
Le Mali compte le plus grand nombre de cheptel de la zone Uemoa
Au Mali, la particularité, c’est qu’on a les laiteries à Bamako parce que c’est ici leur marché. Et leur approvisionnement se fait au niveau des ports des pays voisins, mais pas au niveau du bassin de collecte puisqu’elles importent du lait en poudre à partir duquel elles reconstituent le lait pour en faire un produit fini. L’infrastructure de production de lait frais est positionnée en ville au lieu de la campagne. C’est pourquoi, on parle de problème de transport du lait cru plus difficile à transporter que le produit fini sur des centaines de kilomètres.
Délocaliser les industries qui veulent traiter nos productions brutes est aujourd’hui un vrai défi à relever. S’il est vrai qu’il n’est pas possible d’apprendre à un éleveur comment gérer son troupeau, il est aussi vrai que, pour un approvisionnement en lait régulier et en qualité, certaines connaissances semblent indispensables aux acteurs de la filière.
En Afrique de l’Ouest, la production laitière est assurée par des modèles pastoraux extensifs, des modèles paysans agro-pastoraux et des modèles urbains. En termes de production, ce sont les modèles pastoraux traditionnels extensifs qui dominent dans le secteur laitier des pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Ces modèles y représentent 70% de la production du lait local, avec un cheptel pouvant aller de 3,3 millions de têtes au Sénégal à 9,8 millions de têtes au Niger.
Si on prend l’exemple du Niger, du Mali, et du Burkina Faso, l’élevage contribue à hauteur de 11% à 18% au Produit intérieur brut (Pib). Et la production de lait de vache y représente 20 à 40% du chiffre d’affaires de l’élevage. De plus, le Mali et le Niger s’avèrent être les plus gros producteurs de lait. Ce qui s’explique par la grandeur de leur cheptel estimé à 9,2 millions de têtes de bétail et 309 millions de litres de lait de vache par an au Mali, contre 9,8 millions de têtes et 486 millions de litres pour le Niger. Entre 70 et 80% des producteurs considèrent le lait comme une production secondaire à leur exploitation. Et cela d’autant plus que leur principale production demeure la viande.
UNE TRANSFORMATION AXÉE SUR LES MINI-LAITERIES
En zone rurale, seule une très petite partie du lait issue de la production agro-pastorale est collectée et transformée. Elle ne dépasse pas généralement les 10% de la production régionale. Ce lait est principalement collecté par des mini-laiteries dont le nombre est en augmentation depuis 20 ans. À titre d’exemple, en 2000 on trouvait 19 mini laiteries au Burkina Faso, 8 au Mali et 2 au Niger. En 2010, dans ces mêmes pays, on trouvait respectivement 47, 23 et 12 mini-laiteries.
Les mini-laiteries se définissent comme «des unités situées généralement en zone périurbaine produisant des produits laitiers divers et les vendant localement à petite échelle». Elles disposent d’un réseau de collecte et de distribution. À côté des mini-laiteries, il existe également des centres multiservices de collecte par les paysans, les nouveaux acteurs dans la filière laitière locale, principalement au Niger et au Mali.
En zone rurale, il n’est pas rare que les éleveurs (des femmes/éleveuses dans la plupart des cas) transforment eux-mêmes leurs produits et le vendent dans les circuits courts. Sur ce même marché, on retrouve donc le lait cru vendu par les femmes des éleveurs et le lait pasteurisé vendu par les mini-laiteries qui l’ont transformé. En effet, tout comme pour la collecte et la transformation, les mini-laiteries font également partie des acteurs les plus importants dans la commercialisation du lait en zone rurale en Afrique de l’Ouest. Les mini-laiteries achètent le lait aux producteurs, le transforment et le vendent au détail ou directement sur les marchés locaux.
DEUX HANDICAPS PÉNALISENT LE LAIT LOCAL
Malgré cette évolution plutôt positive, plusieurs obstacles empêchent encore le lait local d’exprimer son plein potentiel dans la sous-région, notamment le rendement peu élevé de la production et sa saisonnalité. Au sein des systèmes pastoraux en zone rurale, le rendement laitier est relativement faible. En effet, une vache moyenne produit entre 1 et 4 litres de lait par jour. Ceci est dû, entre autres, au caractère peu productif des races locales et à un usage pratiquement nul des compléments alimentaires pour le bétail. Par ailleurs, la production varie fortement selon les saisons, avec une production plus élevée pendant la saison pluvieuse et une production très basse pendant la saison sèche. Cette variation influence toute la chaîne de valeur puisqu’elle empêche d’assurer une production constante tout au long de l’année. Dès lors, les unités de collecte et de transformation se tournent vers le lait en poudre pour continuer à fonctionner.
Un autre obstacle, qui découle en partie de la saisonnalité de la production, est l’éloignement entre zones de production et les zones de collecte/transformation. En effet, au sein des systèmes pastoraux, les élevages se trouvent souvent dans des zones difficilement accessibles ou sont régulièrement en mouvement. Ce qui rend la collecte parfois compliquée et onéreuse car ce sont généralement des collecteurs privés qui fournissent les mini-laiteries. Par conséquent, le lait collecté met du temps à arriver jusqu’aux mini-laiteries. Ce qui impacte sa fraîcheur, donc sa qualité.
À cette première contrainte s’ajoute un manque d’investissement dans les zones rurales et dans la production laitière en particulier. Cette situation se traduit par un manque d’infrastructures et influe négativement sur le prix du lait local. À titre d’exemple, en 2017 et 2018, le prix payé au producteur pour un litre de lait local au Burkina Faso, au Niger, au Mali et au Sénégal était de 250 Fcfa (vente directe en zones rurales), 500 Fcfa (vente directe en zones urbaines) et 300 Fcfa (vente au collecteur ou au transformateur). Au cours de la même période, le prix du lait en poudre importé dans ces pays était de 304 Fcfa pour 1 litre de poudre de lait entier et 198 Fcfa pour un litre de mélange de poudre de lait écrémé (prix payé par le transporteur).
Cette différence de prix reflète des conditions de production beaucoup plus favorables et la subvention des importations de lait en poudre. Mais le principal frein au développement du lait local en Afrique de l’Ouest reste politique, que ce soit au niveau national (manque d’investissement dans la filière) ou commercial. Selon une étude de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), les relations commerciales entre l’Union européenne (UE) et les pays de l’Afrique de l’Ouest favorisent l’importation de lait en poudre à bas prix dans la région ! Le vrai défi, c’est de trouver maintenant les meilleures stratégies pour rendre le lait local compétitif.
Il est en tout cas temps de promouvoir la production intensive du lait afin de judicieusement exploiter les potentiels de cette filière pour booster la croissance économique en faveur de l’émergence socioéconomique du pays. Il faut ainsi introduire des races à haut rendement laitier comme la Prim’Holstein, pour conséquemment augmenter la production laitière. Cette race produit un volume très élevé de lait. Tandis qu’une vache allaitante (élevée pour sa viande) produirait naturellement environ 4 litres de lait par jour, une vache laitière produit en moyenne 28 litres de lait par jour sur une période de 10 mois. Durant le pic de lactation, les vaches laitières à fort rendement peuvent produire jusqu’à 60 litres par jour et jusqu’à 12.000 litres sur toute leur lactation.
Abdou Karim DRAMÉ
Journaliste freelance-Analyste
des Enjeux, Actions et Innovation du Développement Durable
Tél. +223 68 52 03 03 / N’Tabacoro Bamako Mali
Rédaction Lessor
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