
C’est une initiative du président
Alpha Oumar Konaré qui l’a inauguré le 22 Septembre 1995, à l’occasion du 35ème
anniversaire de l’indépendance du Mali comme Symbole de liberté et d’émancipation
du peuple malien. Il rend hommage aux héros de l’Indépendance décorés de
la médaille d’or et dont les noms y sont gravés sur du marbre, à commencer par
le premier président de la République, Modibo Kéita.
Classé depuis 2012 au patrimoine culturel national, le
monument de l’Indépendance se rapporte, comme l’indique son nom, à l’accession
du pays à la souveraineté nationale et internationale. À chaque commémoration
de la fête d’indépendance, le président de la République en exercice y dépose
une gerbe de fleurs à la mémoire des héros de la lutte d’Indépendance. Aussi,
chaque jour, s’y déroulent la montée et la descente des couleurs nationales.
Comment, sur ce prestigieux boulevard et cette place de
l’indépendance, symboles de la fin de la domination coloniale, s’est implanté
l’Institut français du Mali ? Créé en 1965 sous l’appellation «Centre français
de documentation de Bamako» et abrité dans les locaux de l’ambassade de
France, l’établissement devient le Centre culturel français (CCF) en 1979
puis en 2011 l’Institut français du Mali (IFM). Les services qu’offre
l’IFM aux artistes maliens sont remarquables et bien d’entre eux lui doivent
une fière chandelle pour la réussite de leurs carrières. La question ne se pose
donc pas quant à son utilité et son maintien pour la poursuite de son action
culturelle.
C’est son implantation dans ses locaux actuels, depuis 1983
sur la place de l’indépendance, qui apparaît comme un cheveu dans la soupe. Cet
accolement est d’autant plus étonnant qu’à l’époque, la présidence de la République,
alors dirigée par le général Moussa Traoré, était domiciliée à moins d’une
centaine de mètres, de l’autre côté de la rue, à la Maison du peuple, occupée
aujourd’hui par le Haut conseil des collectivités.
Une insolite promiscuité occasionnant quelques mouvements
d’humeur qui n’ont pas ébranlé l’IFM toujours resté droit dans ses bottes. Ces
quelques grognements se sont faits de moins en moins audibles après que le
locataire de la Maison du peuple a fini, au terme de longues années de
cohabitation avec le Centre culturel français, par se résoudre à occuper le
palais présidentiel de Koulouba où une révolution populaire l’a détrôné le 26
mars 1991, avant que la mort, malheureusement, ne le convie.
Pour autant, le transfert des bureaux de la présidence au
Palais de Koulouba n’a rien changé à cette excentricité qui voit ce haut lieu
de l’indépendance amputé d’une bonne partie de son espace vital. Les
manifestations se tenaient à la Bourse
du travail, sur le dit boulevard de l’Indépendance. Ce siège de l’Union
nationale des travailleurs du Mali (UNTM) qui fédérait tous les travailleurs du
pays à l’époque faisait office de haut lieu de la contestation du pouvoir,
surtout lors des sorties monstres organisées par le Mouvement démocratique
contre le pouvoir CMLN-UDPM qui a abouti à la révolution du 26 mars 1991.
La Bourse du travail, complètement débordée à maintes
occasions par la masse que drainent les manifestations, s’est vue ravir la
vedette par la place de l’Indépendance. Ces mouvements de foule, surtout lors
de la contestation populaire du régime d’IBK et d’exigences pour le départ des
forces françaises du Mali, ont laissé apparaître la place de l’Indépendance
comme limitée dans son espace vital. Elle se trouve coincée par l’IFM qui
s’est, en outre, payé le luxe de se barricader contre les risques d’attentat en
occupant une bonne partie de la voie avec une barrière de béton. Faute de place
suffisante, la foule, lors des grandes manifestations, ne peut que s’étirer en
longueur le long du boulevard.
À cet égard, pour toute la fierté qu’elle incarne dans le cœur
des Maliens, la place de l’Indépendance mérite d’être libérée de tous les
encombrements, à commencer par l’Institut français du Mali qui mérite d’être
logé dans un lieu mieux sécurisé, ouvrant ainsi la voie pour la débarrasser de
tout ce béton qui l’encombre. Ce n’est qu’alors que cet haut lieu de
souveraineté nationale pourra être réaménagé afin que les Maliens puissent
jouir de la plénitude de sa vocation d’aire d’expression des grands
rassemblements populaires et d’embellissement de la ville, à l’image de la
place Tien Amen en Chine ou Tahrir au
Caire.
Pour rendre la soupe consommable, il suffit d’y extraire le cheveu et la morale se trouve sauve. Cette soupe-là, inépuisable et incorruptible, se réchauffe à la flamme de la liberté qui veille sur le prestigieux monument qui l’abrite, rallumée à chaque anniversaire de l’indépendance.
Kabiné Bemba DIAKITÉ
journaliste-écrivain
Pour mémoire
Une ligne du chemin de fer Dakar-Bamako descendait de Kati
pour traverser l’actuel boulevard de l’Indépendance. L’avenue se faisait
appeler alors «railda», première dénomination du genre à Bamako, avant que le
site de Médina-Coura ne la récupère après la suppression de cet embranchement
qui permettait au train de s’ébranler jusqu’au terminus, au bord du fleuve
Niger, précisément au niveau du Canoe Club.
Ce «railda» hébergeait aussi le marché de Ouolofobougou qui,
finalement, a été déplacé sur son site actuel à Hamdallaye, au bord du
Diafaranako pour raison d’assainissement du lieu. Il est évident que des
manifestations de joie à la proclamation de l’indépendance le 22 septembre 1960
et jours suivants ont eu lieu sur cette avenue, comme dans toute la ville et le
pays entier.
L’espace s’y prêtait du fait qu’il en imposait aux autres places
de la cité de par son étendue en largeur comme en longueur et de sa position de
centre de la ville, comme l’indiquait une plaque. Des atouts qui ont amené les
autorités à lui conférer ce prestigieux nom de boulevard de l’Indépendance.
K. B. D.
Rédaction Lessor
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