
À Bamako, il devient difficile d’échapper aux caméras de
surveillance dont l’utilisation est de plus en plus fréquente dans les rues,
les magasins, les entreprises et même les domiciles en vue de prévenir des
atteintes aux personnes et à leurs biens. La mise en place de ces dispositifs répond
ainsi, le plus souvent, à un impératif sécuritaire dans un monde de plus en
plus tourmenté par la montée de la criminalité et du terrorisme. Sauf que la
plupart des propriétaires de ces caméras de surveillance ne respectent pas ou
ignorent leurs conditions d’installation.
L’exploitation d’un système de vidéosurveillance implique le
traitement permanent de données personnelles. Cette forme de surveillance peut
en outre, en fonction de la situation, porter sensiblement atteinte à la sphère
privée des personnes filmées. Il importe par conséquent d’accorder une
attention particulière aux règles de la protection de la personnalité lors de
la planification, de l’installation et de l’exploitation de tels systèmes.
Kissima Diawara vend des articles électroniques et des
parures à Kalabancoro. À l’entrée de sa boutique, aucune indication ne fait référence
à la présence d’appareils de surveillance. C’est une fois à l’intérieur que le
visiteur découvre une caméra fixée dans un coin sur le mur. Le commerçant
ignore l’existence d’une structure dédiée à la protection des données à caractère
personnel et les conditions d’utilisation de la vidéosurveillance. Il n’est pas
le seul.
À Baco-Djicoroni, en Commune V du District de Bamako, Moussa Dembélé (nom d’emprunt) a aussi équipé son domicile d’une caméra de surveillance. Aucun signe ne montre que le lieu est sous vidéosurveillance. L’un de ses voisins s’en réjouit : «Lorsque que nous sommes victimes de vol, on va chez lui pour vérifier. Cela a permis d’appréhender des voleurs à deux reprises.» À l’en croire, cet appareil est d’une grande utilité en matière de sécurité. «En cas d’absence, il peut même savoir ce qui se passe dans sa famille», commente notre interlocuteur qui affirme que Moussa Dembélé efface périodiquement (tous les deux mois) les images.
DÉCLARATION PRÉALABLE- Dans la capitale, plusieurs magasins
et domiciles sont équipés de ces dispositifs de surveillance. En violation des
textes ? Pour être édifié sur la question, notre équipe de reportage a
rencontré le président de l’Autorité de protection des données à caractère
personnel (APDP), Dr Mamoudou Samassékou. Il rappelle que la loi n°2013-015 du
21 mai 2013 modifiée régit la règlementation de base en matière de protection
des données à caractère personnel. En plus de cette loi, ajoute-t-il, l’APDP a
eu à prendre deux textes pour encadrer le secteur. La première porte sur les
conditions d’installation des dispositifs de vidéosurveillance sur la voie
publique et dans les espaces publics. La seconde concerne les lieux privés et
de travail.
Sur les espaces publics, explique-t-il, seul le ministère en
charge de la Sécurité publique est habilité à installer des dispositifs de vidéosurveillance
sur la base d’un acte législatif ou règlementaire pris après avis de l’APDP. «Quant
aux systèmes mis en œuvre par les particuliers ou les organismes publics ou
privés en leur sein, ils doivent faire l’objet d’une déclaration préalable au
niveau de l’APDP sans quoi le traitement est illicite et peut donner lieu à des
sanctions administratives, pénales et civiles», souligne-t-il. Concernant les
caméras installées sur les murs de clôture, notre interlocuteur précise que
leur champ de couverture dans la rue ne doit aucunement dépasser 2,5 m de la
propriété surveillée.
«Le respect de la vie privée est l’une des préoccupations
les plus importantes lorsque vous décidez d’installer des caméras chez vous.
C’est pourquoi, l’APDP a formellement interdit l’installation des caméras dans
certains endroits sensibles : toilettes, chambres à coucher, salles de repos,
bureaux des employés, etc.», signale Dr Mamoudou Samassékou, avant de prévenir
que ceux qui enregistrent leurs images en ligne, doivent savoir qu’elles
pourraient rester définitivement sur le cloud (serveurs accessibles sur
Internet).
Le président de l’APDP informe que les dispositifs de vidéosurveillance sont installés le plus souvent pour sécuriser les personnes et leurs biens. Dans ce cadre, dit-il, les données sont utilisées en cas d’incident pour aider à élucider les faits. À ce niveau, il y a lieu de signaler que même en cas de vol ou d’autres infractions, seules les autorités judiciaires sont habilitées à accéder aux images. En plus, avertit Mamoudou Samassékou, ces images ne doivent pas être publiées sur Internet sans l’autorisation préalable des enquêteurs. «Il appartient au responsable du traitement, c’est-à-dire celui qui a décidé de l’installation des caméras, de veiller à ce que les images ne soient accessibles à n’importe qui. À cet égard, l’appareil contenant les images doit être protégé par un nom d’utilisateur et un mot de passe», clarifie le patron de l’Autorité de protection des données. Et d’ajouter que les images ne peuvent aucunement dépasser 30 jours de conservation.
20 MILLIONS D’AMENDE- Par ailleurs, toute personne concernée
par l’enregistrement d’images de vidéosurveillance a le droit d’accéder à ses
images dans un format lisible. Le refus de donner accès aux images constitue
une infraction, souligne-t-il. «En matière de vidéosurveillance, toute personne
concernée a le droit d’exiger l’effacement de ses images du dispositif si elle
constate que ces images sont conservées au-delà de 30 jours», nous apprend Dr
Mamoudou Samassékou.
En milieu professionnel, la transparence de l’utilisation des caméras de surveillance dans un espace public ou privé est assurée à travers l’information des délégués du personnel et des employés. Pour les visiteurs, elle est mise en œuvre via une affiche apposée aux principales entrées du local protégé.
En outre, Dr Mamoudou Samassékou confie qu’en cas
d’infraction grave, le coupable peut être condamné au paiement de 5 à 20
millions de Fcfa d’amende. D’autres infractions sont punies de 2,5 à 10
millions de Fcfa, précise-t-il. Quant
aux sanctions administratives, elles peuvent consister à ordonner la désinstallation
des caméras. «Si vous ne désinstallez pas, on porte plainte contre vous devant
le procureur pour opposition à l’autorité légitime», dit-il.
Le patron de
l’Autorité invite à ne pas mettre les images d’une caméra de surveillance sur
Internet. «On a vu des cas où des gens ont diffusé des images de vol sur
Internet. Ce n’est pas normal. La victime du vol doit saisir la police qui est
la seule autorité à pouvoir demander à accéder aux images. C’est à elle de
diffuser l’image par les voies réglementaires», déplore-il, estimant que des
innocents peuvent faire les frais de cette négligence consistant à publier
l’image d’un vol sur la toile.
Le président de l’APDP informe que la délivrance de l’autorisation d’installation d’un système de vidéosurveillance est gratuite. «Pour le moment, il y a rien à payer. Mais bientôt, on envisage de fixer des frais de dossier. Si vous n’avez pas d’autorisation et qu’il y a une plainte contre vous, vous pouvez payer jusqu’à 20 millions de Fcfa d’amende», prévient Dr Mamoudou Samassékou.
Amadou GUEGUERE
Semoirs, charrues de labour, pièces de rechange des tracteurs sont fabriqués par nos artisans. La plupart de ces équipements sont vendus dans les zones de production comme Kita, Sikasso, Bougouni ou Koutiala. Certains fabricants arrivent aussi à écouler leurs produits dans des pays voisins.
Placée sous le thème : « Jeunesse engagée : apprendre et innover pour relever les défis de l’employabilité des jeunes du Mali », la 16ᵉ convention groupée de la zone 4 (Z4) de la Jeune Chambre Internationale (JCI) du Mali s’est tenue samedi dernier, au Centre de formation des collectiv.
Ils sont 512 déplacés provenant des régions les plus affectées par la crise sécuritaire à trouver refuge au Centre Mabilé, au cœur de la capitale malienne. Bien qu'insuffisant, le soutien des acteurs humanitaires locaux et internationaux réconforte ces sinistrés Situé en Commune VI du D.
5.000 emplois verts potentiels à identifier, trois propositions de politiques publiques à rédiger et un guide sectoriel à produire. Ce sont quelques objectifs phares du projet «Initiative pour promouvoir l’économie verte et la création d’emplois verts au Mali», officiellement lancé, mer.
Le constat a été fait par le ministre des Mines, Amadou Keïta, qui a visité les lieux la semaine dernière.
La 5è session du comité de pilotage du Programme de développement de la zone spéciale de transformation agro-industrielle des Régions de Koulikoro et péri-urbaine de Bamako (PDZSTA-KB) s’est tenue, hier, dans les locaux du ministère de l’Agriculture..