
Le mois de Ramadan bat son plein. À 4 heures du matin dans
une rue à Kalaban coura, la vieille Bakadia vend des repas en plein air. Des
vases contenant les mets à vendre sont posés sur une grande table. Devant ce meuble,
les clients sont assis sur un banc. La vieille dame vêtue d’une robe de grande
taille est accompagnée de son fils. Ce dernier tient une torche pour que sa mère
puisse voir clairement l’intérieur des récipients afin de servir ses clients.
L’idée initiale, selon la sexagénaire, était de cibler les personnes qui
n’avaient pas la chance de partager le «sohour» avec leur famille. «À ma grande
surprise, même les femmes des foyers viennent acheter mes repas préparés»,
s’exclame Bakadia qui se réjouit des gains de ce commerce qu’elle exerce depuis
quinze ans.
En cette période de Ramadan, ce commerce saisonnier est très
prisé par les femmes. Si Bakadia a choisi de vendre le riz, beaucoup d’autres
subviennent à leurs besoins grâce à de petits métiers tels que la vente de
Kinkeliba, galettes, beignets et jus de fruits. Au bord des rues, vers les
heures de pointe, les soirs, ces braves dames cherchent des clients à leurs
produits. C’est un véritable soulagement pour les personnes qui ont du mal à
accéder à la nourriture familiale à l’heure de la rupture du jeûne appelé «iftar»
ou le repas du «sohour».
Vers 4h 50 minutes, un client de Bakadia, Moussa
Diagouraga mange son plat. Ce jeune fonctionnaire originaire de la Région de Ségou
vit à Bamako depuis 7 ans. «Je suis en location non loin de la gargote de
Bakadia. Je viens acheter du riz pendant le Ramadan. Parce que c’est ce que
j’aime consommer au «sohour».
Quant à Oumou Koné, une ménagère, trouvée sur place, elle justifie son penchant pour les mets de Bakadia par le fait que la préparation du riz en famille demande beaucoup d’argent en cette période de vie chère que transverse notre pays. «Depuis le début du mois de Ramadan, tous les jours, je viens acheter mon «sohour» chez Bakadia. Elle est une personne de confiance dans notre secteur et sa nourriture est propre et bien préparée», évalue la ménagère.
Il n’y a pas de sot métier. Rokiatou Touré est étudiante en
licence II à l’université de Bamako. Quand elle quitte la faculté le soir, elle
retourne chez elle à Bagadadji pour s’approvisionner en kinkéliba préparé par
sa mère ou ses petites sœurs. L’étudiante porte en compagnie de ses sœurs, un
seau contenant du kinkeliba. Les jeunes vendeuses se dirigent au Grand marché où
elles ont leurs clients. Rokiatou Touré fait ce métier depuis 7 ans.
Vêtue de
noire, le sourire large, l’étudiante au teint d’ébène aborde les clients en ces
termes : «Le bon kinkéliba chaud avec de la menthe et de la citronnelle
est disponible. Client, je vous en donne ?». La jeune fille âgée d’une
vingtaine d’années sillonne le marché pour servir ses fidèles clients dans des
gobelets fermés au prix de 200 Fcfa.
La quantité restante est vendue dans des
sachets plastiques au prix de 100 Fcfa. Au début du Ramadan, elle vendait 3
seaux de cette boisson chaude, mais actuellement, elle écoule 4 à 5 seaux grâce
à l’abondance du marché par les commerçants qui y passent la nuit et les
clients qui viennent acheter les fournitures pour la préparation de la fête. L’étudiante
témoigne que malgré son statut et la fatigue qu’elle rencontre dans son boulot,
elle a toujours le plaisir de le faire, car pour elle, il n’y a pas de sot métier.
Celle qui n’a pas voulu dévoiler son revenu journalier, assure que ce qu’elle
gagne est suffisant pour couvrir ses dépenses et celles de ses petites sœurs. Y
compris aider sa mère pour les petites dépenses. Fodé Touré est l’un des
premiers clients de l’étudiante. «Son produit est bien préparé et la vendeuse
est une femme respectueuse. J’acheté son Kinkéliba pour l’apporter dans ma
famille», avoue notre interlocuteur.
Vers 17 heures, Kounady Sacko, une vendeuse de jus est déjà à
son poste au niveau de la Tour d’Afrique à Faladiè. Une bassine remplie de
bidons de 1,5 litre contenant chacun du jus de gingembre, de dabléni (oseille
de Guinée) et du lait, est posée à côté d’elle. La trentenaire à la peau claire
attend une Sotrama pour se rendre à Kalabancoro pour rejoindre ses clients
notamment les boutiquiers en face de la voie bitumée. Selon notre
interlocutrice, depuis plus de 10 ans, elle pratique ce petit commerce.
Parmi,
les clients de la vendeuse Kounady, on y compte les administrateurs à qui elle
vend ses boissons. «Je peux vendre plus de 40 bidons par jour, au prix de 500
Fcfa l’unité. Cette année, je ne fais pas assez de bénéfices contrairement aux
années précédentes. Par jour, je peux gagner 4.000 à 5.000 Fcfa. Mes bénéfices
me permettent de satisfaire mes besoins ménagers quotidiens et de faire des économies»,
confie Kounady Sacko. Et d’ajouter que cette année, le prix élevé du sucre a
diminué ses bénéfices.
Une période de vache grasse- Le mois de Ramadan est également
une période de vache grasse pour Mariam, une vendeuse de galettes et de la
soupe de pieds de bœuf à Niamakoro en Commune VI du District de Bamako. à
partir de 18 heures, l’ambiance est agitée autour des marmites de cette quadragénaire.
Les clients dialoguent vivement parce que chacun est pressé d’être servi.
Mariam, habillée en grande robe Habaya de couleur rouge,
assortie d’un foulard noir, verse la pâte de riz dans l’huile de friture. Au même
moment, elle demande qui est le prochain à être servi. Tout le monde répond :
«moi !». Notre vendeuse mène cette activité uniquement pendant le mois de
Ramadan, il y a 13 ans. Dans le secteur, on la surnomme «Mariam Sounkalo
fourou-fourou». La vendeuse de galettes entend perpétuer son activité. C’est
pourquoi, elle a initié sa fille pour qu’elle la remplace et aussi en faire son
gagne pain. Mariam est consciente des efforts énormes qu’elle doit consentir et
le risque qu’elle court en étant en contact avec le feu.
«Malgré tous ces risques, je suis obligée de faire ce métier,
parce qu’il m’aide énormément dans ma vie de tous les jours même si je ne gagne
pas beaucoup. Raison pour laquelle, je suis toujours contente à l’approche de
ce mois béni. Je voudrais qu’il s’étende sur plusieurs mois», estime-elle. Dans
un secteur à Faladiè (Commune VI), Ténin Coulibaly est connue de beaucoup de
personnes grâce au courage dont elle fait preuve en ces jours précieux de
l’islam pour écouler ses bidons de jus.
Dès 17 heures, cette mère de 5 enfants,
portant un sac en bandoulière transporte sa marchandise dans un pousse-pousse
le long de la voie bitumée. Au cours de son trajet, Ténin Coulibaly fait de
petites pauses sous des arbres et chaque fois qu’une Sotrama ou un véhicule
s’arrête, cette veuve quadragénaire se précipite pour aller présenter ses
produits aux usagers.
Selon elle, c’est après le décès de son époux, il y a 6 ans, qu’elle a commencé ce business. «Cette activité me permet de payer les habits et de la nourriture pour mes enfants lors de la fête du Ramadan. Mes mômes sont très jeunes. Je ne veux pas qu’ils envient leurs camarades raison pour laquelle je mène cette activité», explique la veuve.
Baya TRAORÉ
Rédaction Lessor
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