
Cet enfant atteint de troubles de la marche et sa mère, vivent dans la cour de l’hôpital Gabriel Touré depuis plus de 17 mois
Un adage dit que «même lorsqu’elle accouche d’un serpent, une mère est capable de le porter en califourchon». Autrement dit, il n’y aucune limite à l’amour maternel. Dado Diarra, une mère qui passe ses nuits dans les couloirs de l’hôpital Gabriel Touré au chevet de son enfant, en est une illustration parfaite. La pauvre femme s’est installée par la force des choses dans cet établissement hospitalier depuis plus de 17 mois avec son enfant atteint de troubles de la marche.
C’est après avoir fait un tour chez les traditheurapeutes que cette mère s’est décidée à faire consulter son enfant par des médecins spécialistes au Centre hospitalo-universitaire (CHU) Gabriel Touré où elle semble avoir trouvé gîte et couvert. «Nous n’avons plus rien. Nous avons été dépouillés par les tradipraticiens qui nous répondaient invariablement que les djinns avaient jeté un mauvais sort à l’enfant», explique la mère de famille avec une pointe d’amertume. Mais surtout le regret d’avoir perdu du temps, de l’argent et de l’énergie pour rien.
Elle vit aujourd’hui avec son enfant dans un petit jardin de Gabriel Touré, mais est surtout contrainte de squatter les salles d’hospitalisation ou les couloirs de l’établissement de 3è référence en cas de pluie. C’est une gymnastique à laquelle elle continue de se livrer en cette période d’hivernage. Elle bénéficie du repas servi par l’hôpital aux équipes de garde et aux indigents. Dans sa situation qu’il ne faut souhaiter à personne de vivre, elle se rend utile à l’établissement en balayant bénévolement une partie de la cour. Ce qui lui a valu une certaine compassion d’autres accompagnants des malades et du personnel soignant. Les cœurs généreux lui donnent quelques pièces de monnaie, voire des petites coupures de billets de banque. Elle explique que c’est grâce à cette solidarité des autres qu’elle essaie de faire face à certaines dépenses.
TROUBLES DE LA MARCHE- Le chef du service de neurochirurgie de l’hôpital Gabriel Touré, Pr Drissa Kanikomo pose un diagnostic clair de la pathologie de l’enfant de Dado. Pour lui, le gosse souffre de troubles de la marche en rapport avec une atteinte cérébrale. «C’est une artère du cerveau qui est bouchée. Ce qui fait qu’il n’a pas la motricité au niveau des membres inférieurs. On a fait le scanner de confirmation», explique le praticien hospitalier. Sans être catégorique, il espère qu’après des séances de kinésithérapie sur la durée, il est possible que l’enfant remarche. Le neurochirurgien rappelle que pour l’instant la recherche d’une certaine autonomie pour que le malade marche (même si c’est avec des difficultés) est la priorité.
Le toubib reconnaît que la prise en charge de ce type de maladie est assez coûteuse. Selon lui, l’enfant a été immatriculé à l’Agence nationale d’assistance médicale (Anam) pour bénéficier des soins pris en charge par le Régime d’assistance médicale (Ramed). Ce régime de protection sociale est destiné à la prise en charge des indigents reconnus comme tels. L’enfant malade dispose d’un certificat d’indigence qui lui donne droit à des soins gratuitement. Ce qui représente un vrai bol d’air pour sa pauvre mère dans son traitement. Mais Dado est contrainte d’acheter les produits pharmaceutiques qui ne sont pas disponibles à l’hôpital, assure le neurochirurgien.
Comme Dado, la vieille Koumourou Diarra aussi est au chevet de son fils, hospitalisé à l’hôpital Gabriel Touré depuis 4 mois. Son fils (lui aussi père de trois enfants) a été admis en hospitalisation dans la salle C du bloc de neurochirurgie sur un tableau clinique de tremblement au niveau de la tête et du bras droit. La vieille femme explique que son fils a subi quatre interventions chirurgicales. La sexagénaire explique avoir battu le rappel des parents pour faire face aux ordonnances et autres analyses médicales et estime ne plus être en capacité de faire face au coût de la prise en charge de cette pathologie de son fils. Elle s’en remet à Allah.
Maïmouna Coulibaly accompagne son mari, admis en hospitalisation. Le peintre-maçon a été victime d’une décharge électrique avec comme conséquence la perte de la vue. Elle et son mari sont venus de la Région de Kayes. «Ça fait huit mois que nous sommes ici. Nous payons chaque jour 1.500 Fcfa comme frais d’hospitalisation», confie Maïmouna l’air désemparée. Elle ne sait plus à quel saint se vouer et en appelle à l’aide des âmes généreuses pour continuer d’apporter les soins nécessaires à son malade d’époux. Ces différents cas interpellent sur les difficultés qu’ont souvent les familles à faire face au coût de la santé. Le cas des indigents est encore plus inquiétant.
COUPE BUDGÉTAIRE- Sur la question, la cheffe du Service social de l’hôpital Gabriel Touré indique que par rapport à la gestion des malades indigents, l’établissement accompagne pour leur immatriculation au niveau de l’Anam, afin qu’ils soient reconnus comme indigents. Ainsi, ils peuvent bénéficier gratuitement des soins avec leur certificat d’indigence. «Pour la prise en charge des urgences, le directeur de l’hôpital accepte très souvent de leur accorder la gratuité des analyses», déclare Mme Sagara Adam Telly. Mais elle s’empresse de préciser que le Service social ne dispose pas de fonds pour la prise en charge des malades indigents. Elle explique qu’auparavant, son service était doté d’une subvention de trois millions de Fcfa par l’État à travers le ministère en charge de la Santé. «Cette subvention a été coupée depuis trois ou quatre ans maintenant. Actuellement, il n’y a pas beaucoup de choses à notre niveau pour les malades», précise Mme Sagara. Et de confirmer simplement que les indigents sont alimentés par l’hôpital. On leur délivre des tickets pour les trois repas du jour afin qu’ils soient servis à la cuisine de l’hôpital, explique la responsable du Service social de l’hôpital Gabriel Touré.
Aussi, des bonnes volontés apportent souvent à manger aux malades et accompagnants. Adam Telly relève aussi qu’un hangar est prévu pour accueillir les accompagnants des patients. Elle a aussi tenu à lever toute équivoque sur d’éventuelles accusations de discrimination. «Il n’y a pas de différenciation entre les malades qu’ils soient indigents ou pas», clarifie-t-elle. Mais pour elle, il est clair que les indigents restent à l’hôpital parce que dans la plupart des cas, ils ne savent pas où aller. Selon elle, l’administration hospitalière a promis de se pencher sur la question parce qu’un hôpital ne peut pas servir de logement. «On a parfois du mal à distinguer les malades du flux de visiteurs et d’accompagnants. Tout ça va être tiré au clair bientôt», explique Adam Telly.
In fine, les indigents reconnus comme tels bénéficient gratuitement des prestations médicales. D’autres qui ne se trouvent pas dans le cas en appellent à l’aide pour faire face au coût des soins. Mais tous ont en commun de passer de longs séjours d’hospitalisation.
Bembablin DOUMBIA
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