’adonnent à cœur joie au maraîchage. Avec les recettes générées,
elles assurent leurs petits besoins et s’occupent de l’entretien de leurs
enfants. D’autres encore s’affairent dans la préparation des trousseaux de
mariage de leurs filles. Celles qui participent aux tontines parviennent à
honorer leurs engagements. Aussi, une partie des productions de légumes des
femmes est-elle destinée à la préparation du repas familial, en vue d’alléger
les frais de condiments.
Dans la plupart des cas, chaque femme dispose de son petit lopin de jardin localisé dans la cour de sa maison, avec la présence d’une source d’approvisionnement en eau. Parallèlement, nombre d’entre elles sont membres d’associations ou groupements de femmes et de jeunes qui exploitent des périmètres collectifs. Peu de grandes familles ne sont pas décongestionnées, au point d’y trouver un espace libre pour pratiquer le maraîchage.
Les maisons qui disposent de grands espaces, situées généralement
au quartier Bamaking, à l’Est de la ville, où le problème d’eau ne se pose pas,
sont des plus verdoyantes.
Durant cette période, les marchés sont bondés. On y trouve
des légumes de tout genre : laitue, choux, carotte, échalote, tomate,
betterave, pomme de terre, céleri, etc. À entendre les commérages, aujourd’hui,
les populations de Diéma n’ont rien à envier aux produits maraîchers provenant
d’ailleurs, tant la production locale est jugée satisfaisante.
Dans le Cercle de Diéma, les aides, en termes de
renforcement de capacités, d’équipements,
de semences, etc. émanant de l’État et de certaines ONG de la place, ne
touchent pas toutes les femmes qui pratiquent le maraîchage. Certaines d’entre
elles sont laissées pour compte.
Plusieurs difficultés assaillent aujourd’hui le secteur du
maraîchage dans le Cercle de Diéma. La plus contraignante demeure le manque ou
l’insuffisance d’eau. Les quelques mares qui existent sont complètement asséchées,
et les puits ne fournissent plus la quantité d’eau nécessaire. D’ailleurs, ils
commencent déjà à tarir. Pour ne rien arranger, la fonctionnalité des bornes
fontaines est liée à l’électricité qui est soumise à des délestages
intermittents, à cause du mauvais état du seul groupe électrogène de seconde
main qui alimente cette ville carrefour.
Mme Assitan Diallo est maraîchère. Avec son puits à petit
diamètre profond de quelques mètres, ses planches de légumes reçoivent
quotidiennement de l’eau, par l’entremise d’un travailleur saisonnier qu’elle a
engagé. Le céleri produit par Goundo Camara est très prisé par les
consommatrices. Elle arrive, à cause de cet engouement pour sa production, à réaliser
entre 5.000 et 7.500 Fcfa de recettes par jour.
En bonne épouse, Mme Maïmouna Samaké utilise régulièrement les légumes de son jardin pour assaisonner ses mets. Interrogée sur les raisons de sa générosité, la dame avoue que c’est pour que ses enfants reçoivent la Baraka et réussissent dans la vie. Elle ambitionne, avec ses maigres économies, se procurer une pompe solaire pour assurer l’approvisionnement en eau de ses plantes.
manque de moyens- À Kasse-Kara, dans la Commune rurale de
Goumera, une dame qui a préféré garder l’anonymat rapporte que le grillage qui
clôturait le périmètre collectif des femmes, ne tenait plus. Il a été fortement
endommagé par la rouille, occasionnant ainsi la divagation des animaux au sein
du périmètre. «Par méconnaissance, on a enfoncé le pourtour du grillage dans la
terre, poursuit la femme. Le contact direct avec la terre a provoqué, au fil
des ans, la rouille. Actuellement, chaque femme entretient sa petite
parcelle ».
Notre interlocutrice cultive surtout du gombo, une plante
qui, selon elle, résiste mieux à la chaleur, et n’a pas besoin d’assez d’eau
pour croître. Elle a révélé que depuis que son mari a refusé de lui acheter une
motopompe, elle a décidé de ne plus assaisonner ses repas avec ses légumes.
Elle estime, pour expliquer, sa grogne que son mari ne manque pas de moyens
pour lui acheter cet équipement agricole.
Dans le jardin collectif d’un hectare et demi de
l’association Benkady de Dioumara, dont Daly Cissé est la secrétaire
administrative, sur les quatre puits existants, deux sont dans un état de délabrement
total. Avec les recettes qu’elles engrangent avec la vente de légumes, ces
femmes comptent réaménager leurs puits, et acheter du grillage pour refaire la
clôture de leur périmètre maraicher.
Un conseiller communal de Gomitradougou, du nom de Kantara Magassa, se glorifie des exploits réalisés par sa sœur qui fait du maraîchage dans sa maison, aidée par ses enfants. Comme plusieurs femmes, elle achemine ses produits à la foire hebdomadaire de Sébabougou, à 10 kms. Ici, en milieu bambara, la culture du tabac est l’une des activités principales des femmes en cette période.
Le premier adjoint au maire de la commune, Modibo Sissoko,
regrette le manque de moyens de la collectivité qui ne peut pas aider les
femmes dans le cadre du maraîchage.
L’État et ses partenaires ont consenti de nombreux efforts
pour soutenir les femmes et les jeunes dans leurs projets, mais les résultats
restent mitigés. Pour lutter efficacement contre la pauvreté et réduire le flux
migratoire dans le Cercle de Diéma, il faut, selon le président de la chambre
locale d’agriculture, accroître davantage les soutiens à l’endroit des femmes
et des jeunes, en finançant leurs projets de développement. Boubou Traoré
propose d’organiser les femmes maraîchères en coopératives, afin qu’elles
puissent bénéficier de plus d’avantages. Il a invité les femmes à persévérer
pour leur plein épanouissement.
Les femmes maraîchères du Cercle de Diéma égrènent un
chapelet de doléances. Elles ont besoin de forages, d’équipements, de semences
et surtout de formation, en vue de mener à bien leurs tâches quotidiennes. Pour
cela, elles font appel à l’État, aux Ong, aux personnes de bonne volonté pour
les aider à surmonter les difficultés auxquelles elles sont confrontées depuis
belle lurette.
Ouka BA
Amap-Diéma
Rédaction Lessor
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