
La campagne des 16 jours d’activisme contre
les violences faites aux femmes et aux filles (VFF) intervient dans notre pays à
une période où les souvenirs des cas d’agressions atroces chagrinent encore les
cœurs. Ce qui est davantage inquiétant, c’est la tendance grandissante du phénomène.
Le Programme national de lutte contre les violences basées sur le genre (PNVBG)
indique que les VFF sont passées de 9.540 cas en 2021 à 14.264 l’année dernière.
Sur lesquels 97% des survivantes sont des femmes, dont 36% de filles de moins
de 18 ans. Sur ce nombre, indique le Système de gestion d’informations sur les
VBG (GBVIMS), les viols représentent 39% contre 17% d’agressions sexuelles. Les
régions les plus touchées sont le District de Bamako (32%), Mopti (26%) et
Gao/Ménaka (19%).
Celle que l’on surnomme M.S se rétablit petit à
petit depuis que son époux l’a amputée de ses deux bras avec une machette en
octobre dernier, suite à une dispute à Torokorobougou en Commune V du District
de Bamako. Selon une source au Centre hospitalier universitaire (CHU) Gabriel
Touré, la victime a regagné, le 24 novembre dernier, son domicile dans un
quartier de la Commune IV. Elle continue de suivre les soins à domicile,
affirme notre source. La trentenaire est privée pour le reste de sa vie de ses
membres supérieurs. «Alhamdoulillah, je
vais mieux aujourd’hui, je tiens à remercier la ministre de la Promotion de la
Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Coulibaly Mariam Maïga et ses collègues
pour leur visite et leur accompagnement quand j’étais hospitalisée à l’hôpital
Gabriel Touré», se réjouit-elle, avant d’inviter les filles à choisir avec
beaucoup de précautions leur époux.
Devenue handicapée à vie, M.S demande aux
mamans d’éviter d’encourager leurs filles de rester chez un conjoint violent,
sous prétexte que le mariage est sacré. La survivante dit avoir abandonné à
maintes reprises son foyer conjugal à cause des coups fréquents de son mari.
Chaque fois, dit M.S, sa mère la conseillait de regagner son foyer pour sauver
son mariage. «Aujourd’hui, je me retrouve avec deux bras amputés, parce qu’on me
disait tout le temps que le mariage est sacré», s’attriste la trentenaire.
Selon une source au département en charge de
la Promotion de la Femme, le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga a promis de
recevoir en audience la survivante dès sa sortie de l’hôpital. Le chef du
gouvernement a également décidé d’offrir des prothèses à la survivante. Ces décisions
ont été prises en marge des activités de la Campagne des 16 jours d’activisme
contre les VFF, lancée le samedi 25 novembre. Le thème national retenu pour l’édition
2023 s’intitule : « Rôle et responsabilité des femmes dans la lutte
contre les violences faites aux femmes et filles en période électorale.»
Quant à Mariam, la trentaine, elle a failli
perdre la vie après avoir reçu une balle dans la cuisse gauche. Son bourreau était
à l’époque son époux. Elle dit avoir accepté de supporter les violences de ce
dernier, policier de profession, durant environ quatre ans, espérant qu’il
allait changer. Peine perdue. Ce dernier fera pire le 23 novembre 2022 à Kalaban
Coura (Garantiguibougou) en Commune V du District de Bamako. Il aurait tiré
dans la cuisse gauche de sa conjointe quand celle-ci a refusé de lui donner son
téléphone. «Je naviguais sur Internet afin de ne pas m’endormir et rater mon
voyage programmé. Entre temps, il rangeait ses affaires après son retour à la
maison vers 3 heures du matin. Il m’a ordonné de lui remettre mon téléphone
pensant que je le filmais. J’ai refusé en lui disant que le téléphone est
personnel», se souvient la trentenaire qui dénonce un époux infidèle.
Selon Mariam, cet ancien conjoint l’aurait menacée de mort pour qu’elle quitte son foyer. Lors de notre rencontre, la rescapée portait encore les cicatrices de balle. Il lui a fallu une dizaine de séances psychothérapeutiques pour oublier cette aventure traumatisante. «Mon bourreau a été emprisonné pour son acte. Après cet incident, j’avais très peur des hommes. Grâce au conseil d’un psychologue, je vais mieux. Je me suis remariée en juin dernier. Tout se passe bien avec lui», confie-t-elle.
GROSSESSE NON DÉSIRÉE- La travailleuse
domestique S.D est une victime de grossesse non désirée. «Je suis venue à
Bamako, il y a deux ans pour exécuter les travaux domestiques moyennant une rémunération.
Un jeune homme du quartier qui avait promis de m’épouser m’a enceintée»,
raconte la jeune fille de 18 ans, ajoutant que l’auteur de la grossesse voulait
refuser de reconnaître ses faits. «Nos parents nous envoient en ville pour
qu’on gagne de l’argent. Nous sommes les proies de certains hommes qui nous
donnent l’espoir qu’ils vont nous épouser alors qu’ils veulent nous exploiter
sexuellement», explique celle que l’employeur mettra à la porte à cause de sa
grossesse. Pendant cette période d’oisiveté, elle dit avoir vécu l’enfer. «Je
n’avais jamais imaginé que j’aurai une solution à mon problème. Ça a été pour
moi un paradis d’avoir rencontré le Bureau national catholique de l’enfance
(BNCE), grâce à l’aide d’une amie du village. Il a permis à l’auteur de ma
grossesse d’assumer les responsabilités de son acte», apprécie la
ressortissante de la Région de Koutiala.
Dans la cour du BNCE à Faladié Sema en Commune
VI, le calme règne aux environs de 11 heures ce mercredi. Dans une salle, des
filles suivent des cours de grammaire. Ces apprenantes se composent, pour la
plupart, des travailleuses domestiques qui ont été victimes d’agression
sexuelle, grossesse non désirées et conflits avec leurs patronnes à Bamako et
environs. L’éducateur social du BNCE explique que l’organisation a pour
missions d’œuvrer pour la promotion et la protection du droit des enfants.
Mahamadou Samaké précise que le Bureau accueille uniquement les filles âgées de
12 à 24 ans.
Ses antennes existent dans les Régions de Sikasso, Ségou,
Tombouctou et Mopti. «Nous travaillons sur un projet sur la promotion des
droits et protection des filles travailleuses domestiques. Nous avons des
acteurs communautaires en contact avec les grandes logeuses qui nous réfèrent
les filles en situation difficile», indique-t-il, ajoutant que leur travail
consiste notamment en ce qui concerne les cas de grossesse, à la prise en
charge, les recherches de famille, les suivis depuis le début jusqu’à
l’accouchement.
L’éducateur
social poursuit que son organisation fait des réunifications et la médiation
pour celles qui sont en conflit avec leurs familles respectives. Il déclare que
son service réclame également les salaires des filles travailleuses domestiques
aux employeurs qui refusent de payer. «La résolution de ce problème aboutit
toujours, puisque nous travaillons avec les commissariats du District de Bamako
et la Brigade des mœurs», laisse-t-il entendre. Actuellement, précise-t-il, le
centre compte sept filles et celles qui viennent couramment ont un âge compris
entre 14 à 19 ans.
Selon la directrice du PNVGB, Dr Keïta Fadima Tall, des efforts supplémentaires restent à consentir; surtout en matière d’instrument juridique national sur les VBG, en mettant en relief nos valeurs sociétales positives. Elle invite la population à prendre davantage de précautions quant au choix de leurs (époux-épouses), car très souvent, dit-t-elle, les apparences trompent. Le cadre juridique par rapport aux VBG est en cours de renforcement. Le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Mahamadou Kassogué avait affirmé en octobre dernier que des textes ont été élaborés et qu’ils étaient dans le circuit d’approbation. Combien de temps devrons-nous attendre encore pour leur adoption ? Ce qui est sûr, le besoin de les mettre en vigueur se pose de façon urgente.
Djeneba BAGAYOGO
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