
La liberté
accordée aux trois soldates ivoiriennes par la justice malienne, devrait
conforter la dynamique de dialogue entre les autorités politiques pour parvenir
à la libération des 46 autres «mercenaires». Aussi, de l’avis de nombreux
observateurs, la demande du président Assimi Goïta relative à la situation des
Maliens, objet de mandats d’arrêts internationaux, offrait une base de
discussion pour arriver à un compromis. L’on peut en effet concéder au Mali le
droit de poursuivre ses ressortissants en rupture avec la loi et qui ont trouvé
refuge en Côte d’Ivoire, d’où ils tentent de perturber la Transition en cours.
Abidjan n’y
aura vu, malheureusement, qu’une brèche à exploiter et se poser en victime
d’une crise née pourtant de ses «manquements» aux règles élémentaires
d’engagement de troupes sur le sol d’un État souverain. Le voisin fait ainsi
donc passer ses «mercenaires» pour des «otages», parle de «chantage» et appelle
à une réunion extraordinaire des dirigeants ouest-africains sur une affaire
purement judiciaire et bilatérale.
Le revirement est spectaculaire, «grave»,
selon le gouvernement malien qui a réagi, jeudi dernier, au communiqué du
Conseil national de sécurité de la Côte d’Ivoire. La stupéfaction du Mali est
d’autant plus «profonde» que le gouvernement ivoirien avait reconnu, le 3
septembre à Lomé, que des «manquements et des incompréhensions» sont à
l’origine de cet incident. Et il s’était même engagé à respecter les procédures
des Nations unies, ainsi que les nouvelles règles et dispositions maliennes
édictées relatives au déploiement des forces militaires au Mali.
Pour le
gouvernement du Mali, ce revirement vise à manipuler et à entraver la
manifestation de la vérité. Il met en garde contre toute instrumentalisation de
la Cedeao par les autorités ivoiriennes pour se soustraire de leur
responsabilité vis-à-vis du Mali. Et affirme qu’il n’est «nullement concerné
par cette procédure devant l’instance communautaire».
Quelle sera
la réaction du médiateur togolais à la décision de la Côte d’Ivoire de
transformer cette affaire en une crise diplomatique ? Le moins que l’on puisse
dire, c’est que cette manœuvre de la partie ivoirienne ne favorise pas
l’aboutissement des efforts menés jusque-là par le président togolais. Des
efforts que les autorités de la Transition ont “bien voulu accompagner malgré
la gravité des faits qui entourent cette affaire”. Prouvant ainsi qu’elles ne
sont pas dans la posture de «croiser le fer» avec la Côte d’Ivoire, un pays
frère.
Le gouvernement réitère d’ailleurs dans son communiqué, son attachement à la paix et aux relations séculaires de bon voisinage. Comme quoi, l’enjeu pour le Mali n’est ni plus ni moins que le «respect de sa souveraineté, sa sécurité nationale et les intérêts vitaux de son peuple».
De son
côté, la Côte d’Ivoire affirme aussi son attachement aux relations de bon
voisinage.
Elle insiste sur son innocence et celle de ses militaires, tout en faisant fi des conditions obscures et des manquements ayant engendré cette crise. L’on ne sait toujours pas pourquoi ces militaires, dont une trentaine des forces spéciales, ont débarqué sur le sol malien en “possession d’armes et de minutions de guerre, sans ordre de mission, ni autorisation, tout en dissimulant les identités et leurs professions réelles”.
BANC DES
ACCUSÉS- Leur mission ? Les versions des soldats ne s’accordent pas. À croire
qu’ils ont été embarqués dans une aventure, dont ils ignoraient les tenants et
les aboutissants. Et la
tentative du gouvernement ivoirien de les mettre sous la bannière de la
Minusma, a échoué. La Mission onusienne a en effet indiqué clairement que ces
«soldats ne faisaient pas partie des éléments nationaux de soutien».
Abidjan
tente d’utiliser son poids diplomatique pour obtenir la libération « sans
délai » de ses militaires. La Côte d’Ivoire compte utiliser l’opportunité
de l’assemblée générale de l’Onu, cette semaine, pour faire le procès du Mali
devant la communauté internationale. La France est semble-t-il mise à
contribution. Paris a déjà un contentieux très lourd avec le Mali sur la
question de la plainte devant le Conseil de sécurité pour des appuis aux
groupes terroristes. Participer à une tentative de clouer Bamako au pilori ne
déplairait pas à l’ancienne puissance coloniale.
à New York,
pas moins de trois rendez-vous internationaux sont prévus, au cours desquels la
Côte d’Ivoire tentera de monter les partenaires étrangers contre le Mali. Une
réunion est prévue entre la ministre française des Affaires étrangères et les
dirigeants de la Cedeao le 21 septembre. Le 22 septembre, une réunion est à
l’ordre du jour entre l’Union africaine et l’Onu. Le même jour, la Cedeao
tiendra une réunion extraordinaire. La manœuvre dilatoire ne passera pas. Le
Mali usera de ses moyens diplomatiques pour contrecarrer cette tentative de le
placer sur le banc des accusés.
Déjà la
presse française a commencé le battage médiatique en faisant passer en boucle
une déclaration du secrétaire général. « Non. Ce ne sont pas des mercenaires.
C’est évident. Et je fais appel aux autorités maliennes pour que ce problème
puisse se résoudre. Antonio Guterres répondait à une question manifestement
orientée. « Pour vous ce sont des mercenaires ? »
Aucune tentative d’intimidation, encore moins de diabolisation ne fera reculer le Mali, résolument engagé dans une entreprise d’affirmation de sa souveraineté. Quel que soit l’interlocuteur en face. Jusqu’où ira ce bras de fer imposé aux autorités de la Transition ? Malgré la tension, tout doit être fait, de part et d’autre, pour préserver les relations multiformes entre les deux pays.
Issa DEMBELE
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