
Pour le gouvernement, puisque le partenaire français n’a de cesse de violer le cadre juridique régissant notre coopération militaire, il n’y a pas de raison qu’il reste encore longtemps sur notre sol
Après la suspension en juin 2021 des opérations conjointes FAMa-Barkhane, faite sans que les autorités maliennes ne soient consultées, suivie des décisions unilatérales de retirer Barkhane et Takuba, Bamako s’est vu dans l’obligation de dénoncer les “violations flagrantes du cadre juridique liant la France et le Mali”.
Des «manquements répétés (aux) accords de défense» qui ont amené le gouvernement de Transition à adopter un ton de fermeté. Son dernier communiqué invite les «autorités françaises à retirer, sans délai, les forces Barkhane et Takuba du territoire national, sous la supervision des autorités maliennes».
En fin de compte, le président Emmanuel Macron aura réussi à dilapider le prestige de «Serval», opération qui a suscité un élan de sympathie des Maliens à l’égard de la France. Il aura terni également l’aura de leader européen en matière de sécurité au Sahel, que le cas malien aurait pu conférer à son pays. On n’en serait pas là si Paris n’avait pas multiplié les fautes politiques.
Ceux qui ont pris le pouvoir au Mali ont été assimilés à des personnages qui représenteraient un danger pour la démocratie. Au même moment, d’autres « putschistes » sont conviés à Paris. Ces dirigeants invités à l’Élysée pour décider de l’avenir de la force Barkhane ne se distinguent pas tous par leur qualité de démocrate. Loin s’en faut.
Cette politique de deux poids deux mesures ne pouvait que davantage écorner l’image de la France au Sahel et plus particulièrement au Mali, où les motivations de son engagement militaire sont controversées.
Nombreux sont ceux qui n’ont jamais cru que la France soit réellement incapable de réduire le pouvoir de nuisance des groupes terroristes. Et ce n’est pas qu’au Mali qu’on se pose des questions : «Je m’étonne que les Français n’aient pas été capables d’éradiquer ces bandes terroristes. Le veulent-ils vraiment, ou ont-ils un autre agenda ?», s’interrogeait le ministre de la Défense burkinabé Chérif Sy dans un entretien à l’hebdomadaire sud-africain Mail & Guardian, en juin 2019.
Les critiques se sont exacerbées au fur et à mesure que des groupes terroristes - que l’on croyait anéantis - se reconstituaient et menaient des actions d’envergure sur le terrain. Il est clair pour chacun que le Septentrion malien n’est aujourd’hui ni plus sécurisé, ni plus stable qu’au moment du déploiement de Barkhane.
La dégradation de la situation est réelle dans d’autres régions, avec les répercussions que l’on sait sur les populations civiles. En somme, comme l’a rappelé le gouvernement dans son communiqué, les résultats attendus « n’ont pas été satisfaisants », ni en 2013 avec l’opération Serval ni en 2016 avec l’opération Barkhane.
Cette réalité a sapé la prétention de Paris à asséner des leçons de démocratie à des autorités soucieuses des préoccupations de leurs concitoyens qui aspirent avant tout à la sécurité. D’où les manifestations de soutien à la Transition dont les actions sont aussi interprétées comme un refus du néocolonialisme.
«À bas la France !», «France, dégage !» entend-on fréquemment, depuis août 2020, dans les rues de Bamako. Pas plus tard que samedi, le mouvement Yèrèwolo - “Débout sur les remparts” a réussi une nouvelle mobilisation pour célébrer le retrait de Barkhane et de Takuba.
Les réseaux sociaux amplifient cette contestation - elle ne date pas d’hier -, les articles de presse s’en font l’écho. Dans une lettre ouverte adressée à Emmanuel Macron, Cheick Oumar Sissoko, ex-ministre de la Culture, a dénoncé l’«habitus colonial», cette «disposition d’esprit faite de complexe de supériorité et de mépris souverain à l’égard de peuples dominés, exploités par le colonialisme français, qui est ancrée, cultivée et entretenue au sein de la classe dirigeante française».
Le chanteur malien Salif Keita avait affirmé qu’il n’y avait «pas de terroristes en Afrique, mais des mercenaires payés par la France». À son retour à Bamako, il a reçu un accueil triomphal.
En se redéployant hors du Mali, sans la certitude d’y pouvoir vraiment améliorer la situation sécuritaire, Paris ouvre un boulevard aux puissances qui lorgnent le Sahel.
Les Russes, que les Maliens n’ont de cesse de réclamer l’arrivée, n’y verront qu’une opportunité de grignoter dans ce qui était jusqu’ici considéré comme le pré carré de la France.
Issa DEMBELE
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