
Suite à cette décision, le 18 décembre a été
déclarée Journée internationale des migrants. Cet évènement international donne
l’opportunité aux États et aux partenaires de faire le point des enjeux de la
migration. C’est aussi l’occasion d’appeler les pays au respect de la
Convention internationale en matière de protection des migrants. Cette année, notre
pays a commémoré la Journée sous le thème «gouvernance migratoire au Mali,
enjeux et perspectives».
Les Nations unies estiment à 281 millions de personnes, le nombre de
migrants internationaux dans le monde en 2020. De même, le dernier rapport de
l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) sur l’état de la
migration évalue à 48 millions, le nombre total des déplacés à l’intérieur des
pays. Selon le chef de mission de l’OIM au Mali, Pascal Reyntjens, cette
Journée est une clé parce qu’elle permet, entres autres, de rappeler à tout un
chacun que la question de la migration est transversale.
Car, dit-il, quand on parle de migration, on aborde également les questions de santé, d’éducation (quand il s’agit des enfants qui sont sur la route avec leurs familles), de développement (les migrants qui veulent entreprendre et investir dans le pays). Pour lui, il est important de pouvoir prendre en compte la question de la migration dans l’ensemble des politiques publiques.
OPPORTUNITÉS ÉCONOMIQUES- Parlant des causes de la migration, le chef
de mission de l’OIM au Mali indique que des facteurs comme la recherche
d’opportunités économiques mais aussi, des effets dévastateurs des conflits et
du changement climatique figurent en bonne place parmi les principales raisons
pour lesquelles, des millions de personnes quittent leurs pays ou communautés
pour s’installer ailleurs.
À ceux-ci, s’ajoutent les crises politiques, mais
également la pauvreté et l’insuffisance de perspectives d’emploi qui motivent
beaucoup de jeunes à prendre la route avec l’espoir de pouvoir améliorer leur
situation et celle de leur famille. Les migrants et les personnes qui sont
passées par la migration s’organisent de plus en plus dans notre pays.
C’est le
cas de l’Association malienne des expulsés (AME) créée depuis 1996 suite à
l’expulsion massive de plusieurs centaines de migrants maliens en provenance de
nombreux pays. Le but de cette association est la défense et la promotion des
droits des migrants. Son président, Ousmane Diarra, souligne que la célébration
de la Journée des migrants est symbolique et représente une immense percée dans
la lutte pour la reconnaissance des droits des migrants. «La migration ou la
mobilité est un droit fondamental. Partir est un droit tout comme rester en est
un», analyse Ousmane Diarra.
Pour une bonne gouvernance de la migration,
indique-t-il, il suffit de placer l’humain au-dessus des «intérêts égoïstes»
des États et des préoccupations politiques. Également, il faut avoir à l’esprit
que la personne humaine est sacrée et que la vie humaine passe avant toute
chose. Les États et leurs alliés peuvent trouver des issues meilleures et
acceptables pour tous pour une bonne gouvernance de la migration, soutient
notre interlocuteur.
Abondant dans le même sens, le chargé de mission de l’OIM ajoute qu’il est nécessaire dans un premier temps d’être conscient qu’aucun État à travers le monde ne pourra gérer la migration seul et de manière unilatérale. Pour lui, il faut être conscient de la nécessité d’avoir un dialogue international avec ses partenaires que ce soit entre les voisins, au sein de la région ou entre continents.
POLITIQUE NATIONALE DE MIGRATION- La diaspora malienne contribue
beaucoup au développement et à l’économie nationale. Lors de son passage à
l’émission «Mali kura Taasira», il y a quelques mois, le ministre des Maliens
établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine rappelait que notre pays
s’est doté en 2015 d’une Politique nationale de migration (Ponam). Cette
Politique, selon Alhamdou Ag Ilyene, est axée sur la gestion des migrants et
l’amélioration des conditions de vie des Maliens établis à l’extérieur.
Cela, à
travers la création de fonds d’investissement productif pour faire de la
migration, un outil de développement. En outre, le département de tutelle, en
partenariat avec l’OIM, a facilité le retour volontaire de plus de 6.340
migrants en provenance du Niger, de l’Algérie et de la Libye. Sur ce nombre,
5.000 ont été réinsérés et 50 projets ont été financés.
Tout cela démontre les efforts entrepris par le gouvernement en matière
de gestion des migrants. Toutefois, la majorité de nos compatriotes établis à
l’extérieur ont des conditions de vie très défavorables surtout quand ils sont
partis de façon irrégulière. D’autres sont même expulsés pour des raisons
multiformes et souvent injustifiées.
Selon le premier responsable de l’Association malienne des expulsés, le plus souvent, les pays expulseurs évoquent notamment le manque de documents de voyage et l’entrée irrégulière sur le territoire des pays d’accueil. Il faut rappeler que la traversée de la mer Méditerranée par les migrants ne se termine pas toujours dans de bonnes conditions. Reconnue pour être la plus meurtrière, la traversée de cette mer a coûté la vie à plus de 2.600 candidats en 2020.
Témoignage émouvant d’une victime de la migration irrégulière
C’est avec amertume que Korotoumou Diallo, victime de la migration
irrégulière, nous raconte son histoire. Cette jeune diplômée qui venait de
recevoir son parchemin en 2011 a eu beaucoup de difficultés à trouver un
travail. Voulant fuir le chômage, un ami de son oncle installé en Algérie lui
proposa de le rejoindre et de l’aider à trouver un travail. Celui-ci lui avait
proposé les services d’une dame qui avait besoin d’un baby-sitter pour
s’occuper de ses enfants.
Grâce à l’appui financier de ses parents, un matin,
notre interlocutrice emprunte la route de la migration en passant par Gao avant
de rejoindre l’Algérie. Sur la route, indique-t-elle, elle a rencontré beaucoup
de difficultés, notamment celles liées à l’insécurité. Après plusieurs jours de
trajet, elle arriva enfin sur le territoire algérien. L’ami de son oncle qui
l’avait incitée à venir ne répondait plus à ses appels.
Laissée à elle-même,
elle se fait aider par une dame algérienne qui lui proposa de travailler dans
un hammam. Ladite dame lui donna également un toit où toutes les conditions
pour vivre n’étaient pas réunies. Dans
son lieu de travail, la jeune dame était victime de racisme.
« Les gens sont
sans pitié là-bas surtout quand on est Noir. Je n’étais pas payée
convenablement », raconte Korotoumou Diallo. Les conditions de vie des migrants
en Algérie se sont détériorées, nous a-t-elle fait savoir, soulignant qu’il y avait des heures de sortie et de
rentrée pour échapper aux autorités policières. Vivant clandestinement et sans
papiers, il fallait faire très attention. « Je faisais face à plusieurs
violences notamment les attouchements, les violences verbales et je ne pouvais
pas aller me plaindre devant la police, car j’étais sans-papiers »,
témoignera-t-elle au bord des larmes.
Notre interlocutrice vivra l’expérience de la migration clandestine pendant deux ans jusqu’au jour où elle décidé finalement de se rendre à l’ambassade du Mali dans ledit pays. Là-bas, on lui a parlé de vols de rapatriement volontaire de l’OIM. Selon elle, le retour à la maison était aussi difficile, car quitter son pays pour aller chercher quelque chose ailleurs et retourner les mains vides n’est pas facile. Toutefois, elle a préféré être rapatriée afin de rejoindre sa famille. «Si je savais ce qui m’attendait en Algérie, je serais restée dans mon pays», confiera Korotoumou Diallo.
Mariétou KOITE
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