Le livre de Djibril Bah : «Partir ou périr», un regard lucide sur la migration

«Partir ou périr». C’est le titre du premier livre de Djibril Bah. Il publie ainsi son premier roman. L’ouvrage édité et publié en septembre dernier par Prostyle éditions, une jeune maison d’édition, a été présenté, le week-end dernier à l’École normale supérieure de Bamako (Ensup), au grand public.

Publié mardi 18 octobre 2022 à 05:51
Le livre de Djibril Bah : «Partir ou périr», un regard lucide sur la migration

Djibril Bah est doctorant en littérature française à l’UCA

C’était en présence du directeur général de l’École supérieure de journalisme et des sciences de la communication (ESJSC), Aboubacar Abdoulwahidou Maïga, de la cheffe du département de lettres de la Faculté des lettres, des langues et des sciences du langage (Flsl) et marraine de la cérémonie, Dr Afou Dembélé. Y étaient aussi le parrain, Dr Ibrahima Diawara, et plusieurs personnalités du monde de la littérature et de l’enseignement.

L’ouvrage de 170 pages en 18 chapitres a été préfacé par le professeur de littérature générale et comparée au département lettres de l’Université des lettres et des sciences humaines de Bamako (Ulshb), Mahamady Sidibé. C’est une œuvre ethnologique et anthropologique dont le thème principal porte sur la migration. «Partir ou périr» nous plonge dans l’univers plein de péripéties de Seydou, le héros du roman, un aspirant à la migration qui pense que c’est la seule façon de trouver le bonheur. Ce livre dépeint les réalités sociétales et explique les causes des tragédies des temps modernes que vivent les populations, soit en apprenant la mort d’enfants partis, soit en restant sans nouvelles d’eux depuis des mois, voire des années.

Djibril Bah est un néophyte dans l’écriture. Pourtant, personne ne parierait sur ça tant il fait montre d’un immense talent dans la description et l’analyse de la problématique de migration. Le livre a un ancrage dans les réalités du pays profond. D’où les sous-thèmes de chômage, de travail, d’intégration et d’insertion. S’y ajoutent la corruption, le népotisme, l’absence et l’investissement insuffisant de l’État.

 L’auteur explique avoir été motivé par les maux de la société qui poussent la jeunesse malienne à désespérer de l’avenir. Comme tout homme de lettres qui s’intéresse aux problèmes de ses semblables, il s’interroge aussi sur la motivation des jeunes pour la migration. Cette interrogation trouve sa réponse dans le désespoir, le chômage et l’envie de changer de conditions de vie de ses jeunes.

 «Ce livre parle de migration. C’est le récit d’un jeune cultivateur qui prend conscience de sa pauvreté, de sa vie misérable et qui décide de partir ailleurs pour offrir un lendemain meilleur à sa famille», explique l’écrivain. L’ouvrage entend susciter un changement de mentalités sur la migration parce que l’analyse fait ressortir que partir n’est pas une solution en soi. L’auteur invite à comprendre le choix des aspirants, mais aussi à mettre en place des infrastructures qui vont contribuer au changement et les retenir sur place.

Aboubacar Maïga a salué d’abord l’esprit de créativité qui a prévalu dans cette œuvre littéraire. Pour lui, Djibril Bah montre aujourd’hui que le rôle des universitaires ne se limite pas seulement à enseigner les œuvres littéraires mais aussi à s’intéresser au quotidien, aux vécus de nos contemporains pour les mettre en exergue et inviter à la réflexion sur des solutions aux problèmes sociaux.


Le parrain a souligné que l’avenir du livre dépend de l’évolution de la société et des industries de divertissement. Selon lui, les livres permettent de mieux retenir les connaissances sur un sujet que devant un écran. Cette résistance du livre papier à l’Internet doit rester le défi à relever des jeunes écrivains, a-t-il estimé avant d’exhorter son filleul à l’audace et à l’imagination pour réussir.

Pour Afou Dembélé, c’est un roman pragmatique à travers sa thématique et didactique par le message véhiculé. «L’œuvre est nourrissante parce qu’elle aborde les problèmes sociaux. En le lisant, on est transporté dans le Mali profond», a-t-elle indiqué. Et d’inviter les bibliophiles, surtout les étudiants en lettres, à s’en procurer.

Né à Bangassi dans le Bafing, Djibril Bah est doctorant en littérature française à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Actuellement, il est enseignant vacataire au département de lettres de l’Université des lettres et des sciences humaines de Bamako (Ulshb). Son livre est disponible à 6.000 Fcfa dans les librairies de la place.

Tamba CAMARA

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