Tiona Mathieu Koné, journaliste et ancien conseiller à la communication de la Présidence de la République : «L’Essor et l’ORTM ont accompagné le Mali dans son parcours…»
Selon Tiona Mathieu Koné, deux outils de communication du pouvoir public continuent de marquer de leurs empreintes le processus d’information, de sensibilisation et de communication des citoyens du pays. Et ils traquent l’information de leur mieux. D’après lui, le processus ne peut pas aller sans une qualification. Car ce métier s’apprend. Il dira qu’avant, c’était une seule radio, une seule télévision, un seul journal. Et actuellement, c’est plusieurs journaux. Pour Tiona Mathieu Koné, aujourd’hui, avec l’ouverture et la progression du numérique, le monde médiatique a une floraison de titres aussi bien dans l’audiovisuel que dans la presse écrite et même la presse en ligne. «Nous sommes dans un monde d’instantanéité», indique-t-il.
«À l’époque, il y a eu des grandes plumes, des grands titres, l’analyse de l’avenir politique, les analyses sportives, les analyses culturelles. Donc, ils fonctionnent sous le financement de l’État. Ces deux organes ont accompagné le Mali dans son parcours, les grands moments comme les moments de douleur», explique le doyen, qui aussi cite en exemples, l’indépendance, la biennale artistique et culturelle. D’après Tiona Mathieu Koné, c’était un moment d’épanouissement culturel. Et quand l’accompagnement de l’Essor et de la radio Mali, ensuite de l’ORTM manquait, ces évènements majeurs ne pouvaient pas marquer les cœurs.
«Ces organes médiatiques jouent leur rôle avec leurs grandes limites et contraintes. Pour le moment, nous sommes dans un contexte où on lutte pour la sauvegarde de notre intégrité territoriale. Ces médias sont forts. Mais, ils ne sont pas sur le terrain, parce que le journaliste doit voir, savoir, entendre, comparer, vérifier, savoir-faire, pour savoir faire savoir. Alors, quand tu n’as pas les éléments permettant une information chaude, ce n’est pas facile», souligne Tiona Mathieu Koné.
D’après lui, c’est l’accès à l’information qui permet de faire une information de qualité, qui plaise aux citoyens, aux auditeurs, aux lecteurs et qui impacte leur conscience. «Nous sommes à l’ère du numérique. On parlait hier du village planétaire. Aujourd’hui, c’est une réalité», soutient Tiona Mathieu Koné, qui dira qu’aujourd’hui, on subit le joug, c’est-à-dire l’assaut des médias extérieurs et des réseaux sociaux. Ce qui fait que c’est une question de course à donner sa version. Alors, l’accompagnement de l’État impose justement d’être diligent dans la réaction pour donner sa version des choses. Le doyen dira qu’on ne peut jeter la pierre à quelqu’un qui ne dispose pas de tout pour donner le meilleur de lui-même.
Par ailleurs, il conseille de ne pas croire que la critique est la destruction et que le pluralisme médiatique est à combattre. Car, c’est aussi libérer les énergies par les sources d’informations. D’après lui, les pionniers de notre métier ont tout fait pour que les gens sachent que le Mali c’est un Peuple, un But, une Foi, que c’est l’option de l’autosuffisance alimentaire, la lutte contre la désertification, l’épanouissement de la femme et la promotion culturelle. Tiona Mathieu Koné a soutenu que l’enjeu, c’est d’abord que le Mali puisse accepter sa diversité ethnique, raciale, confessionnelle et dans tous les domaines.
Le deuxième défi, c’est la voie de la souveraineté qui impose d’accepter les sacrifices. «Nous sommes dans notre devoir d’alerte.
Ce n’est pas forcément un combat politique. L’alerte peut être dans tous les secteurs. Le rôle d’impacter les consciences du citoyen ne peut s’échapper aux médias du secteur public, parce qu’il s’agit de bâtir un nouvel homme, accompagner l’État dans ses choix majeurs, mais être aussi une sorte d’alerte», fait remarquer Tiona Mathieu Koné, qui dira que l’information a toujours été un jeu d’intérêts.
Car quand on a sa ligne éditoriale, c’est un choix de défense d’un intérêt. Parlant des nouvelles du Mali sur les chaines internationales, il prévient que personne ne le convaincra que d’autres médias si excellents en voix, si formidables en tirage, en rayonnement peuvent porter le Mali mieux que l’ORTM et l’Essor qui sont sur place, agissent et connaissent l’État dans ses détails.
Namory KOUYATE
La rencontre de Bamako va permettre de mettre en place les organes dirigeants de la BCID-AES, valider les textes fondateurs tout en veillant à la disponibilité des moyens techniques, financiers, juridiques et humains nécessaires à son développement.
À la place des statues des explorateurs et des gouverneurs du Soudan français, se trouvent désormais celles des résistants à la pénétration coloniale et des figures emblématiques de notre Armée.
Il est bien loin ce temps où Radio Mali et L’Essor mobilisaient seuls tous les sens des citoyens maliens et façonnaient l’opinion. Jusqu’en 1983, lorsqu’ils furent rejoints par la télévision nationale. La nouvelle venue ne faisait qu’agrandir la famille des «médias publics»..
Dans un environnement informationnel en constante mutation, démêler le vrai du faux est devenu un enjeu majeur. Et ce combat contre la désinformation nécessite obligatoirement le respect des principes du journalisme..
Les médias traditionnels ou classiques prennent le temps de recouper l’information avant de la diffuser. Tel n’est pas forcément le cas des nouveaux acteurs du métier appelés «vidéoman» qui, à la recherche de buzz et de sensation forte pour se faire plus d’audience, tombent facilement .
Avec l’arrivée de nouveaux acteurs sur la scène médiatique, se livrant sans retenue à la propagande, à la désinformation et à la manipulation pour séduire le grand public, une question s’impose : l’ORTM et l’AMAP doivent-ils encore se cantonner à leur rôle traditionnel ? Surtout .