Photo de famille des officiels, mardi dernier au palais de Koulouba
Le développement de l’agriculture
est l’un des piliers de la souveraineté d’un pays. Elle ne peut s’acquérir que
par la résistance et la persévérance. C’est ce qui ressort en substance du
discours du président de la Transition, président du Conseil supérieur de
l’agriculture (CSA), le colonel Assimi Goïta, lors de la clôture des travaux de
la 14è session du CSA. La cérémonie a enregistrée la présence du Premier
ministre, Choguel Kokalla Maïga, de l’ensemble des membres du gouvernement et
du CSA.
Les participants ont suivi, avec
la plus grande attention, les diapositives présentées par le ministre de
l’Agriculture sur le bilan de la campagne agricole 2023 et le Plan triennal
consolidé et harmonisé sur une programmation 2024 et projection 2025-2026.
L’année dernière, sur une prévision de 10,9 millions de tonnes de céréales, il
a été réalisé une production de 9,9 tonnes, soit un taux de réalisation de
91,41%. Et pour le coton, 582.558,7 tonnes ont été produites sur une prévision
de 750.000 tonnes, soit un taux de réalisation de 77,7%. Plus de 9 milliards de
Fcfa ont été mobilisés pour le dédommagement des producteurs victimes de
catastrophes naturelles et autres sinistres liés à l’insécurité.
Au titre de la campagne 2024, sur
une superficie exploitable de plus de 6.315.656 ha, il est prévu une production
céréalière de 11.095.840 tonnes. Les prévisions de production de coton graine
se chiffrent à 765.000 tonnes sur une superficie cultivable de 757.000 ha. Pour
assurer un meilleur développement du secteur agricole, des mesures ont été annoncées
par le président du CSA. Il s’agit de la subvention des intrants agricoles dont
l’urée à 14.000 Fcfa, l’engrais organique à 3.000 Fcfa et la DP(Bio-stimulant
ovalis) à 17.500 Fcfa le sac de 50 kg. Le prix de vente du coton a été fixé à
300 Fcfa le kg.
Pour sécuriser le cheptel et créer une valeur ajoutée à la production agricole, animale, halieutique et aquatique, le colonel Assimi Goïta a exhorté les uns et les autres (gouvernement, entreprises privées et particuliers) à plus de créativités et d’initiatives pour la transformation de nos produits, afin de leur garantir un marché local dynamique, qui est aussi promoteur d’emplois pour les jeunes. À cet effet, il a réaffirmé le soutien total de l’État à ces initiatives.
Pour confirmer ces engagements,
le ministre de l’Agriculture, Lassine Dembélé, a décliné le Plan triennal
consolidé et harmonisé sur une programmation 2024 et projection 2025-2026. Dans
la production céréalière, il ambitionne de réaliser une production globale de
11.757.528 tonnes et 12.489.676 tonnes, progressivement sur les deux prochaines
années. Pour le coton graine, les prévisions se chiffrent à 910.000 tonnes en
2025 et 2026.
Dans les filières de production
animale, le programme prévoit 172.408 tonnes de bétail/viande en 2024, 190.245
tonnes en 2025 et 210.899 en 2026. La production du lait est estimée à 13.865
tonnes en 2024, 15.819 tonnes en 2025 et 18.063 tonnes en 2026. Les œufs de
consommation verront leur production progresser de 623 millions de tonnes en
2024, 685 millions de tonnes en 2025 et 753 millions en 2026. Les effectifs de
poules pondeuses (sujets) évolueront de 4.044.600 en 2024 à 4.449.060 en 2025
et 4.893.966 en 2026. Notre pays envisage de produire 9.353.253 poulets de
chair cette année, 10.288.578 l’année prochaine et 11.317.436 l’année suivante.
Dans le cadre de l’amélioration génétique, il est prévu d’inséminer 18.000
vaches chaque année, sur les 3 ans à partir de 2024. Ce volet concerne
également 250 chèvres. Les objectifs d’embouche visent 112.922 têtes de bovins
en 2024, 123.850 en 2025 et 136.638 en 2026. Ils toucheront 232.634 têtes
d’ovins cette année, 255.899 l’année prochaine et 281.190 l’année d’après. Le
chiffre des caprins est évalué progressivement à 37.857, 41.642 et 45.806 sur
le même intervalle de temps. Les besoins en aliment bétail en 2024 sont estimés
à 29.460 tonnes.
370.790 tonnes d’engrais- Dans
les filières de production halieutiques et aquacoles, les prévisions portent
sur un total de 124.699 tonnes de poissons issus de la pêche et de l’aquaculture
en 2024, 128.880 tonnes en 2025 et 133.247 en 2026. Les besoins en alevins
(unité) se chiffrent à 133.247 pendant la présente campagne, 10,5 millions la
campagne suivante et 11,5 millions en 2026. Pour l’aliment poissons, ils sont
estimés à 9.577 tonnes en 2024, 10.535 tonnes en 2025 et 11.588 tonnes en 2026.
Une centaine de cages flottantes sera installée au cours de la présente
campagne, 150 l’année prochaine et 200 en 2026. Dans le cadre de la
surveillance et la lutte contre les nuisibles, 130.475 ha de champs seront
traités en 2024, 140.913 ha en 2025 et 152.186 ha en 2026.
Pour réussir une campagne
agricole, il faut réunir certaines conditions, dont la disponibilité des
intrants agricoles (engrais et semences). Pour la production céréalière, ces
besoins sont estimés à 522.301 tonnes dont 140.680 tonnes subventionnées et 200
tonnes de semences dont 67 tonnes subventionnées correspondant aux semences
hybrides de maïs. Le secteur du coton exprime un besoin de 370.790 tonnes
d’engrais entièrement subventionnés par l’État. Un stock national de sécurité
de semences certifiées de 500 tonnes sera constitué.
Pour la santé animale, il
est prévu de vacciner 76,8 millions de têtes du cheptel en 2024, 80,6 millions
de têtes en 2025 et 83,4 millions en 2026. La production des vaccins (doses)
sera de 79 millions en 2024, 84,4 millions en 2025 et 85,6 millions en 2026. La
surveillance épidémiologique connaîtra un grand renforcement, notamment dans la
délivrance et le contrôle des certificats de transhumance, le contrôle des
certificats de vaccination des troupeaux transhumants et le diagnostic des
maladies.
Pour assurer la sécurité
alimentaire, le Stock national de sécurité (SNS) sera reconstitué à hauteur
23.620 tonnes. La distribution gratuite de 22.870 tonnes à 1.372.224 personnes
vulnérables sera effectuée. L’État encouragera la participation des professions
agricoles à l’organisation des foires, salons et évènements telles la Journée
paysanne, la Bourse nationale des céréales et la Journée du lait. Le besoin en
personnel du secteur du développement rural demeure criard. Il est estimé, sur
les 3 ans, à 8.102 agents toutes catégories confondues. Le coût de toutes ces
prévisions est estimé à plus de 182 milliards de Fcfa en 2024, 170 milliards en
2025 et 181 milliards de Fcfa en 2026.
«L’un des engagements majeurs du
président de la Transition de consacrer 10% des graines de coton aux éleveurs
pour la production du tourteau», a été salué par l’Assemblée permanente des
chambres d’agriculture du Mali (Apcam). Son 2è vice-président, Abdoulaye
Camara, a soutenu que cette initiative a permis cette année, une baisse
significative du prix du tourteau sur l’ensemble du territoire.
Il a souhaité
une baisse significative de ce quota, convaincu que cette requête retiendra une
attention particulière du président du CSA. Abdoulaye Camara a loué
l’engagement indéfectible du chef de l’état aux côtés des paysans qui a permis
de récupérer des terres appartenant à des bras nourriciers à Samanko. Cet
engagement, a-t-il ajouté, permettra bientôt la géolocalisation de toutes les
exploitations agricoles du Mali, marquant ainsi une des avancées majeures dans
la modernisation du secteur agricole.
Manœuvres destructrices- Toujours
dans le cadre du renforcement du secteur agricole, les journées de réflexion de
l’Apcam sur la Loi de programmation des investissements du secteur agricole
proposent l’institutionnalisation des achats de l’État en consacrant au moins
50% aux produits agricoles locaux. Cette mesure stimulera la demande intérieure
et favorisera la croissance économique des zones rurales et encouragera la
production nationale en réduisant notre dépendance aux importations. Pour la
réalisation de la souveraineté agricole, la faîtière souhaite que la présente
session amorce des initiatives de promotion des cultures du blé et de la canne
à sucre. Elle recommande vivement l’adoption d’une vision et d’une politique
volontariste qui vise à soutenir et à développer ces cultures stratégiques.
En offrant le pain aux
populations maliennes à base du blé national, nous pouvons garantir
l’accessibilité et la stabilité des prix pour tous les citoyens, tout en
stimulant l’économie nationale. Concernant la canne à sucre, l’Apcam propose
son introduction dans de nouvelles zones agricoles en offrant de multiples
avantages comme l’augmentation de la production nationale du sucre, la
diversification des sources de revenus des paysans grâce à des produits dérivés
tels que l’éthanol. L’utilisation de cette énergie renouvelable pour la cuisson
propre, contribue à réduire la pression sur nos forêts et à promouvoir un
environnement plus durable.
La mise en place de mini-distilleries permettra de
produire l’électricité en milieu rural à partir de la bagasse de la canne à
sucre qui est une opportunité pour renforcer l’accès à l’énergie dans les zones
rurales, en créant des emplois locaux et en réduisant les émissions de gaz.
Il importe de noter que notre
pays, depuis le 14 janvier 2022, a retrouvé sa souveraineté qui mérite d’être
consolidée par nos efforts au quotidien, a martelé le colonel Assimi Goïta. À
ce titre, l’un des combats, et non les moindres, demeure la conquête
stratégique de la souveraineté alimentaire et nutritionnelle.
«La création de
l’Alliance des États du Sahel (AES) et la sortie de nos États de la Cedeao
marquent un tournant décisif dans notre histoire et réaffirment, une fois de
plus, notre volonté de prendre notre destin en main», a rappelé le chef de
l’État. Pour y parvenir, a-t-il suggéré, nous devons faire appel à notre génie
créateur et à notre savoir-faire
agricole en vue de propulser la production et la productivité agricole. Le
colonel Assimi Goïta a invité particulièrement le département de l’Élevage et
de la Pêche à redoubler de vigilance face aux manœuvres destructrices de certaines
ONG étrangères qui opèrent en complicité avec des pays côtiers pour nuire à
notre économie à travers des tentatives de transplantation du cheptel malien.
Cheick Moctar TRAORE
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Les autorités maliennes et le Fonds monétaire international sont parvenus à un accord conclu à cet effet, sous réserve d’approbation par l’équipe dirigeante et le Conseil d’administration du FMI. Cela dans le cadre de la facilité de crédit rapide.