Transport urbain : Les taxis traditionnels face à la concurrence des VTC

Ils sont plus de 9.000 taxis affiliés au Syndicat autonome des conducteurs de taxi du Mali et possédant la carte de stationnement, délivrée par la Direction de régulation des transports urbains

Publié mercredi 30 juillet 2025 à 10:23
Transport urbain : Les taxis traditionnels face à la concurrence des VTC

«Les moto-taxis sont venues nous délivrer des conducteurs de taxi désagréables. Les courses que tu peux faire avec eux à 1.500 Fcfa te coûteront jusqu’à 4.000 Fcfa quand tu empruntes un taxi», affirme Oumou Cissé, une usagère. Outre ces engins à deux roues, de nouvelles initiatives ont vu le jour dans le secteur du transport. C’est une révolution pour cette activité si l’on se réfère à l’avènement de ces véhicules dans la circulation du pays, notamment de Bamako.

Plusieurs facteurs sont à l’origine du changement qui intervient dans le secteur. Les plus cités sont l’état des véhicules et l’abandon croissant du métier de taximan. À Djicoroni Para en Commune IV du District de Bamako, la gare routière dénommée «La Guinée place» abrite une aire de stationnement de taxis. Ils sont 43 têtes au sein de leur organisation. Le président, Abdoul Diallo, regrette que les frais d’assurance et de vignette restent leurs véritables difficultés. «La vignette vaut plus de 57.000 Fcfa. Les membres de notre organisation cotisent pour s’entraider en cas de problème», affirme-t-il. Avec ses collègues, ils lancent un cri du cœur : «Les motos-taxis sont nos véritables problèmes. Nous souffrons trop. Ils cassent nos prix, volent notre clientèle. Nous n’avons plus rien», tempête Fadiala Kéita, chauffeur.

Même constat à la station de taxis de Baco Djicoroni Golf en Commune V où Adama Traoré, chauffeur expérimenté, dénonce le prix des pièces administratives. «Nous allons bientôt laisser ce travail. Il n’y pas de clients. En plus, la vignette coûte 88.000 Fcfa et l’assurance 25.000. Pourtant, nos recettes vont de 10.000 par jour à 50.000 Fcfa par semaine», déplore-t-il.

Aboubacar Traoré, président des syndicats autonomes des conducteurs de taxi du Mali, estime que leur plus grande difficulté réside dans l’arrivée des Véhicules de transport avec chauffeur (VTC) installés déloyalement à Bamako. «Ils ne subissent pas les mêmes pressions que nous et prennent tout le marché», se plaint-il. Il ajoute que les syndicats visent à protéger les conducteurs du Mali et à accompagner le gouvernement dans le développement du pays, malgré les difficultés «Le taxi, c’est 4 passagers maximum. Au-delà, c’est la surcharge. En avril dernier, nous avons rencontré le directeur général des impôts du District de Bamako, qui nous a rassurés sur la recherche d’une solution, car 88.000 Fcfa pour des procédures administratives, c’est trop», conclut-il.

Ainsi, dans la ville, les «têtes de taxis» sont contrôlées et réglementées par la mairie du District. Elles existent suivant la demande des conducteurs. Djibril Sidibé, directeur de la régulation des transports urbains de Bamako, indique qu’ils tiennent compte de la faisabilité et de l’installation du site afin que le travail se fasse en toute tranquillité. «Nous sommes aujourd’hui à 104 têtes de taxis disposant de documents d’installation», précise-t-il, avant d’ajouter que le contenu des textes réglementant les têtes de taxis varie de 10 à 15 véhicules par site. Et d’expliquer qu’il y a des exigences de délimitation, des dispositions liées à l’assainissement, notamment l’installation de poubelles. Djibril Sidibé poursuit qu’ils organisent le secteur par des suivis réguliers et des contrôles afin de permettre aux populations de se déplacer dans de bonnes conditions.

 

PERMIS APPROPRIÉ- Le secteur du taxi a évolué ces dernières années. D’autres formes et moyens de transport y compétissent. En mars 2024, l’opérateur économique Ibrahim Diawara, Président directeur général d’IBI Groupe, a lancé la société «Angata» (Allons-y), composée de taxis verts. Selon lui, l’idée de mettre en service des taxis électriques s’inscrit dans la nouvelle dynamique mondiale en faveur du transport vert, avec l’objectif d’abandonner les véhicules thermiques d’ici 2030.

Heetch, une start-up française de transport urbain lancée en 2013, a levé 34 millions d’euros en 2019 pour développer sa marque en Afrique francophone, où les VTC étaient jusque-là absents. Heetch est arrivé récemment au Mali. Selon son directeur, la société, après 4 ans d’activités, compte 5.000 chauffeurs et a créé plus de 1.000 emplois à Bamako. «Il permet à chaque Malien possédant une voiture de générer des revenus. C’est une alternative moderne aux taxis traditionnels, avec une approche 100% digitale. Le chauffeur vient te chercher chez toi, tu n’as pas besoin de te déplacer», explique Oumarou Abdou Danneto avant de préciser que le passager connait le prix avant même de monter. Il précise que le Heetch ne possède pas de véhicules, mais travaille avec des chauffeurs indépendants.

Le transport public, notamment routier, joue un rôle clé dans le développement économique et social du Mali en facilitant la mobilité des personnes et des marchandises. Comme l’explique le président des syndicats autonomes des conducteurs de taxi du Mali, la loi n°99-004 du 2 mars 1999, en son article 21, stipule que toute activité de transport public au Mali est soumise à une autorisation préalable. Cette disposition vise à réglementer et encadrer le secteur pour garantir la sécurité, la qualité et la conformité des services offerts à la population.

Il rappelle aussi que l’article 65 du Code de la route impose que tout conducteur de véhicule de transport en commun détienne un permis de catégorie appropriée, souvent catégorie D, permettant la conduite de véhicules de transport de personnes de plus de 9 places. Cette exigence vise à assurer la sécurité des passagers et des autres usagers de la route. 
Parlant de l’origine du taxi au Mali, il affirme que les taxis jaunes se sont imposés face aux taxis blanc et vert qui existaient dans les années 80. L’idée de la couleur jaune a été initiée par l’ancien Président Alpha Oumar Konaré. Avant, indique le syndicaliste, il n’y avait que les Sotrama et «dourouni».

Aminata DJIBO

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