
Le bon diagnostic donne plus de chance de guérir de la maladie surtout s’il est fait à temps. Mais les choses ne se passent pas forcément de cette façon
Pour un malade ou usager d’un établissement public hospitalier, la prise en charge de son problème de santé suppose cette capacité pour les hôpitaux de poser un diagnostic pointu et d’assurer des soins de santé compliqués à partir d’un plateau technique de pointe. Les centres de diagnostic répondent-ils à cette vocation ?
Le Pr Sadio Yena, chirurgien thoracique à la Faculté de médecine et d’odontostomatologie (FMOS), déclare que le diagnostic est l’ensemble des moyens utilisés (humains et matériels) pour reconnaître ou caractériser une pathologie.
“Quand on parle de diagnostic difficile, cela veut dire que ça sort de l’ordinaire. Un hôpital universitaire est fait pour déterminer les diagnostics difficiles et bien traiter le patient”.
Le chirurgien thoracique explique que pour le diagnostic d’une pathologie compliquée et aggravée, différents spécialistes peuvent se mettre ensemble pour tirer une conclusion. C’est le cas par exemple dans le diagnostic du cancer qui est une maladie complexe. Mais, c’est un processus qui nécessite plusieurs ressources humaines pour arriver à une bonne conclusion.
Le Pr Bouréma Kouriba, directeur général du Centre Charles Mérieux, un centre de recherche, de diagnostic et de formation, né d’un partenariat public-privé entre la Fondation Mérieux et l’État, a été créé en 2005. Et depuis ce centre continue de faire du diagnostic biologique de qualité.
À ce titre, en juillet 2020 le laboratoire a été certifié ISO 1580. Le directeur général du Centre Charles Mérieux reconnaît qu’il y a des maladies réellement difficiles à diagnostiquer.
En d’autres termes, les praticiens mettront forcément du temps et des efforts à identifier ces maladies. Il cite en exemple, les maladies auto immunes (les maladies qui se caractérisent par une attaque des cellules saines par le système immunitaire) et les allergies. On peut mettre du temps à poser le bon diagnostic de ces pathologies.
Le Centre Charles Mérieux développe de nouveaux diagnostics pour des maladies déjà connues comme dans le cas de la fièvre typhoïde. Le Centre ne fait plus de test de Vidal, mais prélève du sang avant de procéder à l’hémoculture ou la coproculture. La première méthode consiste à prendre le sang de la personne au moment où elle a la fièvre pour faire de l’hémoculture.
«On cultive le sang pour voir s’il y a des bactéries et après on les isole pour chercher à savoir lesquelles ont provoqué de la fièvre», explique le scientifique. Ensuite, il faudra distinguer l’antibiotique auquel la bactérie est sensible. Comme c’est une maladie du type digestif, la deuxième méthode consistera à récupérer les selles dans un pot et les mettre en culture pour savoir, s’il a des bactéries pathogènes.
L’établissement de diagnostic travaille aussi sur des maladies émergeantes et ré-émergeantes. Parmi ces maladies, il cite la fièvre hémorragique de Crimée-congo, la fièvre de la vallée du Rift, la fièvre Lassa et la dengue.
Selon l’immunologiste, ce sont des fièvres hémorragiques virales et considérées comme des maladies hautement dangereuses. Il indique que ce ne sont pas des maladies difficiles à diagnostiquer mais qui requièrent des diagnostics spécialisés. Pour ces maladies, il faut avoir une compétence pointue pour poser le diagnostic. Pour faire le prélèvement d’un échantillon chez un patient, il faut porter des combinaisons. Il précise que ce sang prélevé ne peut pas être manipulé dans n’importe quel laboratoire.
Cependant, il faut au minimum un laboratoire de niveau P3, selon l’expression consacrée. Au Mali, il y a deux laboratoires qui ont cette capacité. «Ces échantillons ne peuvent être traités que dans ces laboratoires, donc il faut être spécialisé», souligne le directeur général, avant d’expliquer que ce sont des laboratoires qui sont sous pression négative. Ce qui signifie que l’air qui y rentre est filtré, mais tout l’air qui y sort aussi est filtré. Par conséquent, aucun germe ne peut s’échapper à travers l’air et tout ce qu’on fait dedans est passé dans un autoclave qui chauffe à 120 degré à la sortie.
Les déchets seront incinérés et les habits aussi pour éviter la contamination de l’environnement. Il explique que la biologie moléculaire est un diagnostic spécialisé qui n’est ni faisable dans les centres de santé communautaires ou de référence.
Il y a aussi la tuberculose multi résistante, une vieille maladie qui a développé une résistance contre les médicaments. Il y’a deux catégories: les MDR (multi drogue résistant) résistant à plusieurs anti-tuberculeux et les XDR (la tuberculose ultra résistant). Pour la dernière catégorie, Pr Kouriba souligne qu’il n’y a pas de médicament pour la traiter.
Dr Doumbia Boubacar est pharmacien biologiste responsable du service de laboratoire de biologie médicale à l’Institut national de santé public (INSP) qui fait, entre autres, des activités de diagnostic et de la surveillance épidémiologique, le diagnostic de routine et le diagnostic des maladies chroniques. L’Institut dispose de matériels de haut niveau utilisés dans tous grands laboratoires.
Il faisait partie des laboratoires qui pouvaient faire le diagnostic de la Covid-19. «Nous avons des plateformes moléculaires qui nous permettent d’aller chercher le microbe en question jusqu’au niveau moléculaire du virus pour le détecter», revèle Dr Doumbia. Selon lui, cette technique est le goal standard en matière de diagnostic.
Pour le diagnostic des maladies rares, l’INSP a comme difficulté l’accès aux réactifs prédisposés pour faire face à ces maladies. Puisqu’on ne maîtrise pas leurs survenue, il faut des réactifs pour se préparer à répondre à un événement de santé publique.
Il y a aussi des maladies connues de façon endémique comme le paludisme. Pour ces maladies récurrentes, l’Institut connaît des difficultés à cause de leur variabilité. En effet, ces maladies s’adaptent et résistent à notre mode de vie. Pour Dr Doumbia, il est nécessaire d’avoir une prédisposition et une préparation au préalable. Il faut également du personnel, du matériel de laboratoire et des réactifs pré-disponibles.
Fatoumata NAPHO
-.
L’annonce du décès du professeur Oumar Kanouté, dit Barou, survenue ce mercredi 3 septembre 2025, a d’abord circulé sur les réseaux sociaux avant d’être confirmée par ses proches..
L’artiste Fatim Diabaté fait de nouveau parler d’elle non pas pour un nouvel album, mais pour une nouvelle noce. L’icône franco-malienne de la musique va se remarier. Une annonce personnelle faite sur sa page Facebook ce mardi 02 septembre 2025..
Aboubacar, dit Bakary Coulibaly, a marqué son époque en révolutionnant le marketing dans le domaine de la pharmacopée traditionnelle. Les ballets de motos CG 125, communément appelés «Dragons» et équipées de haut-parleurs vantant les vertus de ses plantes médicinales séchées, vendues à.
«Le dépistage précoce permet de détecter tôt le problème et la prise en charge est plus facile», dit Dr Ousmane Diarra hépato gastro-entérologue à l’hôpital de Kati. Selon ce dernier, cette maladie est causée par le virus de l’hépatite B..
Le candidat sourd-muet, Youssouf Diarra, est admis au Brevet de technicien (BT1) dans la spécialité dessin-bâtiment avec la mention assez-bien. Nous lui avions consacré un reportage en marge des épreuves de cet examen tenu en juin 2025. Les résultats ont été proclamés ce vendredi 29 août .