
Un troupeau de Bœufs au beau milieu d’une voie de Bamako
La divagation des
animaux sur les artères principales de la ville peut être à l’origine
d’accidents de la circulation. Le phénomène semble franchir les âges. Malgré
les efforts consentis, on peut aisément constater dans les rues et sur les
grandes artères de la capitale, notamment au niveau du boulevard de l’Indépendance,
des bêtes errant dans tous les sens.
Diadouba Kouyaté,
chef d’antenne de la direction urbaine du bon ordre et de la protection de
l’environnement (Dubope) en Commune III du District de Bamako, s’indigne. Il
explique qu’on retrouve aussi facilement les animaux en divagation sur l’avenue
Kassé Keïta et la voie qui relie l’échangeur en face de l’ex-Babemba au
Groupement mobile de sécurité (GMS). Il en appelle à l’implication de tous pour
circonscrire le fléau dans la capitale.
Il est admis par les spécialistes qu’un animal
est dit en divagation lorsqu’il se trouve hors de la propriété de son maître ou
de celui qui en a la responsabilité ou lorsqu’il est hors de la surveillance,
du contrôle ou de la direction de ceux-ci. Ce phénomène persiste. Pourtant, il
y a des dispositions pénales contre la divagation des animaux. Sur ce point précis,
il est bon de rappeler le paragraphe 9 du Code pénal malien en vigueur qui y
est consacré, notamment l’article 317 qui stipule :
«Quiconque aura lâché
dans la nature ou dans une agglomération des animaux domestiques sans emprise
effective, les prédisposant par ce seul fait à causer des dégâts à autrui ou à gêner la circulation sur les
voies publiques, sera puni de onze jours à six mois d’emprisonnement et d’une
amende de 20.000 à 1.000.000 Fcfa». Son alinéa second évoque que «lorsque les
animaux errants auront causé des dégâts à autrui ou au domaine public, il sera
fait application des peines prévues à l’article précédent».
Les textes précisent aussi que le propriétaire d’un animal, ou celui qui s’en sert pendant qu’il est à son usage, est le responsable du dommage que l’animal pourrait causer. Et quant aux maires, ils sont habilités à intervenir afin de mettre fin à la divagation des animaux au titre de leur pouvoir de police générale.
Aveu d’impuissance -La divagation des animaux reste une question de brûlante actualité dans notre
pays. Au-delà des textes et des récriminations de nos compatriotes qui n’apprécient
guère la déambulation des animaux sur la voie publique, les maîtres de ces
animaux domestiques semblent n’en
n’avoir cure. Sur la question, nous avons approché certains élus municipaux qui
ont accepté de verser leurs avis dans le débat.
Pour le maire de la
Commune IV du District de Bamako, Adama Bérété, la divagation des animaux à
Bamako est interdite par la loi. Il propose l’alternative de disposer de fourrières
pour les animaux au niveau des collectivités. Ainsi, les municipalités peuvent
opérer des saisies et garder les bêtes en lieu sûr. Pour le cas précis de sa
circonscription, l’édile confirme
l’existence d’un site exigu qui ne peut contenir assez d’animaux. «Les animaux
que nous saisissons sont envoyés au
niveau du tribunal qui, en dernier ressort, se prononce sur le sort à y réserver.
à titre d’exemple, c’est le tribunal qui décide si ces animaux doivent être
vendus aux enchères dans les cas où les propriétaires ne sont pas connus.
Dans
le cas échéant, ceux-ci paient des taxes municipales soit par tête, soit pour la
globalité des animaux raflés, précise le maire Adama Bérété. Il cite
l’exemple des ânes qu’utilisent les Groupements d’intérêt économique (GIE) dans
le ramassage des ordures et qui errent sur les grandes artères de la ville. Ces
bêtes peuvent être à l’origine d’accidents de la voie publique.
C’est pourquoi,
la mairie organise des rafles sporadiques de ces animaux. «On est obligé d’amener
des ânes raflés au jardin zoologique. Des fois, on rafle des troupeaux de bœufs
au niveau du Point Y à Sébénikoro, une route dont les deux ramifications
conduisent respectivement à Siby et
Kangaba. Nous gardons ces animaux pendant un délai. Si leurs propriétaires ne
se présentent pas pour payer les amendes, les bêtes sont envoyées au niveau du
tribunal», explique le maire de la Commune IV.
Rafles hebdomadaires-
Adama Bérété reconnaît que sa municipalité manque de fourrière adéquate et de
ressources logistiques pour mener la lutte contre la divagation. «Il est
interdit de traverser la ville à pied avec les animaux. Mais plutôt de les mettre dans des camions ou
remorques pour les conduire à la fourrière. Le véhicule de transport que nous
avons actuellement est petit et ne peut contenir au maximum que trois ânes»,
souligne-t-il. Et d’ajouter qu’il faut des véhicules appropriés et des agents
pour rafler les animaux. Malgré l’insuffisance des moyens, affirme-t-il, la
mairie de la Commune IV a programmé des rafles hebdomadaires.
Quant à Diadouba
Kouyaté de la mairie de la Commune III, il précise qu’au niveau de sa
circonscription, des rafles sont faites au moins deux fois par semaine en
compagnie d’une équipe de la mairie centrale du District de Bamako. Les agents
sillonnent toute la commune et le butin peut se chiffrer au moins à trois
animaux raflés par sortie. «Un moment, on les acheminait vers le parc
zoologique, mais cela est contraire à la loi. Faute de fourrière dans notre
commune, on était obligé de les amener dans celles des Communes I et IV. Souvent, on loue des véhicules
pour les transporter», dit-il. Avant de
proposer que le gouvernement les accompagne dans le récrutement d’agents qui
vont s’occuper uniquement de la divagation des animaux.
En ce qui concerne la
divagation des ânes, le chef d’antenne de la Dubope pointe du doigt certains éboueurs
et GIE. Il les accuse d’être responsables de la situation. «Lorsqu’ils
finissent d’utiliser les ânes, au lieu de les nourrir, ils les laissent divaguer
librement à la recherche de nourritures. Quelques fois, on rencontre les
moutons, mais ce n’est pas fréquent», laisse-t-il entendre. Et de signaler que
sa commune rencontre beaucoup de difficultés liées à l’absence de moyens
logistiques appropriés. Il indique qu’à la suite des saisies d’animaux,
certains propriétaires viennent s’acquitter des taxes pour la libération de
leurs animaux. Par contre, d’autres viennent se confondre en excuse. Ceux-ci
essaient d’obtenir le relâchement de leurs bétes sans payer les amendes. Le
chef d’antenne de la Dubope annonce que la Commune III rafle une quinzaine de bêtes
par mois.
Abdrahamane Doh, éleveur à Lafiabougou, séduit par son niveau de compréhension des choses. D’abord, il explique ne pas faire partie du lot de propriétaires d’animaux qui laissent leurs bétes en divagation. «Mes animaux n’ont jamais été raflés par les agents de la mairie. Parce que j’y tiens comme à la prunelle de mes yeux. Autrement dit, je prends soin de mes animaux, conformément à la lettre et à l’esprit des textes en la matière. Mes animaux sont des trésors et j’y dépense énormément pour les entretenir», souligne l’éleveur. Pour lui, il est difficile de dépenser de l’argent dans quelque chose et ne pas en prendre grand soin.
Sinè TRAORE
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