
C’est la panique sur les marchés sénégalais et
l’inquiétude sur les marchés maliens, en ce mois d’août. Les oignons manquent
et leur prix a flambé. À Touba, le kilo d’oignons est passé du simple au
triple, atteignant les 2.500 Fcfa. Ce qui a contraint de nombreux consommateurs
à renoncer à cette denrée incontournable de la cuisine locale. Du jamais-vu
pour ce légume populaire qui est pourtant habitué aux spéculations à l’approche
du grand Magal, fête de la confrérie mouride qui réunit chaque année trois
millions de pèlerins.
À Bamako, le prix de l’oignon est passé de 600
francs à 800, voire 1.000 Fcfa sur certains marchés de la capitale. Paradoxalement, deux ans plus tôt, en
septembre 2021, les Sénégalais vivaient la situation inverse. Les étals des
marchés croulaient sous les oignons, bradés pour tenter d’écouler la récolte,
dont plus du tiers s’est tout de même retrouvée aux ordures, faute d’acheteurs. La cause de la pénurie, 170.000 tonnes importées
chaque année
Quelles sont les raisons qui ont conduit à
cette situation absurde ? L’inflation, les mauvaises récoltes, la conjoncture
internationale et les spéculations, entre autres. Mais la principale cause
reste le manque de structure de la filière, et notamment les carences en
capacités de stockage et de conservation de la production locale, qui oblige le
pays, pourtant théoriquement autosuffisant en oignons avec plus
400.000 tonnes produites en 2020, à en importer près de 170.000
tonnes chaque année des Pays-Bas…
Le cas du Sénégal est loin d’être isolé. Le
Mali est pourtant l’un des plus grands producteurs d’oignons de la sous-région.
Selon les statistiques de la direction nationale de l’agriculture, le pays a
produit 844.621 tonnes d’oignons en 2021, contre 610.575 tonnes 2022. Il faut
noter que depuis le 27 mars 2015, chaque année le Mali suspend les importations
de l’oignon et des pommes de terre. Le Sénégal adopte la même mesure depuis
2012, ces restrictions permettent d’écouler les productions locales.
La cause de la pénurie est liée à la période
de soudure. En effet, entre la fin des productions nationales (juin-juillet)
qui ouvre les portes des importations et l’arrivée des premières cargaisons sur
les marchés ouest-africains (août septembre), quasiment chaque année et presqu’à
la même période, on observe une flambée des prix.
Pourquoi cette flambée des prix ? L’ouverture
du marché aux importations a été lancée en août au Sénégal, alors que la
production locale était déjà épuisée. Les premiers produits étrangers ne sont
arrivés que dans la nuit du 15 au 16 août, ce qui a conduit à plusieurs jours de
retard dans la chaine de distribution. Les marchands sénégalais écoulent 800 à
1.000 tonnes d’oignon tous les jours.
Le Mali importe directement des Pays-Bas, mais
également de la Côte d’Ivoire et du Sénégal (oignon d’origine néerlandaise).
D’autres pays, comme la Côte d’Ivoire ou la Guinée, dépendent eux presque
totalement de l’étranger. Dans le cas du Niger, principal exportateur
ouest-africain, cette culture, peu exigeante en eau notamment, et rentable,
pourrait devenir le nouvel «or violet» du pays. Mais, faute de financement et
de compétitivité, le pays reste éclipsé par les Pays-Bas.
Selon des statistiques de la Fao, la
consommation est estimée à 6 kilos par personne et par an. Les Libyens seraient
les plus friands avec 38 kilos par personne et par an. Le Nigeria est le premier producteur en
Afrique de l’Ouest avec 600.000 tonnes en 2022. Il importe du voisin Niger le déficit
de sa consommation. Le Niger est deuxième producteur avec 400.000 tonnes.
Autosuffisant, le pays exporte ses excédents vers le Ghana, le Bénin, le Togo,
le Mali et l’Algérie. Le Burkina Faso occupe la troisième place, autosuffisant également,
il exporte les surplus vers la Côte d’Ivoire et le Mali.
Les productions au Mali et au Sénégal devraient suffire à ses deux pays, mais les pertes post-récoltes sont très élevées : 25 à 35 % pour les producteurs sénégalais. Nous ne disposons pas de chiffres pour le Mali, mais si on se réfère au ratio production (610.575 tonnes 2022 et les importations (150.000 tonnes pour la même période), on peut estimer les pertes à 25% au Mali. Il faut souligner que le Mali a labélisé l’échalote de Bandiagara il y a quelques semaines.
A. K. Dramé,
journaliste freelance
Analyste des Enjeux et Innovations de Développement durable, chercheur sur les Stratégies de Croissance
Accélérée
Rédaction Lessor
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